Header Critique : HALLOWEEN 20 ANS APRES (HALLOWEEN H20 : 20 YEARS LATER)

Critique du film et du DVD Zone 2
HALLOWEEN 20 ANS APRES 1998

HALLOWEEN H20 : 20 YEARS LATER 

Laurie Strode essaie tant bien que mal d'oublier le passé dans la petite ville de Summer Glen, en Californie. Sous le nom de Keri Tate, elle exerce en tant que directrice d'un collège tout en jonglant avec une vie privée plus que compliquée entre son fils adolescent John, qui en a marre des épisodes dépressifs de sa mère, et son amant, Will qui n'est pas au courant de son passé sanglant. Pour la fête d'Halloween, l'école a prévu une sortie mais John et trois de ses camarades choisissent de rester pour s'amuser entre eux. De son côté, Michael Myers n'a toujours pas digéré de ne pas avoir tué sa sœur vingt ans auparavant et y voit désormais sa chance…

En 1978 sort HALLOWEEN, un film à la réputation d'être le premier slasher, une place qui reviendrait plutôt à BLACK CHRISTMAS, sorti quatre ans auparavant. Mais le film pourtant excellent de Bob Clark marqua moins les esprits que celui de John Carpenter, peut-être parce que la fête du même nom est plus populaire chez les jeunes qui représentent la majeure partie des spectateurs. Le succès de HALLOWEEN engendra nombre de séquelles dont la réussite (ou pas) sera à l'appréciation du spectateur. Les vingt ans du film original ne pouvaient passer inaperçus pour les producteurs avides de tout profit potentiel et ce septième (!) opus fut mis en chantier, certainement aidé par un certain SCREAM enfanté par un autre réalisateur culte, Wes Craven. Ici, c'est Steve Miner qui s'y attelle. Le bonhomme a fait ses premiers pas dans le monde du cinéma en produisant LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE. L'engouement du slasher va lui donner l'opportunité de coproduire VENDREDI 13 et même de réaliser le second et troisième opus de cette prolifique série (LE TUEUR DU VENDREDI et MEURTRES EN TROIS DIMENSIONS). En tant que réalisateur, il passera ensuite à HOUSE, une série B plutôt sympathique et délirante, ou encore WARLOCK avec Julian Sands en sorcier volant dans les airs. Mais Hollywood ne lui ouvrira pas les portes en grand et Miner se voit surtout confier des épisodes de séries télé ce qui ne l'empêchera pas de diriger entre temps Mel Gibson dans FOREVER YOUNG.

Bien que Miner colle au plus près des codes du genre, il arrive à maintenir un bon suspense dans la première partie du film tout en développant ses personnages. C'est bien sûr Jamie Lee Curtis qui reprend le rôle qui l'avait révélé en 1978. Dans HALLOWEEN 20 ANS APRES. A cette occasion, l'actrice va d'ailleurs donner la réplique à sa propre mère, Janet Leigh, ce qui n'était pas arrivé depuis FOG réalisé par John Carpenter justement peu après la création du premier HALLOWEEN. L'évolution du personnage de Laurie Strode, surtout négative, semble des plus naturelles au vu de ce qu'elle a vécu. Devenue possessive envers son fils et alcoolique en cachette, elle révèle des failles psychologiques abyssales. Autant on peut la comprendre, autant on a envie de lui mettre le proverbial coup de pied aux fesses pour qu'elle se réveille afin de faire face à une situation qui pourrit la vie de tous ceux qui l'entourent. Miner maintient les doutes sur sa santé mentale en insérant des apparitions de Myers à intervalles réguliers mais comme ce dernier a le don de disparaître en un clin d'œil, on ne sait pas toujours s'il est vraiment présent ou si on ne l'imagine qu'au travers des yeux terrorisés de Laurie.

Malheureusement, cette montée graduelle de la tension retombe dans la deuxième partie du film, quand Myers arrive dans le collège et part en chasse (oui, désolée de vous gâcher la surprise mais en est-ce vraiment une ?). Les quatre ados qui semblaient plutôt sympathiques au départ démontrent leur manque de jugeote décidément contagieux en se promenant seul dans les locaux déserts et en allant enquêter sur des bruits bizarres. La suite n'en est que trop prévisible et les deux camarades de John rendent l'âme l'un après l'autre dans des scènes curieusement propres. Certes, Miner n'a jamais démontré un penchant immodéré pour le rouge mais quand même, on est dans un slasher et surtout, la sixième suite (!) d'un classique du genre alors un peu de charcuterie n'aurait pas été malvenue, ne serait-ce que pour maintenir l'intérêt du spectateur. Après un combat plutôt fade entre Myers et Laurie, la violence explose enfin dans un final plutôt sympathique mais que de futurs scénaristes peu scrupuleux choisiront d'ignorer superbement afin de continuer à nous refourguer des séquelles inintéressantes (HALLOWEEN RESURRECTION, dernière entrée en date qui surfe également sur l'arrivée des jeux de télé réalité).

Un autre défaut du film qui se révèle capital est Michael Myers lui-même, ou plutôt le cascadeur Christopher Allen qui l'interprète. N'ayant jamais vu aucun film de la série, Allen a décidé d'y aller à l'aveuglette et à aucun moment, il n'arrive à insuffler le caractère maléfique qui entoure Myers depuis le premier film où il avait des dons quasi surnaturels d'apparaître et de disparaître et surtout, de ne pas pouvoir mourir. Le plus difficile pour un acteur est de rester charismatique sous le costume et certains y sont si bien arrivés que leur nom est irrémédiablement associé au personnage (Boris Karloff en monstre de Frankenstein, Robert Englund dans le rôle de Freddy Krueger, bien sûr, ou Kane Hodder dans celui de Jason Voorhees même s'il ne l'a pas incarné dans toute la série). Allen est peut-être grand de taille mais ne possède pas une carrure très épaisse et c'est simple, Myers ne fait pas peur. Pire, il est maladroit et se laisse facilement avoir par les autres personnages tant et si bien que lors du combat final avec sa sœur (une femme mince et pas musclée pour un sou), cela en devient presque ridicule. Ici, il est ce qu'il paraît : un cascadeur en costume alors qu'au départ, on pouvait aisément imaginer qu'il n'y avait pas d'être humain sous le masque blanc et inexpressif, mais une force noire de la nature, mortelle pour tous ceux qui croisaient son chemin.

En dépit d'un scénario qui fait des efforts, de Kevin Williamson à la production et de Steve Miner qui maîtrise correctement sa mise en scène et la direction de ses bons acteurs, cette suite qui aurait pu marquer les vingt ans d'HALLOWEEN ne se démarque finalement pas du lot de slashers post-SCREAM qui continuent de polluer nos écrans malgré une compétition rude de zombie movies ou de projets Blair Witch-style. C'est difficile de faire du neuf avec du vieux, en témoignent aussi la déferlante hallucinante de remakes auquel cette saga n'a pas échappé avec le HALLOWEEN de Rob Zombie. Et comme d'autres films l'ont déjà démontré (JASON X, ALIEN RESURRECTION…), les avancées biotechnologiques comme le clonage ou la cryogénisation sont autant de prétextes pour maintenir en vie des sagas essoufflées alors gageons que Michael Myers aura encore l'occasion de revêtir son masque et son bleu de travail afin de charcuter quelques malheureux adolescents…

Retour aux sources avec un format 2.35 non utilisé depuis HALLOWEEN II, ce film anniversaire reprend donc le format large. Un format bien évidemment respecté sur un DVD a l'encodage présentant d'indéniables qualités techniques avec de jolies couleurs et des contrastes marqués durant les scènes de nuit. En ce qui concerne les pistes audio, elles sont au nombre de deux, l'anglais sous-titré français en Dolby Digital 5.1 et un doublage français en stéréo surround seulement. Les deux formats sont corrects mais manquent de profondeur et de surprises.

La section suppléments porte très mal son nom car tout s'avère dispensable. Nous commençons par des bandes annonces «gores» ce qui paraît alléchant. Quelle déception alors de n'en découvrir que trois : celle du film, de MIMIC et celle du remake américain du VEILLEUR DE NUIT. Pour le gore, on repassera. On continue avec L'histoire d'Halloween en se disant qu'il était sympa d'avoir inclus un documentaire sur la série. Que nenni ! Vous aurez juste droit à un cours abrégé de cinquante-cinq secondes chrono sur les origines de la fête païenne. La larme à l'œil, nous enclenchons le dernier module intitulé Les masques de César. Non, il ne s'agit pas de reliques que l'empereur romain aurait portées lors de ses joyeuses orgies mais de quatre masques d'Halloween réalisés par le groupe César. Ils sont sympas, les masques. Cette édition, beaucoup moins.

Rédacteur : Marija Nielsen
55 ans
98 critiques Film & Vidéo
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Une première partie sympathique
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Une deuxième partie soporifique
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L'édition vidéo
HALLOWEEN H20 : 20 YEARS LATER DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h22
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • La légende d’Halloween (0mn55)
    • Les masques de César
      • Bandes annonces
      • Halloween H20
      • Mimic
      • Le Veilleur de nuit
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