Header Critique : PANIC IN YEAR ZERO ! (MIDNITE MOVIES)

Critique du film et du DVD Zone 1
PANIC IN YEAR ZERO ! 1962

PANIQUE ANNEE ZERO 

La famille Baldwin composée des parents, d'une fille et d'un garçon adolescents, part camper en montagne. Sur la route, ils s'arrêtent pour faire une pause quand, soudain, deux explosions se font entendre, tandis qu'au lointain se forment des champignons atomiques. Des messages d'alerte à la radio indiquent que deux bombes nucléaires viennent d'éradiquer Los Angeles. La petite famille va dès lors devoir faire face aux survivants paniqués tout en cherchant un abri naturel et des vivres pour un temps indéterminé.

En août 1945, les Etats-Unis larguaient deux bombes atomiques à trois jours d'intervalle sur le Japon. Les villes de Hiroshima et de Nagasaki accédèrent alors à une triste célébrité. Ces deux explosions nucléaires devaient marquer les consciences et devenir le dangereux reflet de l'armement atomique avec lequel les Etats-Unis et l'Union Soviétique allaient établir un précaire équilibre entre les deux puissances mondiales. Et les scénaristes semblent avoir eu de curieux pressentiments avec PANIC IN YEAR ZERO, qui est sorti en 1962 juste avant que n'éclate la fameuse crise de Cuba. Mais au-delà de la peur, le film pose des questions tout aussi intéressantes en laissant le spectateur se faire sa propre idée : que reste-t-il du passé après un évènement aussi dévastateur ? Un retour à la civilisation est-il même possible ?

La réalisation est confiée à Ray Milland, acteur hollywoodien bien connu et décédé depuis déjà plus de vingt ans. Le monsieur a connu une carrière aux accents très éclectiques après un rôle remarqué d'écrivain alcoolique dans THE LOST WEEKEND pour lequel il reçut un Oscar. Il passa sans problèmes du CRIME ETAIT PRESQUE PARFAIT d'Alfred Hitchcock à L'ENTERRE VIVANT de Roger Corman, sans oublier FROGS ou quelques épisodes de séries aussi diverses que COLUMBO, LA CROISIERE S'AMUSE et BATTLESTAR GALACTICA (le pilote et donc la version diffusée en salles). Ici, il s'arroge également le rôle principal du film, celui de Harry, un père désespéré face aux évènements auxquels il ne sait répondre que par la violence. Ce comportement inattendu créera forcément des conflits entre lui et sa femme Ann (Jean Hagen) mais lui vaudra l'admiration de son fils Rick (le chanteur Frankie Avalon) qui ne tardera pas à l'imiter au grand dam de sa mère.

Le scénario prend plusieurs tournants aussi surprenants qu'intelligents et on se rend compte que les scénaristes ont vraiment eu un flair tout particulier concernant certains problèmes douloureusement d'actualité. Ils n'hésitent pas à appuyer là où ça fait mal pour les Américains, c'est-à-dire leur recours systématique aux armes à feu. Ils ont encore aujourd'hui le droit d'en porter librement dans certains Etats, en dépit de drames quotidiens, et apprennent sans scrupules leur maniement à leurs enfants en bas âge. Mais jusqu'où peut-on se permettre d'aller et quand aura-t-on dépassé le point de non-retour ? Selon Harry, les évènements lui donnent raison de penser que c'est chacun pour soi, au détriment de la sécurité d'autrui. Son fils le suit dans son raisonnement, allant jusqu'à commettre un acte criminel pour sauver son père qui s'est mis dans une position tout aussi condamnable mais justifiée par la survie de sa famille. Et comme pour bien souligner la suprématie masculine de la situation, Frankie s'installera aux côtés de son père dans la voiture alors que les deux femmes, Ann et leur fille Karen (Mary Mitchel), sont reléguées sur le siège arrière. L'ambiance suinte la testostérone et l'image si sacrée du noyau familial américain en prend un sacré coup !

Puis l'histoire effectue un nouveau virage dans sa deuxième partie où notre petite famille s'est trouvé une grotte pour abri et devra s'habituer à une toute nouvelle vie. En dépit d'une existence très sommaire, les personnages insistent pour maintenir certaines vieilles habitudes comme la propreté, les repas pris à table et en famille, la prière… Lorsque tout s'écroule autour de nous, l'une des façons de garder la raison est de s'accrocher aux détails de notre vie précédente même s'ils n'ont plus lieu d'être. D'ailleurs, on remarquera que Dieu n'a plus sa place au sein de la famille Baldwin. Le métrage entier est imbibé d'une tension et d'un pessimisme palpables causés par des évènements tout sauf divins mais qui ont le mérite de placer l'être humain face à lui-même et luttant seul pour s'en sortir.

Une autre valeur très américaine est la signification de l'argent. Au départ, quand la panique gagne les environs de Los Angeles, les prix grimpent en flèche. On ne peut vivre sans argent dans une société dite «normale» et les commerçants ont donc la réaction très rationnelle de profiter de la situation avant de réaliser que les devises n'ont plus aucune valeur réelle. Les clients le réalisent très vite, eux aussi, et le chaos s'installe partout. Entre braquages et agressions sauvages, il est évident que dès qu'une société perd ses fondations, même artificielles, l'Homme est perdu et régresse à un état primaire. La chasse aux animaux se transforme en chasse à l'homme où les plus réticents auront recours aux armes qui les révulsaient tant auparavant. A ce propos, la violence à l'écran est bien présente, mais bien peu sanglante, en dépit de multiples coups de feu meurtriers. Ce côté aseptisé s'explique sans doute par l'époque et le fait que le film s'adresse de toute évidence à un large public.

PANIC IN YEAR ZERO se place en première position de ce DVD américain double programme sorti sous la bannière Midnite Movies alors qu'il semble bien moins connu que son compagnon, THE LAST MAN ON EARTH. C'est surtout une terrible injustice car le film mériterait largement un plus grand succès auprès de spectateurs pour qui le terme post-apocalyptique ne se résume pas aux guerriers barbares sillonnant les routes désertiques australiennes ou les combats contre une nouvelle civilisation simiesque…

Tourné en 2.35, le film est présenté dans son format d'origine, compatible 16/9. La qualité d'image est tout à fait correcte avec parfois un côté granuleux qui contribue à renforcer l'aspect réaliste du métrage. Quant au son, il ne vous est proposé que sur une seule piste en mono d'origine. A l'instar de l'image, la piste ne présente pas de défauts particuliers et il vous est, de plus, possible de choisir entre un sous-titrage français ou espagnol.

Rédacteur : Marija Nielsen
55 ans
98 critiques Film & Vidéo
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Un film intelligent et puissant
Une critique acerbe de la société américaine
Un rythme soutenu
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L'édition vidéo
PANIC IN YEAR ZERO ! DVD Zone 1 (USA)
Editeur
Support
DVD (Double face - simple couche)
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h32
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
    • PANIC IN YEAR ZERO !
    • THE LAST MAN ON EARTH
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