Le fils d'André Delambre a grandi et souhaite marcher sur les traces de son père pour le réhabiliter. Son oncle, François Delambre, ne voit pas cette idée d'un bon œil et refuse tout d'abord de participer à ce projet…
Les probabilités pour qu'une personne retente une opération de téléportation en compagnie d'une mouche sont faibles. D'autant plus s'il s'agit du fils du premier scientifique. La chance n'aura rien à voir là dedans. Il faudra compter sur un personnage peu recommandable et avouons-le facétieux dans son genre. Grâce à lui, LE RETOUR DE LA MOUCHE nous donnera la joie de découvrir deux croisements contre nature. Le film est donc bel et bien une suite et non pas une simple copie de l'original comme on l'entend souvent. Il est vrai que les ficelles sont très grosses mais qu'importe, pour peu que l'on obtienne un homme-mouche…
Ce coup-ci, le savant ne plante pas son expérience. Rare ! L'ironie du sort voudra pourtant qu'il y ait un gros cafouillage et ce n'est pas la nature qui en sera la cause. LE RETOUR DE LA MOUCHE est une sorte de film d'espionnage où un pirate industriel n'hésite pas à utiliser la fameuse machine de manière astucieuse pour camoufler un cadavre ou se débarrasser des gêneurs. Ce sera pourtant une fois de plus le fruit de l'expérience qui mettra fin à celui qui déclenche des manipulations contre nature. On n'échappe pas à la morale ! Et contrairement, au premier film, tout ne se terminera pas de manière bien sombre. Le happy-end étant de rigueur.
L'infortuné fils d'André Delambre se verra donc affublé comme son père d'une tête de mouche et d'une patte de la vilaine bestiole. Il aura aussi la chance d'hériter d'une autre patte qu'il traînera tant bien que mal à la place de l'une de ses jambes. A vrai dire, cette nouvelle tête de mouche démesurée est souvent à la limite du ridicule. Notre homme-mouche donnant l'impression qu'il a un gros globe bringuebalant sur la tête. La tête de LA MOUCHE NOIRE n'était pas des plus réaliste mais avait le mérite de ne pas esquisser un sourire sur le visage du spectateur.
A l'exception de Vincent Price, aucun des autres acteurs ne réapparaît dans cette suite réalisée par Edward Bernds. Ce n'est pas entièrement vrai puisque l'on reconnaîtra le gardien de l'usine dans l'une des séquences les plus illogiques du film. Le laboratoire ne se trouvait pas dans l'usine dans LA MOUCHE NOIRE, il a pourtant été entièrement déménagé sans que cela n'inquiète personne. Le scénario fourmille d'incohérences qui s'affranchissent de la logique pour que l'histoire avance ! Le nouvel homme mouche sera, cette fois, interprété par Brett Halsey qui se tournera quelques années plus tard vers l'Europe où on le retrouvera devant la caméra de Mario Bava ou Lucio Fulci.
Tourné en CinemaScope comme le premier film, LE RETOUR DE LA MOUCHE n'a pas bénéficié de la couleur. L'image du DVD est d'ailleurs un peu décevante. Elle est parfois un peu flou et présente des contours pas toujours d'une grande netteté. La version originale est présentée dans un mix en stéréo surround. Comme le premier film, ne vous attendez pas à de fulgurants effets. Les canaux d'ambiance ne serviront d'une manière quasi générale que pour donner du corps à la musique. On notera l'absence d'une version française qui s'expliquera par le fait qu'à notre connaissance le film n'a jamais été doublé dans notre langue. Un sous-titrage français permet de suivre le film. Malheureusement, le choix d'afficher un sous-titrage blanc sur un fond noir est plutôt étrange. Ce qui mange de l'image de manière disgracieuse. Nous sommes d'accord sur le fait qu'un sous-titrage blanc sur un film en noir et blanc n'est pas d'une grand lisibilité. Seulement, avec le DVD, rien n'empêche de donner la couleur que l'on veut aux sous-titres (jaune par exemple).
Comme pour LA MOUCHE NOIRE, il faudra vous contenter de la bande-annonce originale ainsi que de quatre autres bandes-annonces de films édités par la FOX (LA MOUCHE NOIRE, MOUCHE, LA MOUCHE 2 et LE VOYAGE FANTASTIQUE).
LE RETOUR DE LA MOUCHE n'est pas un remake déguisé et il n'est pas non plus aussi mauvais qu'on peut l'entendre dire. Il traîne pas mal de défauts mais demeure plutôt divertissant et amusant. Ce qui est déjà pas mal !