Header Critique : MADMEN OF MANDORAS / THEY SAVED HITLER'S BRAIN (STARLITE DRIVE-IN THEATER)

Critique du film et du DVD Zone 1
MADMEN OF MANDORAS / THEY SAVED HITLER'S BRAIN 1963

STARLITE DRIVE-IN THEATER 

David Bradley est un réalisateur à la carrière quelque peu étrange. Auteur d'une adaptation en 16 mm de PEER GYNT en 1941, premier rôle de Charlton Heston. Il filme à nouveau l'acteur dans JULES CESAR en 1950. Changement de braquet en 1952 avec TALK ABOUT A STRANGER, un film noir avec Nancy Reagan. Silence radio (et cinéma) jusque 1958 où il vient à la série B avec DRAGSTRIP RIOT, pour ne plus quitter le département B, avec son film de science fiction fauché 12 TO THE MOON et enfin son dernier film en 1963, ce fameux MADMEN OF MANDORAS, qui connaîtra lui aussi une destinée particulière.

Le professeur Coleman (John Holland) est un scientifique qui a trouvé un antidote à un gaz paralysant les nerfs. Il est enlevé par de mystérieux individus. Un homme étrange, Teo (Carlos Rivas), aborde alors sa fille (Audrey Caire) et son mari (Walter Strocker) mais il est assassiné après leur avoir indiqué d'aller vers Mandoras. Sur place, ils rencontrent le frère de Teo (Carlos Rivas, encore lui) qui est le fils du président local (Pedro Regas). Ils apprennent que le professeur et son autre fille sont prisonniers de nazis qui ont pour but de faire exploser des bombes de gaz paralysant sur le monde afin de le dominer !

On pourrait presque dire que MADMEN OF MANDORAS pêche par excès d'ambition. Surtout qu'il n'a absolument pas les moyens pour mettre en scène ce qui est (mal) écrit sur le papier. Comment tourner en l'espace de quelques jours sur un budget ridicule une histoire de complot mondial visant à balancer des bombes pour le compte de neo nazis ayant gardé dans un globe la tête d'Adolph Hitler encore vivante et donnant des ordres dans un pays d'Amérique centrale (ouf) ? Ce n'est pas tout, car Bradley aurait pu à la rigueur s'en sortir avec cela, mais c'est sans compter sur les innombrables sous-intrigues qui parasitent le film. La petite sœur de l'héroïne qui passe d'un petit ami nazi dans les bras du fils du président de Mandoras, le chef de la Police locale, le traitre à la nation, le président, son fils, son frère, ses sœurs, wow wow, ce serait le bonheur ? Pas vraiment, car il reste évident que Bradley a bien du mal à se débrouiller afin de faire cohabiter tout ce petit monde.

Hormis un scénario basé sur une idée totalement outrée, le film est malheureusement affublé de dialogues souvent ineptes et débités de manière frisant l'amateurisme. Ainsi lors de l'affrontement final, le chef de Police (Nestor Paiva) regarde le ciel. Gros plan et son d'un avion à l'écran. Puis un «sounds like a plane» (il s'agit probablement d'un avion) qui provoque un rire dépité. Le reste est hélas à l'avenant. L'action supposée être non stop sur le papier ne s'accomplit que mollement à l'écran, faute de moyens, d'imagination et de conviction. Le cadre est soigné, certes, mais ce qui s'y passe ne passionne pas vraiment.

A noter que la photographie du film est effectuée par l'illustre Stanley Cortez. Absolument, le même Cortez qui dirigea la photographie de LA SPLENDEUR DES AMBERSON ou encore de LA NUIT DU CHASSEUR. Très curieux de voir un directeur de la photographie aussi réputé atterrir sur une production comme MADMEN OF MANDORAS, qu'il fit entre les tournages de SHOCK CORRIDOR et THE NAKED KISS… D'Orson Welles à Samuel Fuller en passant par David Bradley ou les vertiges d'une carrière en dents de scie qui se terminera dans les tréfonds du Z avec THE DOOMSDAY MACHINE et, ironiquement, le remake télévisuel de LA NUIT DU CHASSEUR en 1991. La photographie est d'ailleurs le meilleur atout du film. Ceci mis en valeur par un télécinéma de bien meilleure qualité que les affreuses copies de son rejeton bâtard qu'est THEY SAVED HITLER'S BRAIN. Il n'y a aucun compositeur d'indiqué au générique du film. Et pour cause, la musique du film a été reprise à diverses autres compositions. On peut ainsi, par exemple, noter celle de L'ETRANGE CREATURE DU LAC NOIR lors des combats finaux, composée quelques dix ans auparavant. Ce qui est d'ailleurs bien le témoin du bricolage dont a fait preuve le film, de son montage financier à sa courte diffusion sur les écrans américains.

Concernant la mise en scène, il demeure clair qu'après 74 minutes, David Bradley n'a pas su quoi faire d'un script compliqué, mal écrit et comprenant beaucoup trop de personnages. Les scènes d'intérieur, qui ont du mobiliser une bonne partie du tout petit budget, sont correctement filmées et surtout, brillamment photographiées. On remarque en effet une certaine complexité des sources de lumières, de création d'ombres qui tentent d'apporter une certaine profondeur (dans le bureau du Président, dans le bar de l'Hôtel Mandoras). Autant la gestion des extérieurs s'avère sans aucune personnalité et extrêmement banale. Tout d'abord, les séquences d'atterrissage, de décollages d'avions, de buildings sont des stock shots. Les plus cinéphiles pourront reconnaître ensuite que la scène finale a été tournée près d'Hollywood, dans le Canyon et les grottes Bronson. Précisément où ont été filmés, entre autres, IT CONQUERED THE WORLD, L'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES ou encore BRAIN FROM PLANET AROUS !

Des erreurs permanentes de raccord se distinguent tout au long du métrage. Les scènes de voiture au début du film se déroulent en pénombre mais les scènes d'intérieur juste après montrent une nuit noire à l'extérieur. Une autre belle erreur est celle où, à la onzième minute, Carlos Rivas se fait tirer dessus dans la voiture des héros. Personne ne remarque quoique ce soit malgré le bruit de la détonation. La petite histoire veut que David Bradley voulait que les tueurs usent d'un silencieux. La post production en décida autrement et colla un bruit de pistolet, ce qui rend la scène absurde ! Quelque secondes plus tard, la scène où ils sortent le cadavre de la voiture est de nuit puis il fait subitement jour quand l'angle de vue est modifié ! Sans compter les innombrables plans de stock shots d'avions là aussi incohérents. A la treizième minute, nos héros embarquent pour Mandoras à bord d'un quadri-réacteur de la Western Airlines, pour décoller dans autre avion (probablement Air Argentina ?) et atterrir dans un troisième sous les couleurs de la Panam. Tout cela dans un aéroport supposé être celui de Mandoras (un aérodrome local américain quelconque).

Pour couronner le tout, la direction d'acteur frise le risible. Notamment Audrey Caire, sorte de démarquage de Lauren Bacall, absolument incapable de jouer correctement une scène. Voir notamment celle de l'assassinat de Carlos Rivas, où elle ne fait que jouer la carpe : ouvrir la bouche et rouler des yeux de surprise. Le summum étant sa crise d'hystérie lorsqu'elle assiste à la mort de Tom, un vilain nazi petit ami de sa sœur : elle se prend une gifle magistrale par Walter Strocker. Deux effets totalement absurdes aux vues de la scène ! le reste n'est guère mieux, l'ensemble du casting est supposé jouer : un agent secret, un chef de police, un président de la république… sans en avoir ni la prestance, ni la motivation, ni les réactions. Ce qui amuse le plus en fait est Bill Freed, qui joue la tête d'Adolph Hitler. Grimaçant outrageusement, montrant les dents lors de scènes de morts de ses adversaires, transbahuté dans une sorte de globe en cristal, la mèche plaquée au front et hurlant des «Macht schnell ! Macht schnell !» («Dépêchez-vous ! Dépêchez-vous !»), il est l'attraction numéro 1 du film, sa seule vraie raison de vivre – et de laisser mourir. Même les effets spéciaux de maquillage se laissent contempler avec une certaine curiosité, la palme revenant au final enflammé !

Généralement, les recherches que vous pouvez effectuer ça et là indiquent 1963 comme année de création du film THEY SAVED HITLER'S BRAIN. Ce qui est partiellement faux. En effet, sous ce titre fumeux se cache en fait un caviardage du film MADMEN OF MANDORAS (qui est lui bien de 1963). Voici un aperçu du tripatouillage qui a eu lieu...

Vic et Tonie (les acteurs sont inconnus) sont deux espions du CID. Ils enquêtent sur la mort d'un scientifique ayant travaillé sur un projet d'antidote pour un gaz paralysant. Une source ayant mentionné le fait que le professeur Coleman (John Holland) fait l'objet d'une surveillance de la part de mystérieux assaillants, ils sont assignés à sa protection. Ils se font toutefois assassiner et le professeur Coleman est enlevé. Le film reprend alors intégralement le métrage de MADMEN OF MANDORAS jusqu'au bout des 92 minutes et 43 secondes du métrage, pour être exhaustif.

Pourquoi une telle différence ? Il existe relativement peu de traces sur ces événements, mais quelques éléments de réponse suivent. Le détenteur des droits d'exploitation, Crown International Pictures, vendait son catalogue de films cinéma à la télévision américaine. La durée originale de MADMEN OF MANDORAS étant de 74 minutes, elle fut jugée insuffisante et de nouvelles scènes furent alors tournées avec des acteurs complètement différents, une sous-intrigue rajoutée, une nouvelle musique appliquée… car ceci a vraisemblablement été effectué en 1972 !

En effet, les acteurs (dont les noms ne sont pas cités) possèdent des coupes de cheveux, des vêtements, des voitures ou ont des expressions orales qui appartiennent à la décade suivant celle de 1963. Les premières diffusions télévisées de THEY SAVED HITLER'S BRAIN datant de 1973, on peut raisonnablement penser (tout comme en prêtant attention aux éléments vestimentaires, de coiffure et la redoutable moustache de Vic) que ces scènes furent tournées aux alentours de 1972. Tout comme la pitoyable musique digne d'un porno de dernière zone des années 70, cadrant à peine avec le film et encore moins avec la musique d'origine. Quant aux séquences nouvellement tournées pour l'occasion, force est de reconnaître leur idiotie totale et leur absence de qualité. Extrêmement mal jouées, les acteurs ont la conviction d'amateurs qui tentent l'impossible.

Qui est responsable de cela ? Là aussi, peu de réponses, le nom du réalisateur des scènes additionnelles et du scénariste étant introuvables. Au générique du film (quasi identique à celui de MADMEN OF MANDORAS), deux panneaux supplémentaires ont été ajoutés. D'une calligraphie différente, moins flous, ils précisent que la «post production supplémentaire» a été réalisée par Paragon Films mais aussi que la «musique additionnelle» est de Don Hulette. Paragon Films appartenait en partie à Don Hulette, compositeur –entre autres- des nouvelles musiques réalisées pour les films d'Harold Lloyd vendus et diffusés aux différentes télévisions dont il détenait les droits dans les années 70. Egalement réalisateur de l'inénarrable BREAKER ! BREAKER ! avec Chuck Norris en 1977. Il peut être raisonnable alors de penser que Don Hulette est celui qui se trouvait derrière la caméra pour ces scènes ? D'autres sources mentionnent également le fait que Crown a demandé à des étudiants de l'université de UCLA de tourner les-dites scènes. Sans mentionner que l'accident de voiture dans lequel Vic décède a été emprunté au film THUNDER ROAD avec Robert Mitchum ! Coïncidence : David Bradley était professeur à l'université de UCLA.

THEY SAVED HITLER'S BRAIN devient à partir de là un véritable puzzle. Le début du film indique un produit tout à fait original, ce n'est en effet qu'à partir de la sixième minute qu'il est fait mention du Professeur Coleman. Au bout de douze minutes, les premières images de MADMEN OF MANDORAS font leur apparition (l'exacte première scène du métrage). A partir de 17 minutes et 40 secondes, un montage alternatif de Tonie dans sa Coccinelle surveillant le professeur Coleman se faisant enlever est assez sublime. La photographie élaborée en clair-obscur de Stanley Cortez du montage original tranche avec celle, floue et surexposée de celle en plein jour de Tonie dans sa voiture. Sans mentionner les différences de décor (malgré le plan serré de la jeune fille), de tenues et les vaines tentatives de montrer la poursuite de la voiture des kidnappeurs avec un véhicule tentant désespérément de ressembler à l'originale (Une Lincoln Continental). Ainsi que les hommes emmenant le professeur Coleman groggy, faisant tout pour masquer son visage. De très loin, avec du brouillard, de dos et derrière une montagne, c'est le même, pas de doute possible ! Après l'accident de voiture repiqué à THUNDER ROAD qui coûte la vie à Vic, le film reprend intégralement MADMEN OF MANDORAS au bout de 26 minutes et 48 secondes par rapport au début du film. Il est cependant à noter que les deux plans les plus gore de MADMEN OF MANDORAS (lors de l'avant-dernière scène : la tête brûlée avec la chair en train de s'effondrer) ont été coupés de THEY SAVED HITLER'S BRAIN.

Nous ne saurons probablement jamais la vérité sur ce grand mystère du 7ème Art ! Toujours est-il que ce phénomène de caviardage n'était pas nouveau et qu'il perdure toujours aujourd'hui. Il prit de l'ampleur dans les années 70 où certains distributeurs eurent recours à des films au scénario bâtit afin de rajouter des scènes X. Un des exemples fut NIGHT OF THE BIG HEAT de Terence Fisher, qui fut traduit avec ses scènes X par LA NUIT DE LA GRANDE CHALEUR, le sous-entendu «grande chaleur» allant dans le bon sens (si on peut dire) pour le spectateur potentiel des films pornographiques. Plus récemment, Jim Wynorski est un champion du recyclage au regard de son RAPTOR (contenant pas moins de scènes et musiques venant de cinq fims différents). Aujourd'hui, l'ensemble des majors revendent les chutes de certains de leurs films ainsi que les effets spéciaux . Par exemple, on trouve des morceaux de films Universal dans SUBMERGED (avec LES NAUFRAGES DU 747) ou DEEP FREEZE (avec THE THING). Le phénomène est ainsi devenu régulier et source d'un fond de commerce.

Dans son double programme BCI propose MEN OF MANDORAS et THE DEVIL'S HAND. En réalité, il s'agit d'un triple programme puisque le disque de MEN OF MANDORAS présente, en effet, THEY SAVED HITLER'S BRAIN sur la seconde face du disque avec quelques petits supléments en bonus. Ce double (ou donc triple) programme a été conçu afin de recréer l'expérience des Drive-In, où deux films étaient présentés, avec diverses publicités, films annonces et dessins animés. Un peu comme, pour celles et ceux qui ont connu l 'émission, ce qu'Eddy Mitchell fit avec «La Dernière Séance» sur feu FR3. Ainsi l'introduction du DVD présente l'arrivée d'un véhicule dans un drive in, devant l'écran présentant l'accès soit à «l'expérience Drive In», soit au film directement. A noter aucune possibilité d'accès aux chapitres du film.

L'expérience Drive in est composée de deux films annonces de métrages distribués par Crown International Pictures et de deux publicités d'époque. Le télécinéma indique avoir été réalisé depuis le négatif original. Cela se sent, car la copie présentée (format 1.33:1 et 4/3) est vraiment superbe. Le travail de Stanley Cortez peut vraiment s'apprécier à sa pleine mesure. Peu de grain, pratiquement aucune aspérité, un contraste bien net, équilibre des scènes lumineuses et ombrées : un beau travail. Il en va de même pour le son, clair et audible, avec très peu de sensation d'étouffement ou de voilage. Ce qui permet au moins de visionner dans les meilleures conditions cette extraordinaire survivance du cinéma de série B tendance Z d'un autre âge qu'est MADMEN OF MANDORAS.

En ce qui concerne THEY SAVED HITLER'S BRAIN, si la partie bonus apporte un accès aux chapitres du film et quatre bandes annonces d'autres produits distribués par Crown, la copie de ce machin est assez pénible à regarder. Comme pour MADMEN OF MANDORAS, THEY SAVED HITLER'S BRAIN est présenté en 4/3 et au format 1.33:1. Cela ressemble d'ailleurs fortement à du 16 mm gonflé tant la qualité de l'image est déplorable. De plus, le grain énorme n'aide en rien. Le télécinéma est parfaitement ignoble : flou, surexposé, d'une définition lamentable. L'instabilité de l'image est fréquente. Aucun contraste, aucune finesse dans les traits, il ressemble à une vague copie de copie de VHS qu'on aurait transféré sur DVD pour l'occasion. Le son est voilé, un souffle permanent régnant pendant l'entièreté du film. Rien à voir avec les efforts apportés sur MADMEN OF MANDORAS. Ceci dit, il eut été impensable de faire mieux, au regard du produit médiocrissime qu'est ce THEY SAVED HITLER'S BRAIN.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
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L'édition vidéo
MADMEN OF MANDORAS DVD Zone 1 (USA)
Editeur
BCI
Support
2 DVD
Origine
USA (Zone 1)
Date de Sortie
Durée
1h14
Image
1.33 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      • MADMEN OF MANDORAS (74mn)
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