Header Critique : DANTE'S COVE : SAISON 3

Critique du film et du DVD Zone 2
DANTE'S COVE 2007

SAISON 3 

Avertissement : des spoilers relatifs à la saison 2 peuvent apparaître dans cette critique.

Avec la série de cliffhangers à la fin de la saison 2 et le succès grandissant, il était difficile d'imaginer que la chaîne câblée Here ! ne pense pas à continuer les aventures de DANTE'S COVE. Chose faite en 2007 où la quasi-totalité de l'équipe technique et des acteurs/actrices reviennent à Hawaï pour le tournage de cette troisième saison.

Le premier épisode de la saison 3 embraye six mois après la fin de la seconde saison. Un tsunami a ravagé Dante's Cove et les destins se sont creusés. A savoir Kevin (Gregory Michael) enlevé à Toby (Charlie David) via un ensorcellement par Ambrosius (William Gregory Lee). La garce Grace (Tracy Scoggins) catapultée en orbite par sa sœur Diana (Thea Gill) lors du Solstice, qui revient l'écume au bord des lèvres. Michelle (Jill Bennett) est revenue mystérieusement d'entre les morts alors que Van (Nadine Heiman) meurt. Brit (Michelle Wolff) reste afin d'observer les marées qui sont devenues chaotiques, tout comme les vies de chaque protagoniste sur l'île. Et l'arrivée d'un membre du conseil du Tresum (Jensen Atwood) coïncide avec des meurtres : les Ombres marchent sur l'île.

DANTE'S COVE a installé un nouveau format dans le paysage audiovisuel américain: le soap supernaturel gay & lesbien, et il est devenu bien plus qu'une simple niche. Car si l'ambition du «plaisir coupable» que représente la série est maintenue, il est désormais clair qu'elle se trouve teintée d'une volonté d'offrir aux spectateurs de la chaîne Here ! un spectacle qui correspond à ses attentes. A savoir de présenter le style de vie gay/lesbien/bisexuel dans un environnement d'acceptance dans une série télévisée à forte dominante fantastique. C'est ce qui a créé le buzz, provoqué le succès et consacré la réputation de la série.

Entendons-nous bien : DANTE'S COVE n'a rien, sur la forme et la narration, d'un événement exceptionnel. Le jeu y est médiocre, le scénario convenu et les effets spéciaux à peine recevables. Maintenant, les interactions entre chaque personnage ne ressemblent à aucune autre série. Le corps y est idéalisé, l'amour quasi sacralisé et la remise en cause de l'ordre établi une règle permanente. C'est en ce sens que la série apporte sa révolution à la télévision américaine. La vision d'une sexualité libérée (dans tous les sens du terme !). Une approche plus franche du collier, moins puritaine : le conservatisme a ainsi volé en éclat. Et la série a ouvert la porte à nombre de nouveaux projets sur d'autres chaînes comme THE LAIR, NOAH'S ARC ou encore THE DL CHRONICLES

Cette saison représente une nette amélioration qualitative quant aux deux précédentes. Les personnages étant bien ancrés dans leur réalité et celle de l'univers du spectateur, on note de ce fait une plus grande rigueur dans le récit et sa progression dramatique. Même sur l'intégration des scènes sexy dans le déroulement des intrigues, beaucoup moins plaquées. Car là aussi (et non pas Bruni, heureusement), le cahier des charges de DANTE'S COVE ne bouge pas. L'idéalisation des corps pour une mise en avant de la glorification de l'érotique couplé à l'argument fantastique. Les actrices et acteurs sont utilisées pour leur physique (la série se base principalement dessus) et la mise en scène abonde en ce sens. Il s'agit d'un parti pris qui peut être contestable en soit, mais il demeure évident que la série n'aurait pas de raison d'exister hors ce postulat.

L'équilibre entre chaque épisode se trouve mieux respecté, avec une structure identique : chaque fin provoque un cliffhanger basé sur l'action. Qu'il s'agisse d'effets spéciaux, d'exploits sexuels ou de poursuites, la narration se concentre désormais plus sur l'action que sur les personnages. Ceci culmine avec le dernier épisode qui termine la saison sur un affrontement entre les héros et «les forces de l'ombre» qui s'abattent sur l'île, avec meurtres en série et morts-vivants. Un meilleur focus sur l'ambiance gothique couplé à certains plans extérieur sur des décors naturels hawaïen aident ainsi à un meilleur rendu visuel. Et d'un point de vue technique, Sam Irvin se permet plus de scènes de nuit (celles du bar H2 Eau), élégamment éclairées et bénéficiant de moyens techniques visiblement plus important qu'auparavant. Une caméra plus fluide qui se permet des mouvements complexes. Avec une intrigue plus resserrée qui fait la part belle aux rebondissements et une pincée d'humour camp qui faisait défaut, cette nouvelle saison semble partir dans une bien meilleure direction.

D'autant plus que les producteurs ont décidé d'injecter de nouveaux éléments qui appellent le second degré. Tout d'abord le personnage central de Grace, jouée par une Tracy Svoggins au sommet de sa forme. Elle n'intervient plus que dans un seul but surnaturel, mais fait partie intégrante des intrigues sentimentales : elle a de ce fait droit à une torride scène de lit, la seule hétérosexuelle de la saison, par ailleurs ! Humanisée, elle perd son statut de plus vieille vierge de l'île (à savoir plus de 200 ans d'attente. La pauvre.). Puis de nouveaux personnages font leur apparition. Icône de la culture télévisuelle et people US, Reichen Lehmhkuhl (mannequin, acteur, animateur de Talk Show et vainqueur d'émission de télé-réalité «The Amazing Race») y apparaît, toujours aussi mauvais acteur. La mannequin Jenny Shimizu, ancienne égérie de Jean-Paul Gauthier et de Calvin Klein, débarque elle aussi dans un rôle récurrent. Deux acteurs avec une base de fans loyaux : deux investissements bien pensés par la production.

Le réalisateur Sam Irvin (ELVIRA'S HAUNTED HILLS, DEADLY SKIES) revient donc pour la troisième fois aux commandes de la série. Si les scénaristes demeurent identiques, tout comme le staff technique et la production, un modeste changement sur les acteurs est à remarquer : Erin Cummings (Michelle) s'est désistée après la seconde saison et se voir remplacer par Jill Bennett. Qui, surprise, jouait le rôle de Grace dans le pilote jamais diffusé ! Sam Irvin poursuit par ailleurs sa collaboration avec le compositeur Eric Allaman (DOWN TWISTED) avec qui il travailla sur ELVIRA'S HAUNTED HILLS. Une pensée émue pour Fred Olen Ray, toujours producteur superviseur, qui semble lui aussi trouver un nouveau souffle. En parallèle de DANTE'S COVE, il a lancé un spin off, THE LAIR, qui en est à sa seconde saison. Des éléments et des personnages de DANTE'S COVE se retrouvant d'ailleurs dans THE LAIR, à commencer par le sex club ‘The lair' (l'Antre) en question et la drogue utilisée («The saint») pour la perception extrasensorielle. Et comme on ne le refait pas, Here ! produit aussi les nouveaux films de Fred, SOLAR FLARE, un film d'action/science-fiction aux lesbiennes vengeresses ou encore POLAR OPPOSITES, avec son scientifique gay qui sauve le monde. Sacré Fred.

Présenté comme un «plaisir coupable», DANTE'S COVE creuse tranquillement son sillon. Consciente de ce qu'elle est et de ce qu'elle représente aux yeux de son public, cette série innove désormais avec plus d'action et un scénario un poil plus ambitieux que les deux saisons précédentes. DANTE'S COVE ne doit pas être pris au sérieux, et c'est quelque chose qui semble être compris par une audience qui dépasse aujourd'hui la simple communauté gay et lesbienne, a indiqué Sam Irvin. La saison 4 semble se profiler à l'horizon 2009, malgré la grève potentielle des acteurs qui a repoussé le tournage prévu fin 2008. Et les éventuels problèmes de cash de la télévision américaine en ces temps de crise.

Comme pour les autres éditions, le premier DVD offre trois épisodes (format 1.78:1 et transfert 16/9), accessibles depuis le menu mais qui ne s'enchaînent d'aucune manière les uns après les autres, contrairement à la saison 2. Il faut imparablement se farcir à chaque fois le générique de présentation de l'éditeur français, et ce sans signal 16/9. Autre nouvelle mauvaise surprise : comme pour les deux autres saisons, les films annonce du catalogue Optimale sont obligatoires. Et toujours pas de chapitrage pour chaque épisode. C'est à la limite du foutage de gueule ! Le deuxième DVD du digipack donne à voir une featurette (en version anglaise sous-titrée français) d'une vingtaine de minutes. Pour faire au plus simple, l'éditeur français a repiqué l'émission TV «Here ! Backlot» sur le tournage de la saison 3. On y croise Sam Irvin de manière plus explicite qu'auparavant et un Fred Olen Ray ravit de se dorer la pilule sous le soleil d'Hawaï. Entrelardé d'extraits des divers épisodes, les acteurs/actrices égrènent les courtes interviews marketing. Tout en annonçant clairement la figure : il s'agit d'une chaîne gay et lesbienne et donc d'une série qui s'adresse tout d'abord à son public. La plupart des acteurs et actrices sont out, à commencer par le triangle amoureux lesbien de la série, une première à la télévision américaine.

Le sous-titrage est lui aussi toujours à la peine, les traductions donnant parfois dans le nonsensique (entre autres : « dragging » étant traduit par « draguer » sur l'épisode 3). En s'inventant au passage un propre langage, un fois de plus sur l'ordre de sorcellerie «Tresum» qui est traduit par «Trism» dans le texte. Pourquoi ? On ne sait pas ! Mais on ne saurait trop recommander traducteur à l'avenir à l'éditeur de vérifier le travail de son traducteur (ou d'en changer).

Pour la bande-son, c'est du même goût que la saison 2. Un triste mixage stéréo qui ne donne pas vraiment envie. Maigre enveloppe sonore, petitesse des effets, dialogues concentrés sur l'avant : le saut dans le passé numérique se confirme. Aucun effort n'a été effectué depuis le lancement de la série par le même éditeur qui ne semble pas vouloir se donner la peine de peaufiner la qualité des produits qu'il met sur le marché. Ceci vient également se confirmer avec l'abandon des boni présents sur l'édition américaine : les commentaires du réalisateur et de certains acteurs sur certains épisodes, les scènes ratées, les scènes coupées et d'autres versions longues non retenues au montage final.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
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Un scénario plus resserré, plus d’action, plus d’humour «camp», de l’érotisme pour tous les goûts.
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L'édition vidéo
DANTE'S COVE (Serie) (Serie) DVD Zone 2 (France)
Editeur
Optimale
Support
2 DVD
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
5h00
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Featurette (23mn57)
      • Bandes annonces
      • Dante’s Cove saison II
      • Dante’s Cove saison III
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