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Critique du film et du DVD Zone 2
CAVED IN 2006

 

Nous nous en doutions, travailler dans les mines n'est pas une activité des plus reposantes. C'est ce que confirmeront du reste quelques ouvriers qui, après avoir mis la main sur un énorme stock d'émeraudes, se feront boulotter par une confrérie de coléoptère supposés préhistoriques. Six décennies plus tard, une bande de loubards engage le spéléologue John Palmer pour aller fouiller les mines et, bien évidemment, retrouver le trésor. Malheureusement et comme il fallait s'y attendre, ce sont les bestioles ancestrales qu'ils vont déranger, pour leur plus grande peine...

Largement dominé par les téléfilms de la chaîne Sci-fi Channel et les Direct-to-Video de la société Nu Image, le marché des animaux assassins sur pellicule pourrait nous apparaître comme bouché. Il n'en est cependant rien et, chaque année, plusieurs millions de dollars sont investis dans des métrages fauchés rivalisant d'ingéniosité. En fait, nous en sommes à un point tel qu'il devient aujourd'hui difficile de trouver une bestiole qui n'ait pas encore eu les honneurs d'une petite Bisserie aux effets spéciaux numériques bâclés. Dès lors, un constat s'impose à nous : Nous manquons d'imagination ! Ce n'est bien évidemment pas le cas des scénaristes et plus particulièrement du duo Michael Konyves / Neil Elman qui nous invite avec CAVED IN à nous familiariser avec la frénésie agressive des coléoptères préhistoriques. Mais pas seulement…

En effet, le succès de THE DESCENT en 2005 semble avoir donné des idées et nos deux hommes décident donc de placer leurs insectes géants au cœur d'un inextricable labyrinthe de galeries souterraines. Pour que cette idée soit payante, il faudrait bien évidemment que la production dispose des moyens de ses ambitions. Malheureusement, ce n'est ici pas le cas et le spectateur devra par conséquent se contenter de quelques salles et couloirs à la texture rocheuse plus que douteuse. En réalité, cela ne serait pas très gênant si, comme toutes galeries souterraines, celles-ci étaient plongées dans une inquiétante obscurité. Manque de chance, celles de CAVED IN sont si lumineuses qu'on jurerait qu'elles sont à ciel ouvert ! Dès lors, nous pourrons tirer un trait définitif sur toutes sensations de peur liées à la claustrophobie ou à l'achluophobie. L'inquiétude des différents protagonistes n'y changera pas grand-chose et le spectateur n'aura d'autre choix que d'attendre l'arrivée des coléoptères croqueurs d'hommes.

Sur ce point, difficile d'être critique tant CAVED IN sait se montrer généreux. Présents de la troisième à la dernière minute de métrage, les bestioles n'en finissent plus d'attaquer et ce avec une violence des plus surprenantes. Le film de Richard Pepin n'hésite donc pas à verser dans le gore et ce en de très nombreuses occasions. Les trucages sont sans surprise très inégaux mais, à l'image du ICE SPIDERS de Tibor Takács ou du ANACONDA 3 : L'HERITIER de Don E. FauntLeRoy, ce CAVED IN exhibe fièrement plusieurs mètres d'intestins et de viscères en tous genres. Les coléoptères préhistoriques s'avèrent donc bien moins propres que leurs congénères égyptiens vus dans LA MOMIE et privilégient à l'évidence l'amputation «trash» à la dégustation raffinée.

Malgré ces bonnes intentions, CAVED IN souffre cependant des mêmes soucis techniques que la plupart des productions animalières bon marché. Les créatures de GARGOYLE et de FIRE SERPENT nous l'avaient déjà démontré, la société canadienne Digital Slaves VFX ne fait pas de miracles et sa politique semble être celle du strict minimum. La modélisation numérique des insectes est ainsi particulièrement bâclée et chacune de leurs apparitions relève du supplice rétinien. Au delà de cela, leur incrustation au cœur de l'image a bien souvent de quoi laisser perplexe et l'interaction avec les éléments de décors sera bien évidemment réduite à peau de chagrin. Autant dire que le degré de tolérance du spectateur sera donc mis à rude épreuve…

Ce constat s'avère d'autant plus amer qu'à notre grande surprise, le jeu des acteurs se montre plutôt correct pour une production de cet acabit. En tête de casting, nous retrouvons ainsi Christopher Atkins, jeune star du LAGON BLEU en 1980 devenue entre temps acteur errant au sein de passables produits vidéos. L'homme perd ici le sourire éclatant dont nous faisions l'éloge dans notre chronique du sympathique 100 MILLION BC et adopte un profil plus sobre, voire plus sombre. Pour les besoins de CAVED IN, Atkins incarne en effet le guide qui sera pris en otage et contraint d'amener les pilleurs jusqu'à leur butin. L'inconfortable situation du personnage n'est pas sans rappeler celle de Gabe Walker dans l'excellent CLIFFHANGER mais oublions très vite ce comparatif pour le moins osé ! Atkins fait donc ce qu'il peut dans la limite de ses propres moyens et, soyons honnêtes, ce n'est pas si mal…

Aux côtés de ce valeureux héros, nous trouverons une fine équipe de truands dont la méchanceté varie entre le «je suis grimaçant et réellement odieux» et le «me faites pas de mal, je suis gentil en fin de compte». Dans cette dernière catégorie, nous rangerons l'acteur Colm Meaney, sans doute égaré, ainsi que Monica Dean, laquelle semble avoir tout misé sur son sex-appeal au détriment du reste. Le vrai «méchant» de l'histoire sera pour sa part interprété par le capillairement démuni David Palffy. Très tôt dans le métrage, son caractère dur et lunatique ne laissera place à aucun doute : il est l'homme à craindre. Le surjeu est ici de mise mais, avec un brin de tolérance, accordons à Palffy le fait de rester aux portes du ridicule sans jamais réellement les franchir.

Reste que le risible et le saugrenu ne seront pas tout à fait absents du métrage. Comme nous l'avons vu, ceux-ci s'invitent aux côtés des coléoptères numériques et iront jusqu'à s'immiscer au cœur du design des fameuses mines. Nous les retrouverons par ailleurs dans de nombreux dialogues, totalement vides de sens, et lors de certaines séquences particulièrement gratinées. Difficile par exemple de ne pas décrocher un sourire suite au magistral et profondément jouissif coup de bâton facial délivré par Mme Palmer, femme du héros. Impossible par ailleurs de ne pas relever la présence pour le moins décalée de fusils lasers dans une aventure pourtant supposée contemporaine. A l'évidence, le réalisateur Richard Pepin et sa paire de scénaristes avaient donc pour ambitions de nous proposer une alternative, ou du moins un clin d'œil, à STARSHIP TROOPER. Cette simple idée mise en parallèle avec le résultat final offre, là encore, de quoi faire sourire à pleines dents !

La relative générosité de l'entreprise ne suffira donc pas à faire oublier ses trop nombreuses faiblesses. CAVED IN s'inscrit de fait dans le «tout-venant» (bien peu glorieux) des productions animalières de ce calibre. Reste qu'a défaut d'être beau, bien réalisé ou même intéressant, le film possède au moins le mérite d'être dynamique et de ne pas (trop) ennuyer. Une bien maigre consolation cependant…

L'arrivée en France de CAVED IN se fait sous la bannière de l'éditeur Opening. A l'image de ce qui avait déjà été fait par exemple pour CERBERUS (autre titre distribué par Sony Pictures), le boîtier Keep Case standard est ici rangé dans un fourreau cartonné ajoutant un semblant de prestige à la chose. Il en faudra cependant plus pour nous berner et nous constaterons bien vite que le faste ne sera pas de la partie. Ainsi, nous perdons avec cette édition francophone le mixage Dolby Digital 5.1 de la piste originale anglaise, pourtant présent sur le disque américain. Opening privilégie la piste audio française qui est donc pour sa part proposée en multicanaux. Si ce choix a sans doute une raison d'être commerciale, force est de constater qu'il est décevant sur le plan «artistique». En effet, nous n'aurons dès lors que le choix entre une piste originale stéréo tristement plate et un doublage français doté d'un dynamisme accru mais discret… Cruel dilemme ? Il n'en est en réalité rien car la piètre qualité du doublage français tranchera pour vous et vous poussera très fortement à enclencher la version originale. Celle-ci se voit sous-titrée d'une manière légèrement décontractée puisque nous noterons au moins deux phrases totalement incompréhensibles !

Sur le plan de l'image, rien de transcendant. Nous avons à faire à un film peu démonstratif et le DVD ne fait que renforcer ce statut. L'image nous est donc proposée au ratio d'origine 1.78 et ce via un encodage 16/9ème juste honnête. Les couleurs sont ternes, les contrastes mous et un léger effet de rémanence s'invite de temps à autres. Pas de quoi hurler à l'infamie cependant, disons juste que nous avons là une copie passable, à l'image du film lui-même. Question bonus, c'est le grand vide avec seule la bande annonce du film à se mettre sous la dent. Notons pour finir que le menu s'avère particulièrement pénible et repose sur le concept du «clic où tu peux et vois ce que ça donne».

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
48 ans
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L'agressivité des coléoptères
On n'aime pas
Des effets spéciaux baclés
Un manque de budget visible et pénalisant
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L'édition vidéo
CAVED IN : PREHISTORIC TERROR DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h29
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
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