Header Critique : CHAMBRE 1408

Critique du film et du DVD Zone 2
CHAMBRE 1408 2007

 

Auteur de livres touristiques relatant les endroits les plus terrifiants (cimetières, auberges…) dans lesquels il s'est rendu, Mike Enslin ne croit pas au surnaturel, pas plus qu'aux fantômes. Après la réception d'une carte anonyme lui intimant l'ordre de ne pas entrer dans la chambre 1408 d'un hôtel new-yorkais, sa curiosité le pousse à passer un séjourner dans ce lieu…

L'écrivain Stephen King doit une grande part de sa popularité à l'adaptation cinématographique de CARRIE. En effet, nombreux seront ses écrits à se voir transposer avec plus ou moins de fidélités sur les écrans de cinéma. Trente ans plus tard, le nom de l'écrivain semble avoir un peu perdu de son aura même si l'on voit apparaître assez régulièrement des projets portant sa «signature». CHAMBRE 1408 paraît d'ailleurs quelque peu étrange puisque le film ne s'inspire pas de l'un des romans fleuve de l'écrivain. L'histoire originale est une courte nouvelle parue dans le recueil «Tout est fatal». De quoi être inquiet puisqu'en général, les nouvelles de l'écrivain doivent être étirées jusqu'à ne plus être reconnaissable pour atteindre la longueur réglementaire d'un film de cinéma. Dans le cas de CHAMBRE 1408, Dimension Films va faire travailler plusieurs scénaristes qui vont réussir à remodeler l'histoire à leur convenance tout en gardant ses spécificités…

CHAMBRE 1408 porte assez bien la patte de Stephen King en plaçant l'élément Fantastique dans un contexte réaliste. CHAMBRE 1408 porte assez bien la patte de Stephen King en plaçant l'élément Fantastique dans un contexte réaliste. D'ailleurs, le film rappelle d'autres travaux de l'écrivain à l'instar d'un passage qui n'est pas sans rappeler un autre travail de Stephen King dans la nouvelle «La corniche» adapté au cinéma au sein de CAT'S EYES. Mais l'influence qui plane surtout au-dessus de CHAMBRE 1408 s'avère bien plus proche de son récit principal. Dans le genre bâtisse étrange, le travail le plus connu de l'écrivain est sans conteste SHINING qui s'avère disposer de nombreux points communs avec CHAMBRE 1408. Ainsi, dans les deux histoires, le personnage principal se rend dans un hôtel pour rédiger un livre. Et l'endroit maléfique semble conserver les traces de son atroce passé pour les repasser, à sa façon, auprès de ses visiteurs. Mais CHAMBRE 1408 s'écarte de SHINING en épurant son histoire et en changeant ses motivations. Ainsi, le récit va être réduit au strict minimum puisqu'une part de l'histoire met en avant un personnage seul dans sa chambre d'hôtel. Mais le film se montre surtout intéressant avant cette partie du récit. Allant d'un motel gothique à de ringardes auberges, l'écrivain rédige des sortes de guides Michelin de la frousse hôtelière à destination d'un public crédule. Bien évidemment, l'auteur à succès ne croit pas une seconde à l'existence du surnaturel et c'est avec un joli cynisme qu'il aborde chaque nouvelle chambre supposée hantée. Cette première partie du film est plutôt savoureuse et dresse particulièrement bien le personnage principal surtout lorsque l'écrivain participe à une rencontre avec ses lecteurs.

La suite mènera donc notre héros à la porte de la chambre 1408. Il ne prendra pas cette chambre maléfique plus au sérieux que toutes celles qu'il a pu visiter auparavant. Comme on peut s'en douter, l'endroit est donc bel et bien très spécial et pousse donc ses occupants dans leurs derniers retranchements pour les mener généralement au cimetière. Pour l'amener jusqu'à la fameuse chambre, l'histoire introduit un personnage mis en bonne place sur l'affiche alors que sa présence à l'écran est plutôt limitée. Toutefois, Samuel Jackson incarne le gérant de l'hôtel avec son professionnalisme habituel ce qui rend son tête à tête avec John Cusack particulièrement réussi. Malheureusement, lorsque la porte de la chambre 1408 se referme sur le héros, le film va commencer à perdre un peu de sa superbe. En effet, le film va, étrangement, devenir plus conforme aux exigences du cinéma d'épouvante et donc devenir un peu moins intéressant. Ainsi, plus le postulat surnaturel va s'imposer concrètement à l'écran et plus le film va entrer dans une logique horrifique sans grande surprise. Très démonstratif par endroit, CHAMBRE 1408 remplace la suggestion par des effets plus spectaculaires. Une démonstration d'effets qui désamorcent la peur latente ou l'ambiance étrange qui s'était instaurée jusque là. Un intermède grand guignol qui amènera heureusement à retrouver un peu plus loin le cœur d'un récit qui aurait mérité un peu plus de finesse. Le contact entre notre héros et la chambre va ainsi donner l'occasion au personnage principal d'exorciser les blessures de son passé permettant de fermer la boucle de l'intrigue. Toutefois, la fin vue dans les salles n'est pas celle qui était prévue à l'origine. Suite à des projections test, il a été décidé de retourner l'issue de l'histoire de manière à essayer de satisfaire un peu mieux le public. Difficile de savoir quelle est la meilleure des deux car si un changement de taille survient, cela ne change pas véritablement le sens du film.

Pour son deuxième film réalisé aux Etats-Unis, le Suédois Mikael Håfström tire son épingle du jeu en proposant un spectacle relativement classique et mis en image de belle façon. Le projet n'était pourtant pas des plus simples en plaçant un personnage unique face à une seule chambre durant une partie assez importante du récit. Impossible, à partir de là, de ne pas mentionner John Cusack qui va littéralement porter le film sur ses épaules. L'acteur livre une belle performance d'un père de famille meurtrie se cachant derrière la façade d'un écrivain cynique. Particulièrement réussi dans son préambule enthousiasmant, CHAMBRE 1408 laisse au final une très bonne impression.

Sans surprise, TF1 Vidéo propose CHAMBRE 1408 avec un transfert 16/9 au format cinéma respecté. L'image est d'une belle facture et la compression numérique se fait relativement oublier. Pourtant, ce n'était pas gagné puisque le DVD propose le film avec quatre pistes sonores. Ainsi, il est possible de choisir entre DTS et Dolby Digital 5.1 que ce soit pour la version originale sous-titrée ou le doublage français. A vrai dire, il n'y a pas un grand écart entre les pistes DTS et Dolby Digital sur coup laissant quelque peu dubitatif sur la pertinence de proposer les deux formats. Au moins, le consommateur pourra choisir ce qui sied le mieux à son installation ! Le film donne l'occasion de se lâcher sur le son lors de plusieurs passages. Le rendu est spectaculaire mais pas forcément au niveau de l'image. D'autres films récents ont ainsi des pistes sonores bien plus spectaculaires. Néanmoins, cela ne gène en rien la vision du film.

Déception concernant le contenu additionnel puisqu'il ne propose qu'une partie de ce qui existe. Pour commencer, les Américains ont eu droit à une édition DVD présentant les deux montages du film : version cinéma et version «Director's Cut». Le disque français propose le montage vu dans les salles et non pas la version allongée et disposant d'une fin alternative. Cette fin alternative n'est pas non plus dans les scènes coupées proposées sur le DVD français. Les cinq séquences sont d'ailleurs souvent des versions alternatives de ce que l'on peut voir dans le film. Ainsi, le personnage de Samuel Jackson apparaît lors de la destruction d'une fausse réalité alors que l'acteur est totalement absent de la même scène dans la version finale du film. Ces petits ajouts n'amènent rien de vraiment probant comme, par exemple, le voyage en avion menant le personnage principal à New York et donnant seulement la possibilité de découvrir le réalisateur au côté de l'acteur dans cette très courte scène. Par contre, le disque français propose seulement cinq scènes coupées alors que l'édition DVD américaine en propose une dizaine toujours sans compter le contenu additionnel de la version «Director's Cut».

En plus des cinq scènes coupées, le DVD français présente quatre courtes Featurettes assez promotionnelles. Celle titrée «Les effets visuels» se focalise sur le tournage de séquence au sein d'un décor dynamique ou bien plongé à l'intérieur d'un réservoir. Ce qui est amusant, c'est que la plupart des scènes filmées dans ce petit documentaire n'apparaissent pas du tout dans le film et il faudra justement regarder les scènes coupées pour en retrouver les images. Les trois autres modules, «Les personnages», «Le réalisateur» et «Les décors», se focalisent sur un sujet en particulier tout en le survolant de façon jamais ennuyeuse mais jamais vraiment informative non plus. Cela permet tout de même de pêcher quelques informations ici ou là, tel que le fait que CHAMBRE 1408 a été tourné en studio en Angleterre, ou bien découvrir quelques bouts d'interviews des acteurs et du réalisateur. Au moins, comme déjà dit, la vision s'avère courte et plutôt sympathique. Evidemment, le commentaire audio disponible sur l'édition américaine est absent de cette édition. Peu surprenant puisqu'il se basait sur la version «Director's Cut» alors que le DVD français propose seulement le montage cinéma. Reste que le film, dans le montage vu dans les salles, s'avère au final fort sympathique ! La bande-annonce de CHAMBRE 1408 n'est pas sur le DVD mais on trouve celle de THE MIST, autre adaptation de Stephen King, seulement à l'insertion du disque dans le lecteur avec deux autres films anonce de titres à sortir chez l'éditeur.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
On aime
Un préambule vraiment savoureux
Au final, un film d'épouvante sympathique
On n'aime pas
Dommage de ne pas présenter la version "Director's Cut"
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L'édition vidéo
1408 DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h39
Image
2.35 (16/9)
Audio
English DTS 5.1
English Dolby Digital 5.1
Francais DTS 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
      • Featurettes
      • Les personnages (7mn58)
      • Le réalisateur (5mn12)
      • Les décors (5mn22)
      • Les effets visuels (4mn16)
    • Scènes coupées (11mn)
      • Bandes-annonces
      • Les Femmes de l'Ombre
      • The Mist
      • 3h10 pour Yuma (2007)
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