Header Critique : DESTINATION FINALE 4 (FINAL DESTINATION : DEATH TRIP)

Critique du film
DESTINATION FINALE 4 2009

FINAL DESTINATION : DEATH TRIP 

Un groupe d'amis assiste à une course de Nascars lorsque l'un d'eux a subitement une terrible vision : Celle d'un carambolage si puissant qu'il va atteindre la foule et provoquer l'effondrement d'une partie des gradins. Paniqué, le jeune homme quitte les lieux en compagnie de ses proches et d'une poignée de spectateurs. Une chance pour eux car la prémonition ne tarde pas à se réaliser, tuant plusieurs dizaines de personnes… Les heureux survivants entendent bien goûter à cette «seconde chance» providentielle mais la Mort ne l'entend pas de cette oreille. Fidèle à ses habitudes, elle entreprend donc d'éliminer tous ces rescapés et fait preuve pour cela d'une inventivité peu commune…

Si elle n'a pas la régularité maladive (et sans doute dommageable) de la saga SAW, celle des DESTINATION FINALE n'en demeure pas moins l'une des franchises horrifiques les plus populaires du moment, retrouvant à chaque nouvel opus son public et sa place confortable au sein de nos salles obscures. Aussi et malgré la sérieuse baisse qualitative qui accompagnait le troisième volet, c'est toujours avec une impatience quasi-puérile que l'on attend les derniers méfaits de la Mort en personne. Il faut dire aussi que pour les besoins de DESTINATION FINALE 4, la Grande Faucheuse a décidé d'y mettre les formes et d'user de l'argument clef du moment, celui qui justifie presque à lui seul une sortie cinéma et titille sans mal la curiosité du spectateur : La 3D !

Pour l'occasion, les manettes sont à nouveau confiées à David R. Ellis, déjà responsable des exécutions enthousiasmantes de DESTINATION FINALE 2. Entre temps, l'homme a confirmé son savoir-faire avec un honnête CELLULAR et un décomplexé DES SERPENTS DANS L'AVION. Son retour à la saga initiée par James Wong laissait donc présager du meilleur. Ce ne sera que partiellement le cas même si ce quatrième volet ne démérite pas vraiment, offrant en réalité ce que l'on est aujourd'hui en droit d'attendre d'une séquelle aux DESTINATION FINALE. En effet, le second volet marquait (déjà !) l'essoufflement d'un postulat scénaristique si simpliste qu'il ne pouvait être étoffé de manière logique ou intelligente. Le troisième opus n'apportait pour sa part rien d'autre qu'une certaine confusion quant à la mécanique choisie par la Mort. C'est donc sans surprise que le dernier volet en date «tranche dans le gras» et décide tout simplement de se passer d'une véritable trame ! La logique de l'histoire, nos futures victimes la trouveront sur internet et eux-mêmes souligneront du reste l'aspect chaotique des précédents scénarii…

Ainsi «allégé», DESTINATION FINALE 4 prend une forme qui n'a rien à envier aux plus couillons des Slashers. Nous aurons donc droit à la traditionnelle catastrophe d'introduction puis à une succession de saynètes dévoilant des exécutions toujours aussi loufoques et élaborées. Si ce «renoncement» scénaristique et la simplicité qui en découle peuvent dérouter voire décevoir, ils ont en revanche pour effet de dynamiser fortement le métrage qui prend plus que jamais l'allure d'un délirant grand huit. Pas de discussions superflues ici, le protagoniste extralucide de l'histoire court à n'en plus pouvoir afin de préserver les autres personnages, tous joués par d'interchangeables acteurs dont on se fout royalement ! Seule compte à présent la manière dont ils vont succomber et l'explosion d'effets gores qui va l'accompagner. En cela, DESTINATION FINALE 4 est une véritable réussite qui offre bel et bien le «fun» attendu. Qu'elles soient tirées par les cheveux ou brutalement expédiées, les mises à mort se montrent particulièrement visuelles et récréatives. Chacune d'elle se voit du reste ponctuée d'une touche d'ironie ou d'un clin d'œil décalé qui a pour effet de provoquer, en plus de la surprise, un large sourire.

L'aspect purement «régressif» du métrage pourra bien évidemment être pointé du doigt et il est d'ailleurs probable qu'une telle recette ne pourra être ré-appliquée à l'avenir sans provoquer la lassitude. Reste qu'avec cet opus, la saga DESTINATION FINALE achève une mutation relativement «classique» du cinéma d'horreur pour n'être plus aujourd'hui qu'un plaisir coupable, quatre-vingt cinq minutes de morts décontractées dont on ressort en joie. Il va de soit que la 3D participe à cette euphorie déviante en apportant son lot d'objets tranchants et pointus jetés au visage des spectateurs. Le générique du film se montre sur ce plan incroyablement généreux et inventif, reprenant et détournant une bonne part des séquences clefs de DESTINATION FINALE 2. Dommage toutefois que l'idée soit reprise pour un final assez peu convaincant, bouclant en demi-teinte cette succession de sketches grand-guignolesques qu'est DESTINATION FINALE 4. Quoiqu'il en soit, si l'idée d'un moment de détente dans une salle où les applaudissements succèdent aux rires ne vous rebute pas, alors n'hésitez pas à faire le déplacement pour découvrir ce que cette Faucheuse espiègle vous réserve.

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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