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Critique du film et du DVD Zone 2
CJ7 2007

 

Très pauvre, Dicky et Ti vivent seuls dans une bâtisse en ruine. Mais pour assurer un meilleur avenir à son fils, Ti travaille sans relâche de manière à payer les factures d'une école de standing. A défaut de pouvoir lui payer un jouet high-tech, Ti donne à son enfant une sorte de ballon trouvé dans une décharge. Le jouet anodin s'avère être, en réalité, une créature extraterrestre…

Avec une carrière s'étalant pourtant sur une vingtaine d'années, Stephen Chow est relativement inconnu du grand public hors de l'Asie. Acteur, scénariste et réalisateur, il va connaître l'attention du public occidental avec la distribution internationale de l'ébouriffant SHAOLIN SOCCER. Bourrés d'effets spéciaux et pourvus d'un humour imparable, le film fait sensation et mène à un CRAZY KUNG FU exploitant les mêmes ficelles. Si les deux films font l'effet d'une bouffée d'air frais, il faut tout de même rappeler que le cinéaste a déjà beaucoup de films du même genre dans sa filmographie que ce soit BONS BAISERS DE PEKIN ou GOD OF COOKERY. Mais ces deux dernières réalisations intègrent de grands nombres effets spéciaux en images de synthèse qui permettent de laisser libre cours à toutes les folies de Stephen Chow tout en émerveillant les spectateurs du monde entier. Arrive alors CJ7 qui surprend à plus d'un titre. D'ailleurs, le film va désarçonner pas mal de monde et l'arrivée de CJ7 se fait curieusement dans un certain anonymat. SHAOLIN SOCCER et CRAZY KUNG FU avaient été distribués dans les salles françaises, CJ7 sort directement en vidéo. Etrange mais cela s'explique par le contenu du film…

Grosse dépression pour ceux qui attendent un nouveau SHAOLIN SOCCER, le nouveau film de Stephen Chow est ouvertement un film familial à destination des enfants. Sacrilège ! Et pourtant, pour peu que l'on passe outre de stupides a priori, CJ7 s'inscrit entièrement dans l'œuvre du cinéaste et se pose même comme l'un de ses essais les plus personnels à ranger aux côtés de KING OF COMEDY. S'inspirant du E.T. de Steven Spielberg, Stephen Chow offre un mignon spectacle aussi amusant que touchant. Comme à son habitude, le cinéaste s'intéresse avant tout aux gens des couches sociales défavorisées se permettant de donner une leçon d'optimisme dans un environnement qui pourrait bien vite tourner au sordide. Le père de famille, interprété par Stephen Chow, et son fils vivent seuls, de manière très précaire et entourés de quatre murs en ruines alors qu'ils subsistent en faisant les poubelles. C'est là où la magie opère car CJ7, comme les autres films de Stephen Chow, transcende le misérabilisme. Les conditions de vie ou les situations sont donc misérables mais les protagonistes conservent leurs qualités humaines. Le film ne verse pas pour autant dans une attitude manichéenne ou démagogique tant il déborde de sincérité. L'une des meilleures scènes de CJ7 exprime d'ailleurs assez bien le point de vue du cinéaste à propos de notre société. Lorsqu'un maître d'école demande aux élèves ce qu'ils veulent faire plus tard, les petites filles expriment leurs rêves de célébrité et les petits garçons ambitionne de devenir riches. Notre jeune héros, quant à lui, expose les leçons inculquées par son papa à base d'honnêteté, de travail et de tolérance. La réaction est sans appel en provoquant l'hilarité générale et l'incompréhension du professeur. Tout le film repose d'ailleurs sur des valeurs morales très optimistes sur lesquels l'apport d'un élément de science-fiction n'aura pas de véritable prise.

Récupéré dans une décharge, une sorte de ballon verdâtre est offert à un gamin qui rêve de jouets high-tech dernier cri. En réalité, la boule insignifiante n'est autre qu'un animal extraterrestre aux capacités surprenantes. De là, notre jeune héros peut laisser vagabonder son imagination sur les perspectives que lui apportent cette bestiole. L'occasion pour Stephen Chow de faire des clins d'œil à ses précédents films, SHAOLIN SOCCER et CRAZY KUNG FU, et même de parodier d'autres oeuvres. Mais, à vrai dire, le film ne place pas cette étrange bestiole au centre de l'histoire pour réaliser les quatre volontés d'un héros dont la pauvreté et la gentillesse mériteraient bien des miracles. Au contraire, cet animal, ou ce jouet, va surtout mettre en exergue l'exploitation égoïste d'autrui ou encore l'envie de paraître important au travers des objets que l'on possède. Tous les thèmes liés au cours de récréation sont rassemblés au sein d'un CJ7 qui se moque gentiment du matérialisme. Enfin, les enfants du film ne sont pas obligatoirement gentils ou méchants, ils sont surtout le produit des valeurs qu'on a pu leur transmettre. Ainsi, la terreur de l'école, petit gosse de riche, s'avère finalement plutôt sympathique une fois qu'il abandonne son appartenance sociale pour n'être plus qu'un enfant au même niveau que les autres. Assez bien pensé, CJ7 gagne d'ailleurs à être revu pour être apprécié en oubliant petit à petit qu'il ne s'agit en rien d'une comédie d'action. Car on y retrouve bel et bien tout l'univers de Stephen Chow ainsi que les thèmes qu'il a pu aborder auparavant dans la plupart de ses réalisations. De même, les enfants de cette histoire ne sont pas sans rappeler ceux du flash-back de CRAZY KUNG FU. Ici, le résultat est donc moins frénétique ce qui laisse d'avantage de place à des passages bien plus émouvants encore. Moins excessif et plus posé, on retrouve tout de même quelques séquences exubérantes donnant l'impression de voir un dessin animé avec des personnages pourtant bien réels. Parmi les trouvailles visuelles du film, on pourra par exemple citer un ahurissant jeu avec des cafards.

Stephen Chow n'est pas vraiment la vedette de CJ7. En réalité, ce sont donc surtout les enfants qui vont être le plus souvent à l'écran. Il faut reconnaître que les jeunes acteurs sont vraiment excellents et dans le ton ce qui n'est pas toujours le cas dans ce type de films. Certains gamins sont d'ailleurs joués par de petites filles à l'instar de l'interprète principal du film qui est pourtant, dans l'histoire, un garçon. Au delà des ses jeunes acteurs et de quelques connaissances de Stephen Chow, CJ7 met aussi en vedette un acteur virtuel, une petite créature extraterrestre réalisées en images de synthèse. La bestiole passe plutôt bien à l'écran et seuls quelques rares plans trahissent sa facture numérique. S'il ne ressemble en rien à la créature de E.T., certains de ses pouvoirs s'en rapprochent pourtant. Dans le film original de Steven Spielberg, l'extraterrestre ravivait des plantes fanées alors qu'ici la créature d'un autre monde rajeunit une pomme défraîchie. Mais, comme déjà dit auparavant, cette créature ne va pas user de ses pouvoirs pour améliorer la vie d'une famille démunie. A vrai dire, à l'issue de CJ7, il apparaît bien plus évident que la meilleure façon d'évoluer, c'est de travailler et acquérir des connaissances. Un joli message pour un film plutôt mignon !

L'édition DVD de CJ7 arbore un joli transfert 16/9 au format cinéma respecté (2.35). Affichant de belles couleurs et une définition de qualité, l'image de ce DVD est rarement prise en défaut. L'écoute se fait avec des pistes Dolby Digital 5.1 disponibles en version originale sous-titrée ou bien avec le doublage français. Le rendu sonore fait preuve d'une belle solidité ce qui permet à cette édition DVD de retranscrire le film de Stephen Chow de bien belle manière.

Les suppléments ne seront par contre pas du même niveau. On attaque avec un commentaire audio où Stephen Chow est le maître de cérémonie. Très vite, on commence à se demander combien ils sont derrière le micro puisque de nouveaux intervenants semblent sortir de nulle part à plusieurs reprises. Décontracté et relativement informatif, il se suit sans peine. «L'histoire de CJ7» est un making-of assez commun donnant la parole au réalisateur, au producteur et aux acteurs. Avec le commentaire audio, il s'agit du supplément dispensant le plus d'informations pertinentes. En effet, lorsque l'on commence à visionner «CJ7 : la promotion», l'aspect purement commercial du segment commence à lasser même si celui-ci aborde certains aspects délaissés par le premier making-of. «Anatomie d'une scène» recycle nombre d'images déjà vu dans les deux précédents suppléments mais s'intéresse exclusivement à la mise en boîte d'une séquence où il faut intégrer des effets spéciaux numériques en post-production. A partir de là, le reste des suppléments liés au film touche à l'inutile ! Un segment produit à destination des enfants donnent de stupides conseils aux enfants qui seraient le sujet de brimades d'un vilain camarade. Un autre dresse la liste de tous les personnages en leur donnant au passage une fiche signalétique pourvue d'informations sans intérêt. Plus amusant, un court segment explique la fabrication de sucettes tel qu'on peut en voir dans le film. Ne vous attendez pas à vous régaler, il s'agit de fabriquer un accessoire de cinéma !

Amusant durant quelques secondes, un petit jeu interactif vous demande d'ajuster la trajectoire d'une fusée et sa puissance pour qu'elle passe à travers un point choisi plus ou moins au hasard. L'interactivité de cette édition DVD se clôt avec la bande-annonce de CJ7 ainsi que d'autres titres de Sony. Si l'un d'entre eux est à destination d'un public enfantin, les autres bandes-annonces font la promotion de films très éloignés de l'univers de CJ7.

Rédacteur : Antoine Rigaud
2025 ans
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Un film pour enfant mignon et intelligent
On n'aime pas
Certains suppléments sont assez inutiles
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L'édition vidéo
CJ7 DVD Zone 2 (France)
Editeur
Sony
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
2.35 (16/9)
Audio
Chinese Dolby Digital 5.1
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Spanish Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio des acteurs et de l'équipe du film
    • L'histoire de CJ7 (13mn41)
    • CJ7 : la promotion TV (21mn57)
    • Anatomie d'une scène (6mn38)
    • Comment intimider un tyran (4mn10)
    • Comment faire une sucette (1mn30)
    • CJ7 Profils (6mn58)
      • Bandes-annonces
      • CJ7
      • Hancock
      • Le Dragon des Mers
      • Angles d'Attaque
      • Las Vegas 21
      • Le Témoin Amoureux
    • Blu-ray spot promo
    • CJ7 : le centre de commande (jeu interactif)
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