Dans un futur proche, une équipe d'astronautes est envoyée sur Mars. Là, ils vont faire une découverte qui va mettre en péril leur existence. Sans nouvelle d'eux en dehors d'un inquiétant message de l'un des astronautes, il est décidé d'envoyer une mission de sauvetage…
MISSION TO MARS semble assez curieux dans la filmographie de Brian De Palma car si le cinéaste américain a déjà œuvré plus que souvent dans le Fantastique, c'est la première fois qu'il va s'intéresser à la science fiction pure et dure. Cependant, il arrive assez tardivement sur ce projet sur lequel travaille le producteur Tom Jacobson. Plusieurs années auparavant, il a l'envie de monter un film de science-fiction se déroulant dans l'espace. Il va alors demander à David Goyer de lui écrire un scénario. Les deux hommes prennent alors en ligne de mire la fameuse planète rouge qui fait partie de l'actualité. En effet, au milieu des années 90, Mars est l'objet de plusieurs événements couverts par les médias. Ainsi, une météorite découverte plusieurs années auparavant est observé avec plus d'attention par des scientifiques qui émettent l'hypothèse que le morceau de roche proviendrait de Mars. Mieux, cette météorite contiendrait des indices quant à l'existence d'une vie antérieure sur Mars. Enfin, la Nasa envoie Pathfinder et obtiendra plusieurs mois après de nombreuses informations et clichés de la planète rouge. Mais le lancement de MISSION TO MARS ne se fera pas aussi facilement que prévu. Plusieurs scénaristes vont ainsi se succéder sur l'écriture du scénario. David Goyer, déjà cité, ne sera d'ailleurs pas crédité pour le scénario mais obtiendra un poste de coproducteur au générique. Vont alors se succéder les scénaristes de PREDATOR (Jim Thomas et John Thomas) ou de SPEED (Graham Yost) mais aussi Ted Tally qui ne sera pourtant pas non plus crédité pour son travail. Pourtant lorsque le premier réalisateur envisagé est remplacé, c'est le scénario de Ted Tally qui est présenté à Brian De Palma. Lorsque le cinéaste arrive, il reprend donc un projet déjà bien avancé, certains des acteurs ayant même déjà été engagés à l'instar de Gary Sinise. D'ailleurs, ce dernier jouait dans le film précédent de Brian De Palma, SNAKE EYES. Le cinéaste américain va tout de même apposer sa patte sur MISSION TO MARS avec de nouveaux ajustements sur le scénario ou encore en complétant lui-même le casting en choisissant Tim Robbins ou encore Jerry O'Connell. MISSION TO MARS voit alors émerger un challenger, RED PLANET, qui oblige la production à déterminer assez vite une date de sortie histoire d'être les premiers à débarquer dans les salles de cinéma. Le pari sera remporté haut la main puisque le tournage de MISSION TO MARS s'achèvera même avec de l'avance ! Pourtant, l'entreprise n'est pas des plus simples en raison du grand nombre de plans d'effets spéciaux nécessaires à la vision du film mais oblige aussi très souvent les acteurs à jouer devant des décors inexistants ou presque…
L'intrigue de MISSION TO MARS prend le parti de nous proposer une aventure spatiale plutôt crédible. Le métrage a d'ailleurs des points communs avec le mythique 2001, L'ODYSSEE DE L'ESPACE mais aussi sa suite. Une part de l'histoire n'est ainsi pas sans rappeler le sujet de la nouvelle à l'origine du film de Stanley Kubrick, La Sentinelle, où des astronautes trouvent une structure extraterrestre dont la fonction principale est justement d'être découverte par des êtres humains. Toutefois, MISSION TO MARS ne s'intéressera qu'aux véritables implications de cette découverte qu'en fin de métrage. Cette partie du film s'avère d'ailleurs la moins réussie de MISSION TO MARS. Le dénouement n'est pas désagréable mais semble surtout manquer d'ampleur et n'est pas aidé en cela par des effets tout à coup bien trop numériques. Un fait assez surprenant tant le reste du film se pare d'effets spéciaux majestueux forts réussis. Si la fin pourra donc peiner à convaincre tous les spectateurs, l'aventure qui la précède offre tout de même un beau spectacle spatial dans un registre assez peu usité à ce moment là. L'occasion pour Brian De Palma de proposer quelques incroyables plans. Le cinéaste va ainsi refaire, en le rendant plus complexe, le plan où Dave Bowman (Keir Dullea) faisait son jogging dans la passerelle circulaire du Discovery de 2001, L'ODYSSEE DE L'ESPACE. Plus complexe car cette fois la longue séquence adopte des mouvements de caméra et fait surtout évoluer beaucoup plus de personnages qui accentuent davantage la perte de repère des spectateurs entre ce qui semble être le haut et le bas. La mise en scène de MISSION TO MARS s'avère donc parfois inventive et surtout toujours d'une grande classe.
Si l'influence de 2001, L'ODYSSEE DE L'ESPACE plane à l'évidence sur le scénario de MISSION TO MARS, il est impossible de ne pas y voir non plus quelques relents de APOLLO 13. Rappelons que lorsque Tom Jacobson a l'idée de faire un film sur l'espace, le métrage de Ron Howard sur la véritable histoire de la mission spatiale Apollo 13 vient de sortir sur les écrans. MISSION TO MARS reprend d'ailleurs dans son prologue le barbecue à la veille du départ mais aussi le personnage de l'astronaute mis sur la touche en dernière minute. Un personnage interprété par le même acteur dans les deux films, Gary Sinise. MISSION TO MARS souffre, quelque part, de cet étrange patchwork de «déjà vu» qui compose un scénario aux passages inégaux. A partir de là, MISSION TO MARS est très nettement un film mineur dans la filmographie de Brian De Palma. Mais pour peu que l'on apprécie les aventures humaines dans l'espace, les deux premiers tiers du métrage sont tout de même une sympathique réussite en alternant moment de bravoure et séquences plus légères.
Près de dix ans après sa sortie dans les salles, le Blu-ray est une belle façon de redécouvrir le film de Brian De Palma. Une dizaines d'années qui permettent d'appréhender le film sans attente particulière, en le redécouvrant tel qu'il est et non pas en tant que nouveau chef d'œuvre d'un grand cinéaste. Une nouvelle vision qui se fait de la plus belle des manières car le transfert en haute définition du Blu-ray est pour le moins spectaculaire. Couleurs d'une stabilité incroyable, particulièrement flagrant sur les images tirant sur le rouge de la planète Mars, définition le plus souvent exemplaire et contraste sans faille, les qualités de ce transfert au format cinéma respecté ne déçoivent pas ! Il en va d'ailleurs de même avec les pistes sonores, toutes les deux mixées en DTS HD Master Audio. Que ce soit sur le doublage français ou bien sur la version originale, le rendu est d'une grande finesse, préférant souvent la subtilité des ambiances aux effets spectaculaires bourrins. De notre côté, nous avons une préférence pour la version originale. D'ailleurs, la voix de l'ordinateur de bord n'adopte pas exactement le même timbre sur le doublage français. Dans la version originale, elle est ainsi plus synthétique. Mais comme dit précédemment, dans les deux cas, le spectacle sonore est assuré…
La partie interactive n'est, de prime abord, pas très développée. L'éditeur propose comme sur la plupart de ses autres Blu-ray deux modules de tests et calibrages de votre installation. La partie «Vidéo» s'avère à notre avis la plus utile de manière à régler au mieux son écran. En ce qui concerne la partie «Audio», elle sert surtout à vous assurer que vos enceintes sont bien branchées. Bien moins intéressant. En ce qui concerne les suppléments liés au film, cela se restreint à un unique documentaire. La structure paraît d'ailleurs un peu étrange. En effet, ce supplément s'axe quasi intégralement sur la technique du film et plus particulièrement les effets spéciaux. On peut ainsi y voir quelques-unes des astuces mises en œuvre pour tourner telle ou telle séquence ou bien comment il est possible de transformer une sablière en paysage martien avec de la peinture biodégradable. Les dernières minutes donnent par contre l'impression d'être des suppléments qui auraient dû être présentés séparément. En plus d'interviews de l'équipe du film, on assiste sans commentaire à une poignée de séquences du film sous la forme d'animations informatiques assez brutes. En fait, il s'agit de story-boards animés et réalisés en amont du tournage. Sans vraiment entrer complètement dans les détails, la partie plus «documentaire» est plutôt intéressante même si l'on reste tout de même sur sa faim, particulièrement en ce qui concerne la création et le développement du projet hors des considérations purement techniques du tournage.