Le principal du lycée prend la décision de ne pas dilapider les fonds de son école pour acheter un ordinateur. Déception chez les étudiants mais Dexter Riley ne compte pas en rester là. Avec d'autres étudiants, il se rend chez un riche homme d'affaires pour lui demander de faire un don sous la forme d'un ordinateur. Il accepte et la machine, qui prend une place non négligeable, est livrée à l'école. Mais suite à un incident, Dexter s'électrocute avec les câbles de l'ordinateur. Apparemment il n'est pas blessé, mais il va s'apercevoir assez vite que ses connaissances et son quotient intellectuel ont pris de l'ampleur !
Dès le milieu des années 50, la compagnie de Walt Disney s'intéresse à la télévision et commence à produire des émissions pour la jeunesse, des séries et des téléfilms. Le tout, bien évidemment, en continuant en parallèle à réaliser des productions plus prestigieuses à destination du cinéma. Néanmoins, le prestige s'étiole un peu durant les années 60 et certains métrages, qui seront distribués dans les salles, suivent finalement un chemin très semblable aux productions télévisuelles mises en chantier à la chaîne chez Walt Disney. Pas mal de jeunes comédiens, ainsi que des techniciens, sont ainsi sous contrat et œuvrent de téléfilms en longs métrages. C'est ainsi que le jeune Kurt Russell, qui a déjà quelques apparitions télévisées à son actif, se voit offrir un contrat d'une dizaine d'années avec Disney. Une aubaine pour l'acteur puisque ce passage chez Mickey Mouse va donner un grand coup de pouce à sa carrière. Il devient ainsi l'une des vedettes juvéniles du studio venant rafraîchir une troupe de comédiens qui commence à prendre de l'âge. De plus, Kurt Russell tombe à point nommé car Tommy Kirk, grande vedette du Mickey Mouse Club et de plusieurs films, n'est plus en odeur de sainteté depuis que son homosexualité a été révélée. Kurt Russell va ainsi se forger l'image de l'adolescent sympa et il sera assez vite considéré comme l'une des jeunes Stars de Disney. Par la suite, le comédien aura l'occasion de changer son image au contact de John Carpenter sans pour autant renier son passé dans le cadre du divertissement familial…
En 1969, les studios se souviennent du succès remporté par THE MISADVENTURES OF MERLIN JONES. Le film mettait en scène un jeune étudiant surdoué, interprété par Tommy Kirk, qui réalisait des expériences aux résultats surprenants. Sur un concept vaguement similaire, Joseph L. McEveety va être amené à développer trois films qui suivront les aventures d'un étudiant doté d'étranges pouvoirs au contact de la science. Le premier de ces films, L'ORDINATEUR EN FOLIE, pose les bases qui seront, par la suite, peaufinées pour tendre un peu plus vers THE MISADVENTURES OF MERLIN JONES. Car dans L'ORDINATEUR EN FOLIE, le personnage interprété par Kurt Russell n'a rien d'un génie. Dexter Riley est même plutôt un étudiant dans la moyenne. Mais sa vie va se voir transformée au contact d'un ordinateur, car un incident technique va transférer la puissance de la machine dans son cerveau. L'idée est saugrenue et elle ne sera pas traitée avec plus de sérieux lorsque notre étudiant sera examiné par un médecin. Un passage aux rayons X révèlera même des composants électroniques dans sa caboche. Le réalisme, L'ORDINATEUR EN FOLIE s'en tamponne un peu le coquillard. Le but n'est pas de faire de la science-fiction crédible mais bel et bien de narrer une aventure tirant vers la comédie à destination d'un jeune public. Le métrage est plutôt rythmé mais expose surtout un manque de moyens assez flagrant que le réalisateur aura bien du mal à camoufler. Robert Butler a pourtant de la bouteille puisqu'il a déjà réalisé un nombre impressionnant de programmes télévisés. Il est ainsi passé derrière la caméra des INCORRUPTIBLES, LA QUATRIEME DIMENSION, LE FUGITIF, LES ENVAHISSEURS, STAR TREK et BATMAN. C'est d'ailleurs un peu de l'ambiance de ce dernier que l'on retrouve dans les décors peu naturels et la mise en scène de L'ORDINATEUR EN FOLIE. Autre point commun avec la série télévisée mettant en scène le super héros, L'ORDINATEUR EN FOLIE donne le rôle du vilain de service à César Romero qui interprétait le Joker, ennemi juré de Batman. Ici, il est un homme d'affaires qui cache des activités illicites qui pourraient être exposées au grand jour, en raison des nouvelles facultés de notre jeune héros. Course poursuite, bataille à coups de pots de peintures et rebondissements ineptes, L'ORDINATEUR EN FOLIE n'est clairement pas un spectacle raffiné. Il n'en demeure pas moins que le film va connaître un certain succès, ce qui va amener Joseph L. McEveety à écrire les deux suites en reprenant la même équipe technique et en ramenant tous les personnages du héros, Dexter, jusqu'au méchant A.J. Arno, toujours interprété par César Romero. Dans PAS VU, PAS PRIS, notre héros aura la faculté de se rendre invisible grâce à un produit extraordinaire. Alors que dans THE STRONGEST MAN IN THE WORLD, des céréales révolutionnaires vont lui donner une force surhumaine.
En tout cas, aujourd'hui, on peine à croire que ces films, dont L'ORDINATEUR EN FOLIE, ait pu être distribués dans les salles il y a environ quarante ans. En effet, le métrage ressemble à un téléfilm sans grands moyens et il n'a finalement d'intérêt que celui de découvrir Kurt Russell au début de sa carrière, dans un film plutôt anodin où il est amené à croiser César Romero mais aussi William Schallert. Une vingtaine d'années plus tard, Disney réalisera une nouvelle version pour la télévision à l'instar d'autres métrages à succès qui seront ainsi ravivés dans le courant des années 90. Le rôle principal sera, cette fois, tenu par Kirk Cameron.
Pas de grande surprise, L'ORDINATEUR EN FOLIE est distribué en DVD sans chichis. Les suppléments, vous oubliez tout de suite, que ce soit aux Etats-Unis ou en France ! Justement, le DVD français est sorti dans la «Walt Disney Film Collection» qui n'a rien de bien prestigieux. L'éditeur n'a d'ailleurs pas fait grand cas de cette collection, balançant souvent sans crier gare une palanquée de titres en supermarchés et autres réseaux de grande distribution. Cela a l'avantage, au moins, de pouvoir se les procurer, au gré des opérations, à petit prix. Entre métrages obscurs et titres beaucoup plus honorables tels que OZ, UN MONDE EXTRAORDINAIRE ou LE DRAGON DU LAC DE FEU, on trouve donc cet ORDINATEUR EN FOLIE proposé dans un transfert plein cadre. L'image est très acceptable, sans grand défaut hormis quelques petites tâches dues à l'usure du temps. L'image n'a donc pas vraiment été nettoyée mais dispose d'un rendu très agréable. Ce qui surprend, par contre, c'est que le son a bénéficié d'un traitement bien plus approfondi. En effet, les pistes audio sont proposées avec des mixages en Dolby Digital 5.1 partant, à l'origine, de bande sonore en mono. Du 5.1 sans étoffe et qui fait certainement plus office de «plus» marketing que d'un véritable gain de qualité.