Header Critique : MUTANTS (CL)

Critique du film et du DVD Zone 1
MUTANTS 2008

CL 

Ambulanciers, Marco et Sonia tentent de rejoindre une zone sécurisée alors que le reste du monde a été contaminé par un étrange virus. Leur fuite les mène dans un grand hôpital déserté et isolé dans lequel ils se réfugient…

Prévu pour l'année 2008, une affiche annonçait même une sortie pour l'été, MUTANTS se faisait attendre. Finalement, sa première se sera déroulée durant l'édition 2009 du Festival de Gérardmer. Lieu que son réalisateur connaît bien puisqu'il a déjà remporté le Grand Prix, dans la catégorie court-métrage, avec ORGANIK en 2005. Film d'horreur, morts-vivants, effets gores et vilaines créatures, le public de Gérardmer aurait dû être réceptif mais les années 80 sont révolues depuis très longtemps. Car MUTANTS a une particularité, celle de nous proposer un film résolument «Bis». Quand les Italiens, les Philippins ou encore les Espagnols pondaient des décalques plus ou moins appliquées des grands succès américains, leurs métrages se voyaient distribués dans les salles du monde entier ou, au pire, donnait un évident plaisir aux consommateurs des vidéo clubs. Aujourd'hui, les vidéo clubs se sont standardisés et les films «Bis» ainsi que les séries B ont été très largement bannis des grands écrans. Au XXIème siècle, la sortie de films tels que DEMONS, STARCRASH ou LA MORT AU LARGE semblent carrément inconcevables. Tentatives opportunistes de s'insérer dans le sillage de métrages ayant fait recette, ils n'en restaient pas moins l'œuvre d'artisans consciencieux jonglant avec leurs qualités, leurs faiblesses et, bien sûr, des moyens financiers très limités en comparaison des originaux qu'ils devaient singer. A n'en pas douter, cela ne fera sûrement pas plaisir à David Morley de voir son film comparé à ceux de Lamberto Bava, Luigi Cozzi ou Enzo G. Castellari. Et pourtant MUTANTS, c'est exactement cela, un métrage «Bis» qui arrive avec un peu trop de retard pour être apprécié à sa juste valeur.

Mettre en avant cette notion de cinéma «Bis», c'est avant tout pour appuyer sur le paradoxe d'une œuvre telle que MUTANTS. Car si le cinéma «Bis» d'antan était en grande partie une entreprise commerciale, David Morley semble vouloir, quant à lui, nous faire partager ce qu'il a aimé au cinéma. C'est en tout cas l'impression que donne MUTANTS qui se prête assez facilement au décorticage cinéphile. Impossible de ne pas voir une transposition de LA MOUCHE de David Cronenberg dans la description d'un couple qu'une maladie dégénérative va totalement séparer. Un détour par une sorte de station service renvoie au ZOMBIE de Romero dont l'œuvre sera une nouvelle fois utilisée pour des lieux, personnages et rebondissements directement issus du JOUR DES MORTS-VIVANTS. Evidemment, les infectés de MUTANTS s'actualisent en se parant d'une vivacité plus contemporaine dans le domaine du zombie sur pellicule. Plus mystérieux, la nature du personnage principal fait penser au CONTACT MORTEL d'Hal Barwood mais, il y fort à parier, que cette immunité particulière est surtout une coïncidence menant le métrage à naviguer sur les traces du plus récent LES FILS DE L'HOMME. Du gros recyclage inséré souvent astucieusement et parfois de manière maladroite dans le scénario écrit par David Morley et Louis-Paul Desanges. A l'écran, sans surprise, le film ne dévoile aucune véritable ambition particulière si ce n'est celle de nous proposer un simple spectacle confectionné avec une évidente conviction par toute son équipe. Hélas, la sauce a malgré tout du mal à prendre même si MUTANTS s'avère honnêtement troussé visuellement. Le rythme un peu inégal de l'action et surtout un manque de fantaisie mettent un véritable frein à l'enthousiasme que l'on aurait pu avoir face au film. Il manque en effet l'étincelle du «Bis» mémorable. Pourtant, on retrouve de manière bien trop rare cette petite touche d'excentricité qui fait souvent la différence. C'est le cas par exemple d'un passage qui fait mouche, parfaitement assumé et mis en scène, avec la commande d'un café résumé par une ligne de dialogue imparable. Une tirade drôle sans être réellement parodique. On peut d'ailleurs en venir à se demander si les deux scénaristes n'ont pas eu la crainte de sombrer dans la dérision pour se contenter d'être entièrement respectueux du genre. Ce qui fait de MUTANTS un métrage loin d'être détestable mais aussi un peu trop conventionnel et trop fade pour convaincre entièrement.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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L'édition vidéo
THE X FILES : FIGHT THE FUTURE DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
2h02
Image
2.35 (4/3)
Audio
English Dolby Digital 5.1
English Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
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