Elliot est le gros lourd de service. Tout le monde le fuit, avec ses
blagues bidons et personne ne veut sortir avec lui. Ses collègues
de bureau déclinent sa proposition de soirée en boîte,
chacun prétextant avoir déjà un truc de prévu.
Il sort donc seul et se retrouve nez à nez avec les collègues
qui s'étaient défilés. Il s'incruste, bien sûr,
au grand désespoir des autres, jusqu'au moment où apparaît
Alison, dont il est secrètement amoureux. Ses collègues
le mettent au défi d'aller lui parler, histoire de se débarrasser
de lui. Il se prend une veste puisque la belle ne s'intéresse
pas à lui. Déçu, il se dit qu'il donnerait tout
pour avoir cette fille. Ca ne tombe pas dans l'oreille d'une sourde...
ENDIABLE est un remake de FANTASMES, film anglais de Stanley Donen, le réalisateur de CHANTONS SOUS LA PLUIE ou de SATURN 3 pour ne citer que ceux-là. Les seules références au film original en dehors d'une mention au générique, sont l'apparition des deux molosses tenus en laisse par le diable sur la plage. Ils portent les noms de Peter et Dudley en référence aux acteurs/scénaristes de FANTASMES (Peter Cook et Dudley Moore) ce que les deux commentaires audio viennent confirmer. Reprenant l'inépuisable mythe de Faust, c'est une comédie hilarante où les situations sont toutes plus rocambolesques les unes que les autres, ce qui laisse à penser qu'il faut être d'une extrême précision quand on pactise avec le Diable. Ce dernier en effet ne s'encombre pas de détails pour exaucer les voeux des pauvres hères qui lui promettent leur âme en échange d'une vie meilleure. Elliot en fait les frais à chacun des sept souhaits qu'il prononce, car les tares possibles sont illimitées. Chaque fois qu'il prononce un voeu, il est comme il le souhaite sauf qu'il est aussi affublé d'un problème qui rend toujours impossible son amour avec Alison. Le joueur de basket en est un exemple parmi tant d'autres.
Tous les personnages principaux jouent chacun des rôles différents en changeant de costumes, de coiffure, etc On se plaît à voir ces transformations physiques et psychologiques caricaturales Ainsi, on découvre Elisabeth Hurley, le Diable, sous une multitude de facettes, toutes plus sexy les unes que les autres, mais aussi, et c'est là le côté vraiment fun de ENDIABLE, Brendan Fraser alternativement dans la peau d'un trafiquant de drogue colombien, de l'homme le plus sensible du monde... Chacun des personnages qu'il joue ici étant délibérément un véritable cliché. Le trafiquant est un hidalgo moustachu, l'homme le plus sensible du monde est un rouquin frêle et délicat qui fond en larmes devant la magie d'un coucher de soleil...
On aimerait critiquer la qualité audio/vidéo de ce DVD mais difficile ! L'image est d'une grande clarté et le son tonitruant. Le menu principal est quant à lui proposé en quatre versions différentes, offrant la possibilité de choisir un écran correspondant à l'un des personnages de Brendan Fraser. Ca ne va pas chercher loin, mais c'est toujours une interactivité rigolote, tout comme les commentaires qui s'affichent lors du choix des langues. Ainsi, en choisissant le français, vous remarquerez que la phrase "Je parle Français" s'affiche. Je vous laisse deviner ce qui s'affiche quand on choisit l'anglais... Bon, ok, c'est du pur gadget, mais on aime bien, ça nous change du menu monacal de certains disques. Ces particularités existaient déjà sur le disque américain mais c'est sympa de les avoir reprises ici.
Jetons un oeil sur les suppléments du disque, qui vous en donneront pour votre argent, ne serait-ce que quantitativement. Sur le plan qualitatif, par contre, on peut découvrir deux longues scènes coupées alors que dans le commentaire audio de Harold Ramis, il n'arrête pas de faire référence à un grand nombre de coupes ou scènes alternatives. On peut d'ailleurs voir un bref plan de l'une de ces séquences dans le premier des spots TV. D'une manière générale, la bande-annonce et les spots TV présentent plusieurs plans qui ne se retrouvent pas dans le film. Pour en revenir aux scènes évincées du montage final et qui sont présentes sur le disque, une seule des deux vaut vraiment la peine. En effet, la première présente les deux commentateurs sportifs, lors du match de basketball, tergiverser pendant cinq minutes en plan fixe. Certaines des lignes de dialogues étant utilisées dans le film et les autres, la plupart les moins drôles, ont totalement disparu du film. Ca ressemble bien plus à la copie de travail d'une séquence faite pour être ensuite éditée dans le film comme on peut le voir dans le métrage final. La seconde scène est bien plus attrayante. Il s'agit carrément de l'un des vux d'Elliot qui a finalement été coupé pour être remplacé par celui du président des Etats-Unis. Dans le commentaire audio, le réalisateur nous explique que cela ternissait le personnage de Elliot en présentant sa face cachée. A vrai dire, on imagine plutôt que tout le monde avait poussé le bouchon un peu trop loin sans réaliser qu'une scène carrément "trash" ne pouvait pas décemment s'intégrer dans l'esprit bon enfant du film. On y découvre donc Elizabeth Hurley en soubrette sexy expliquant à Elliot qu'il fait fausse route en voulant être gentil. L'option "Sexe, Drogue et Rock'n Roll" le propulse dans la peau d'une sorte de Ozzy Osbourne des années 90 lors d'un concert. Un petit morceau de mauvais goût jouissif qui se termine par un numéro de stage-diving rigolo.
Le DVD contient par ailleurs deux commentaires audio. Celui du réalisateur, Harold Ramis, qui se laisse regarder, oscillant entre anecdotes amusantes, informations techniques et présentations des divers acteurs. Il a quand même tendance, par moments, à nous décrire ce qui se déroule à l'écran, ce qui agace toujours un peu les spectateurs avides d'informations que nous sommes. On le ressent plus particulièrement vers la fin du film, à un moment où l'on sent qu'il n'a plus grand chose à raconter. Pour le deuxième commentaire, ce sont le producteur, Trevor Albert, et Elizabeth Hurley qui s'y collent. Inévitablement, et même si certaines des informations apparaissent dans l'un ou l'autre des commentaires, on a quand même l'impression de réentendre ce que nous dit Harold Ramis dans le premier commentaire . Elizabeth Hurley étant peu loquace, c'est donc au producteur d'assurer la plus grande partie du commentaire. Malheureusement de nombreux passages laissent la place au déroulement du film et les deux interlocuteurs restent muets.
Trois Featurettes sont présentées. La première, la plus longue, est un documentaire sur le tournage dont Elizabeth Hurley joue la présentatrice. Elle y évoque le fait que souvent dans ce genre d'exercice, tout le monde se congratule. Pourtant, cela n'échappe pas à la règle. On y voit tout de même l'équipe au travail ainsi qu'une petite partie consacrée aux maquillages de l'acteur. Je vous conseille de regarder le générique de fin où un petit bêtisier nous est présenté. La deuxième Featurette se passe de commentaire. Il s'agit de l'enregistrement de la musique. Aucun commentaire d'aucune sorte, on assiste seulement à deux petits passages de l'enregistrement. Enfin, la troisième et dernière s'intéresse aux costumes. Deena Appel, la responsable des costumes, est interviewée avec l'apparition de quelque dessins de production. On retrouve ce type de dessins dans la galerie de photos consacrée aux décors.
ENDIABLE vaut vraiment
le détour, mélangeant et dosant à merveille plusieurs
formes d'humour. On a l'impression d'être un gosse qui attend
les prochaines frasques du clown, au cirque. Chaque nouvelle saynète
nous préparant à un nouveau délire. Pas besoin
de se prendre la tête à deux mains en essayant d'intellectualiser
le film : c'est juste un spectacle burlesque qu'on reverra toujours
avec délectation.