En route pour une soirée, trois potes vont vite se rendre compte qu'un truc ne tourne pas rond dans les environs. Et pour cause, les morts-vivants ont envahi la ville et bouffent salement ceux qui ne font pas encore partie de leurs rangs. Plus question d'aller écouter de la musique, il va falloir s'organiser pour survivre en dégommant du zombie à tout va !
Dès la fin de ses études, Steven C. Miller embrasse le rêve américain et s'embarque pour Hollywood. Là, le conte de fée le mènera à bosser pour The Asylum. Autant dire que son emploi sera plus proche de celui d'un stagiaire que d'un salarié. Cela lui permet tout de même de découvrir les méthodes assez particulières des projets The Asylum. Il va ainsi être amené à monter FRANKENSTEIN REBORN qu'il ne faudra pas confondre avec le métrage de David DeCoteau et ce même si la médiocrité est du même niveau. Peu importe car l'essentiel est d'en apprendre un maximum. Par exemple en errant dans les coulisses de WAR OF THE WORLDS (INVASION en France) qu'il conviendra de ne pas mélanger avec le métrage de Steven Spielberg qui, lui, n'a rien de médiocre ! Mais après tout, le talent n'est pas une question d'argent et Steven C. Miller entend bien le prouver en montant son propre film de zombies. Ce sera AUTOMATON TRANSFUSION dans lequel il va engager, selon les sources, entre 30 et 50 milles dollars tout en fondant au passage sa propre maison de production, Through the Heart. Le pari s'avère payant puisque AUTOMATON TRANSFUSION va faire parler de lui et que Dimension va même mettre la main à la proche pour en faire l'acquisition en vue de l'exploiter sur le marché vidéo aux Etats-Unis. Le distributeur s'y connaît et il peaufine un joli flacon avec un visuel de jaquette agressif et aguicheur. Un coup de pouce salvateur pour le métrage de Steven C. Miller qui aurait tout aussi bien pu être enterré dans un circuit de distribution bien moins prestigieux.
AUTOMATON TRANSFUSION est un énième film de morts-vivants qui suit donc le sillage de la petite mode du moment. Si la bande-annonce n'hésite pas à nous faire passer le métrage pour une œuvre marquante de sa génération, il faut être lucide, on ne simule pas la fin du monde avec trois kopecks. Pourtant Steven C. Miller marque des points dans ce registre car même si son film est fauché, il se permet d'exposer à l'écran une meute de zombies qui fait plutôt illusion. Le cinéaste s'est payé, ou plutôt a dû faire participer, une grande figuration pour une poignée de scènes clefs. Roublard, le réalisateur ose même l'esbroufe pour nous dépeindre fugacement une grande ville désertée de ses habitants (très certainement tourné au petit matin d'un jour férié). Mais le vrai point fort du métrage est assurément sa profusion de séquences sanglantes. Morsures, démembrements et autres joyeusetés gore, c'est un véritable festival d'effets sanguinolents auquel nous convie le jeune réalisateur qui se permet, au passage, de remettre au menu, entre autres, une scène emblématique de ANTHROPOPHAGOUS. AUTOMATON TRANSFUSION réussit à faire légèrement oublier ses défauts grâce à cela. La prouesse est de taille car ceux-ci sont tout de même assez énormes. A commencer par un rythme étrange, tout particulièrement lors de son épilogue très bavard venant contraster avec ce qui a pu précéder. Mais, plus gênant, le scénario écrit par Steven C. Miller s'avère carrément bête et ne propose aucune véritable conclusion, préférant afficher la promesse d'une suite qui serait en projet pour une sortie très indéterminée. Le spectateur se retrouvera donc au bout de 74 minutes de métrage avec un «A suivre…» des plus osés. AUTOMATON TRANSFUSION aligne par ailleurs quelques passages bien ridicules comme une blondinette qui tente d'échapper à ses assaillants à l'intérieur d'un cabriolet. Moins bêtes, nos morts vivants n'auront bien évidemment aucun mal à l'attraper ! Le jeu des acteurs ainsi que le montage, parfois assez flottant, suivent le même niveau d'exigence. Autant dire qu'en fonction de l'humeur de chacun, on pourra donc être amené à voir les qualités du film ou bien seulement ses défauts. Retenons au moins que le métrage est assez régulièrement ponctué de morceaux métal et punk fort sympathiques.
Emballé en neuf jours et tourné en vidéo, AUTOMATON TRANSFUSION ne diffuse pas une image se hissant au même niveau d'excellence que les métrages hollywoodiens. Contraste un peu défaillant et définition à l'avenant, le DVD retranscrit au mieux ce qui a été capté à l'origine par la caméra. Cela pourra surprendre mais il faudra retenir que nous sommes face à une micro production filmée avec des moyens limités. Le DVD propose le mixage original en langue anglaise et stéréo. Comme l'image, il ne faut pas s'attendre à un résultat époustouflant. Le doublage français, quant à lui, est présenté au choix en stéréo mais aussi avec un mixage Dolby Digital 5.1 qui ne fait pas tellement illusion.
Bon point, cette édition DVD de AUTOMATON TRANSFUSION reprend une partie des suppléments produits par l'équipe du film à l'exception du commentaire audio. Ce dernier sera donc absent mais le reste est bien présent et intégralement sous-titré en français. On commence avec un sympathique making-of qui évite presque les travers habituels de ce type d'exercice. Cela permet de suivre la production du film, son tournage marathon de neuf jours et ses divers problèmes en extérieurs. En fin de ce petit documentaire, le cinéaste se souvient tout à coup qu'il est sensé faire la promotion du film et nous lâche quelques affirmations qui entament un peu le capital sympathie développé jusque là. Néanmoins, ce making-of se montre plutôt intéressant sans être rébarbatif. Les scènes coupées n'en ont que le nom puisque l'on nous dispense surtout ce qui semble être un florilège de plans gores et de zombies en action. Enfin, le DVD propose de découvrir le réalisateur du film au travers de trois autres travaux à commencer par un court métrage réalisé dans le cadre d'un Festival/compétition où chacun des participants doit mettre en boîte un film en 48h. Cela ne fut peut être si dur que cela pour Steven C. Miller car, après tout, il s'agit du quart du temps de tournage de AUTOMATON TRANSFUSION. Ce court, SOUFFRANCE OU SACRIFICE, est assez nébuleux dans sa narration et il est peu difficile de comprendre à quoi cela veut en venir. Toutefois, ce court expose nettement le type de film que le cinéaste a envie de réaliser. Enfin, on trouve deux clips vidéo tournés pour des groupes à tendance métal. Le disque contient aussi la bande-annonce du film mais aussi celle d'autres métrages distribués par l'éditeur. Dernier point à préciser, le boîtier contient un flyer avec un code. Celui-ci vous permet d'obtenir un téléchargement gratuit du film sur internet ce qui vous donnera l'occasion de le revoir à loisir sur vos lecteurs portables !