Sur les lieux d'un crime, l'agent de police Gwen Cooper est le témoin d'un étrange événement. Les membres d'une organisation nommée Torchwood ressuscite brièvement un cadavre de façon à l'interroger sur son agresseur. La curiosité de la jeune femme la pousse à enquêter sur cette organisation ce qui va la mener à rencontre le Capitaine Jack Harkness ainsi que le reste de l'équipe de Torchwood basée à Cardiff…
Le 21 mai 2005 marque la première apparition de Jack Harkness à la télévision britannique. Ce personnage va devenir le compagnon du Docteur dans la série télévisée DOCTOR WHO durant quelques épisodes lors de la fin de la première saison en 2005. Mais si l'un des personnages au centre de TORCHWOOD apparaît à ce moment, les origines de la série sont bien plus anciennes. En effet, Russell T. Davies s'est fait un nom à la télévision britannique tout d'abord en travaillant sur des émissions pour la jeunesse puis en s'orientant vers des sujets plus adultes. Ainsi, en 1999, il va créer QUEER AS FOLK, une série télévisée à propos d'un trio de jeunes hommes homosexuels, puis THE SECOND COMING narrant l'arrivée d'un nouveau messie à notre époque. A partir de là, il aurait voulu créer une série télévisée orientée vers le Fantastique et les jeunes adultes un peu dans la veine de ce que fait Joss Whedon avec ANGEL par rapport à BUFFY. Mais ce projet ne va pas se concrétiser tout de suite puisqu'on va lui confier le revival du DOCTOR WHO. Ce sera un gros succès ce qui donnera l'occasion à Russell T. Davies de proposer de nouveau son concept de série télévisée avec cette fois un lien direct vers DOCTOR WHO. Titré TORCHWHOOD, anagramme et nom de code de production de la première saison de DOCTOR WHO, la série va donc reprendre le personnage du Capitaine Jack Harkness ainsi que son interprète principal John Barrowman, présentateur d'émission télévisée et acteur ouvertement gay. La série sera aussi produite en haute définition pour être diffusée en parallèle sur les chaînes BBC HD et BBC Three.
Bien que les liens avec la série DOCTOR WHO soient évidents, la première saison de TORCHWOOD ne va pas y faire de références directes. Bien évidemment, certains lieux ou événements renvoient directement à certains épisodes du DOCTOR WHO mais aucune évocation directe ne sera faite avant le treizième et dernier épisode de la première saison. Là, le personnage du Capitaine Jack Harkness évoque son attente du retour du Docteur et, un peu plus tard, le thème de la série DOCTOR WHO se fait entendre subtilement et très brièvement avant un événement qui ne laisse planer que peu de doute. Pour autant, TORCHWOOD peut donc s'appréhender sans aucun souci par ceux qui n'ont jamais vu auparavant le DOCTOR WHO. Et, à vrai dire, c'est plutôt préférable tant cette nouvelle série peine à égaler son illustre prédécesseur. Voulu comme une version plus sombre et plus adulte, TORCHWOOD a beaucoup de mal à passionner en raison d'une écriture pas toujours heureuse. Russell T. Davies va tisser les grandes lignes de la série et écrire le premier épisode avant de laisser d'autres scénaristes rédiger les douze épisodes suivants. Le résultat s'avère très inégal et, surtout, les personnages mettent un temps infini à prendre leur marque dans une première saison qui pourrait surtout s'apparenter à un prologue pour une deuxième saison mieux définie.
Sur les treize épisodes de cette première, on en retiendra surtout trois ou quatre de véritablement notables. C'est ainsi le cas du premier épisode qui vient poser les marques de l'histoire ainsi que les deux derniers venant mettre un terme à l'histoire. Plus surprenant, TORCHWOOD nous est vendu, par une petite introduction au début de chacun des épisodes, comme les agissements d'une organisation occulte contre les menaces extraterrestres. En réalité, sur les treize épisodes de cette première saison, plus de la moitié marque une absence notable d'extraterrestres. L'organisation Torchwood s'occupe, en fait, d'un peu toutes sortes d'enquêtes ayant un lieu avec la paranormal ou l'étrange ce qui les mène à être confronté à des cannibales, des créatures féeriques ou des paradoxes temporels sans oublier un démon biblique ! TORCHWOOD prend surtout des airs de X-FILES britannique. Plus gênant encore, la plupart des épisodes pêchent par un manque cruel de suspense qui semble ne pas être la priorité des scénaristes préférant développer en premier lieu leurs personnages au détriment de l'action.
Toutefois, si TORCHWOOD n'est pas, à son démarrage, une très grande série de science-fiction, elle a tout de même quelques atouts avec sa façon très particulière de traiter les origines de ses personnages. De nombreux épisodes vont ainsi se focaliser sur un membre de Torchwood de façon à épaissir psychologiquement les personnages. Plus qu'une équipe soudée, cette première saison donne vraiment l'impression de mettre en place chacun des membres pour mieux les utiliser par la suite. Pas toujours réussi, le résultat prend des chemins pour le moins étonnants comme dans ce grossier remake de FIGHT CLUB ou bien lors d'un «coming out» sans équivoque du Capitaine Jack Harkness (John Barrowman) durant les deux derniers épisodes de la série. Plutôt que s'encombrer d'une norme sociale dépassée de nos jours, TORCHWOOD ne donne pas à ses personnages une sexualité rigide. Bisexualité dans le cas de Toshiko Sato (Naoko Mori) et Ianto Jones (Gareth David-Lloyd) ou relation adultérine pour Gwen Cooper (Eve Myles), les auteurs de la série essaient d'approcher leurs personnages avec un peu plus d'audace par rapport à ce que l'on rencontre habituellement dans les séries de science-fiction. Toutefois, ces thèmes semblent parfois mal intégré à des intrigues fantastiques parfois trop simplistes ou peu passionnantes. La série a néanmoins rencontré un gros succès en Grande Bretagne lui assurant une deuxième saison qui s'annonce bien plus satisfaisante.
Pour son arrivée sur le marché français, Koba Films Vidéo propose de voir les 13 épisodes de la première saison dans leur format 16/9 d'origine. Le tournage en haute définition se fait sentir avec une image extrêmement lisse et donc plus télévisuelle que cinéma. La copie est, en tout cas, parfaite mais le transfert en vidéo affiche tout de même quelques petites anicroches numériques plus ou moins notables. Dans l'ensemble, le boulot a été bien fait. Il sera possible de choisir le doublage français ou la version originale anglaise sous-titrée. Les deux pistes audio sont présentées en stéréo. Dans les deux cas, le rendu sonore est très satisfaisant même si cela s'avère parfois un peu sobre en regard de ce qui se déroule à l'écran. La retranscription audio/vidéo de la série donne donc globalement une excellente façon de découvrir TORCHWOOD.
Le contenu supplémentaire s'avère un peu plus gênant. En effet, l'édition britannique proposait un nombre de suppléments largement plus conséquents dont des commentaires audio et scènes coupées totalement absents ici ! Il faudra donc se contenter des sept Featurettes proposées ainsi que d'une biographie du créateur de la série, de filmographies très sélectives des acteurs ou de bandes-annonces d'autres séries anglaises commercialisées par l'éditeur tel que LIFE ON MARS. Les Featurettes proposées sont soit orientés vers un épisode en particulier (comme les effets spéciaux pour «Les Fées») ou bien un thème. Dans ce dernier cas, le segment «Sexe, violence et sang» donne l'occasion de survoler la première saison au travers des liaisons sexuelles des personnages mais surtout en donnant un coup de projecteurs au travail des maquilleurs. Plus dispensable, «Sur la route» s'axe entièrement sur le 4x4 de la série que l'on nous présente comme extraordinaire alors que, franchement, le véhicule est plutôt anodin. Quoi qu'il en soit tous ces segments vidéos ont au moins l'avantage de prolonger l'expérience TORCHWOOD à coups d'images de tournage et d'interviews de la plupart des intervenants. On sera toutefois surpris par l'appellation légèrement erronée de «Making Of» pour ce qui s'avère être un passage où l'on suit la répétition du premier épisode sous la forme d'une lecture autour d'une table entrecoupée d'extraits. Enfin, «Le Journal du Capitaine Jack» est amusant montage d'images prises en vidéo par l'acteur John Barrowman dans les coulisses du tournage.
Malgré l'absence de tous les suppléments existants, on parle ici de plus de trois heures de vidéo sans compter les scènes coupées et commentaires audio, l'édition française de TORCHWOOD a tout de même deux avantages non négligeables. Celui de présenter la série avec son doublage français, pour les réfractaires à la version originale, ainsi que des sous-titrages dans notre langue sur les suppléments. Sous-titrages absents, tout du moins en français, sur l'édition britannique !