Header Critique : DETOUR MORTEL 2 (WRONG TURN 2 : DEAD END)

Critique du film et du DVD Zone 2
DETOUR MORTEL 2 2007

WRONG TURN 2 : DEAD END 

TERMINATOR 2. SPIDER-MAN 2. DETOUR MORTEL 2. Non, nous ne vous proposons pas le jeu du « cherchez l'intrus » – bien que ces trois films ne jouent pas dans les mêmes catégories, ils ont toutefois une chose en commun, celle de dépasser le film original. C'est devenu un procédé bien connu voire usé jusqu'à la corde, dès qu'une œuvre a du succès, on lui colle des suites. Le problème est que toute la hiérarchie des studios oublie ce qui faisait l'intérêt du premier – une bonne histoire, des personnages attachants – et se contente de refaire la même chose en plus fade. Et encore, et encore, et encore jusqu'à parfois arriver au dixième film d'une franchise où au moins cinq des métrages sont interchangeables tant ils se ressemblent (VENDREDI 13, anyone ?). Pour les trois films cités en ouverture et d'autres selon vos préférences personnelles, les scénaristes et/ou les réalisateurs ont aussi repris les mêmes ingrédients… mais différemment. Et c'est bien ce qui fait leur intérêt.

Joe Lynch réalise ici son tout premier long métrage dont le rendu technique tout juste acceptable est largement compensé par l'enthousiasme du réalisateur pour les films d'horreur. La preuve vous en sera donnée en compulsant les suppléments de l'édition DVD, premier mode de distribution de cet suite de DETOUR MORTEL. Il est évident que le bonhomme connaît par cœur le genre qui nous intéresse. A seulement six minutes du début, le ton est donné par un meurtre particulièrement sauvage qui ravira les aficionados de gore expressif. Et c'est parti pour ce qui semble en passe de devenir un nouveau sous-genre, le mélange survival-slasher amorcé par la franchise SAW et récupéré par des titres aussi divers que THE DESCENT, LA COLLINE A DES YEUX 2 ou WILDERNESS.

L'histoire de DETOUR MORTEL 2 débute sur une intrigue des plus assez simples : une équipe de télé réalité va tourner un épisode d'un nouveau jeu intitulé Ultimate Survival où les participants doivent affronter des étendues forestières et sauvages tout en passant diverses épreuves. Comme il est de coutume, il ne peut en rester qu'un qui gagnera la somme rondelette de 100.000 dollars. Le jeu démarre dans la bonne humeur avec tout de même une détermination plus ou moins féroce mais les concurrents vont rapidement voir une difficulté supplémentaire se profiler sous la forme d'une famille de dégénérés cannibales qui compte bien remplir leur garde-manger…

Ce qui caractérise le plus ce métrage est sans aucun doute l'esprit de famille. Là où DETOUR MORTEL se contentait de nous montrer la Famille sous son pire angle, Joe Lynch nous propose de les suivre jusque dans leur intimité. A ce propos, on se demande bien comment la scène d'inceste entre Frérot et Sœurette a pu passer le test des censeurs américains parce qu'elle pourrait sans problème faire partie d'un palmarès de scènes les plus glauques vues dans un film d'horreur. Mais cet esprit de famille s'étend également jusqu'au groupe de participants du jeu télévisé puisqu'ils doivent faire front au danger ensemble malgré leurs différents. Et ils ne se sont pas choisis, tout comme on ne choisit pas sa famille.

Les personnages ne sont ni des lumières ni des créations particulièrement originales à l'instar des défis qu'ils doivent relever. Des épreuves vraiment gentilles et qui sont à la portée de n'importe qui. Le groupe se disperse tout de suite et nous les suivons un par un, ou par deux, ce qui ne change rien à leur ordre de disparition. Le jeu est dirigé par un colonel de l'armée à la retraite, Dale, campé par le charismatique ex-chanteur des Black Flag, Henry Rollins. Tatoué et sans pitié, Dale motive ses troupes à la dure mais, comme c'était déjà le cas dans WILDERNESS pour le même type de personnage, son apprentissage militaire et son statut d'autorité ne lui seront d'aucune utilité une fois les cannibales lâchés. Il y a aussi quelques jolies plantes de service dont Nina (Erica Leerhsen) dont certains se souviendront peut-être (ou pas) puisqu'elle faisait parti du casting de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE version 2003. Son équipière, Mara, est jouée par Aleksa Palladino qui a tenu le rôle d'une infirmière dans une autre suite, celle de LE CERCLE (lui même un remake). Et comme il en faut bien une, la troisième participante, Amber (Daniella Alonso), est le stéréotype de la lesbienne rêvée : garçonne mais féminine, débrouillarde et inaccessible. Fantasme ambulant pour le crétin du groupe, Jonesy (Steve Braun) qui, à la fin du jeu, pourrait ouvrir un magasin de vêtements avec toutes les vestes qu'il s'est pris.

Avec tout ça, vous vous attendez bien à un peu de nudité ? Eh bien, le métrage s'avère curieusement avare en attributs féminins déshabillés mais pour ceux que ça intéresse, sachez que la coquine Elena (Crystal Lowe) n'hésitera pas à se lancer dans un début de séance vidéo coquine interrompue par Jake (acteur au nom improbable de Texas Battle), le personnage black obligatoire à la morale bien trempée. Le garçon a été bien élevé, au grand dam des spectateurs qui auraient aimé voir la nénette faire bien plus que juste montrer ses seins comme elle prend l'habitude de le faire depuis quelques temps (DESTINATION FINALE 3, SERIAL AUTO STOPPEUR...). Crystal Lowe et Texas Battle s'étaient d'ailleurs déjà croisé sur DESTINATION FINALE 3.

Du côté de la Famille, les acteurs se cachent sous d'épaisses couches de maquillage qui les rendent méconnaissables. Le nom de Ken Kirzinger est cependant familier aux fans de VENDREDI 13 puisque l'acteur a incarné un Jason massif et brutal dans le divertissant FREDDY VERSUS JASON. Ici, il incarne Pa, le père de famille, et à ses côtés la cascadeuse Ashlea Earl joue sa moitié. Déjà présent dans DETOUR MORTEL premier du nom, le personnage Three Finger fait son retour tandis que la jolie asiatique Rorelee Tio campe sa sœur et Clint Carleton le deuxième frère. A l'instar d'Ashlea Earl, ces deux derniers sont aussi des cascadeurs avant d'être acteurs et cela s'en ressent grandement dans leur façon très naturelle de bouger et de remplir des rôles grimés parfois très physiques.

Les passages gore se font un peu désirer dans la première partie mais ensuite, c'est un véritable festival haut en couleurs et gorgé de diverses textures peu ragoûtantes. Entre diverses explosions de corps, de hache dans le crâne, un très joli « coup double » avec une flèche et un broyeur de chair taille industrielle, l'ami Lynch n'a pas peur d'appuyer à fond sur la pédale. Comme il est désormais de coutume, le latex se mélange aux effets numériques et bien que les différences restent visibles, cela n'en gâche pas le visionnage pour autant.

Gageons que la fin ouverte du film donnera lieu à un troisième opus et dans ce cas, espérons que le trio de tête, Lynch, Meyer et Septien revienne avec de nouvelles idées plein la tête. Cette franchise potentielle n'est peut-être pas des plus nécessaires (en existe-t-il vraiment une ?) mais au moins, la suite relève la sauce trop fade de l'original et nous donne ce que l'on apprécie dans le genre : un peu de brutalité dans un monde de produits aseptisés…

Ce disque vous est proposé dans son format 1.78 d'origine. L'image ne souffre pas de problèmes de confection particuliers mais il faut bien admettre qu'elle n'est pas ce que nous avons vu de plus travaillé. Le format audio est en Dolby Digital 5.1 et vous avez le choix entre la version originale anglaise ou le doublage français, avec sous-titrages dans ces deux langues mais aussi en néerlandais et en arabe. Le son se répartit correctement dans toutes les enceintes, que ce soit en anglais ou en français, l'emploi du 5.1 est des plus agréable avec une profondeur et un dynamisme absents de pistes en simple stéréo.

Nous débutons la partie suppléments avec le commentaire audio des scénaristes, Turi Meyer et Al Septien. On ne donne pas assez la parole aux scénaristes qui découvrent en général leur travail en même temps que le public. Ce commentaire bien rempli s'avère fort intéressant et agréable à écouter. Les deux écrivains reviennent sur la genèse du scénario, leurs recherches d'idées mais aussi quelques anecdotes et ils sont surtout contents du résultat voire même carrément ravis de voir que Joe Lynch et la maison de production n'ont pas eu peur de leurs idées parfois extrêmes.

Le deuxième commentaire audio réunit Joe Lynch, Henry Rollins et Erica Leerhsen. Cela commence d'entrée de jeu par une discussion cinéma animée entre Lynch et Rollins où ils évoquent leurs souvenirs et leurs influences respectives. Ils livrent quelques anecdotes de tournage amusantes (le coup de l'asticot…) et le réalisateur se révèle un véritable passionné et cinéphile averti. Pour une fois, peut-être par manque d'expérience sur le terrain ou bien parce qu'il a des acteurs comme intervenants, il ne rentre pas dans les détails techniques concernant la façon de filmer. Toutefois, il ne s'agit pas toujours de ce qu'il y a de plus intéressant, de toutes façons. Les deux hommes parlent tant que Erica Leerhsen a du mal à en placer une mais elle ne semble pas, à vraie dire, avoir grand chose à partager. Le commentaire est tout à fait passionnant et fait partie de ceux que l'on réécouterait avec plaisir tant le ton est bon enfant. Dans la liste de bonus, il est mentionné que ce même commentaire est également en français ce qui n'est pas tout à fait exact puisqu'il ne s'agit de rien d'autre que du sous-titrage dans la langue de Molière sur le film en anglais. C'est un peu étrange à suivre puisque sans les voix des trois participants, on ne sait pas qui parle et, qu'en plus, les dialogues du film ne correspondent bien évidemment en rien à ces sous-titres. En réalité, il s'agit surtout d'un choix perturbant des concepteurs du DVD. Sur le menu des sous-titrages, on peut donc activer les sous-titrages mais il ne faut pas non plus oublier d'aller activer la piste audio dans le menu des suppléments (si vous ne l'avez pas déjà fait).

Le Making Of dure près de dix minutes et présente quelques brefs interviews de l'équipe de tournage et des acteurs – le module est sympathique à défaut d'être exhaustif. Ensuite, on passe à un supplément tout à fait inutile, "Sur le tournage avec P.Nut", qui présente juste quelques images prises sur le vif par le dénommé P.Nut, un ami de Joe Lynch. On y voit la préparation d'un plan gore mais le tout ne dure que deux minutes. Au moins, il semblait régner une excellente ambiance sur le tournage. Un peu plus de temps est accordé au module suivant, "Rendre le gore acceptable". Sur près de douze minutes, nous suivons les préparations des divers effets gore du film ainsi que le maquillage des membres de la Famille. Nous terminons par la bande annonce du film et le lien Internet vers le site de la Fox. Un petit bonus caché est aussi présent. Sur le premier menu suppléments, il se trouve en bas à droite où apparaît un couteau dans la main du personnage. Vous pourrez alors découvrir le meurtre du caméraman M vu à travers la mini-caméra portative de Nina, perdue au cours d'une poursuite. Le meurtre se déroule hors image mais la bande sonore est du plus bel effet…

Rédacteur : Marija Nielsen
55 ans
98 critiques Film & Vidéo
On aime
L’esprit de famille
L’enthousiasme de Joe Lynch
On n'aime pas
Une mise en scène peu inspirée
Un rendu qui frise le niveau d’un téléfilm
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L'édition vidéo
WRONG TURN 2 : DEAD END DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h33
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Arabe
  • Néerlandais
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Commentaire audio de Turi Meyer et Al Septien
    • Commentaire audio de Joe Lynch, Henry Rollins et Erica Leerhsen
    • Making of (9mn32)
    • Sur le tournage (2mn13)
    • Rendre le gore acceptable (11mn30)
    • Bande annonce
    • Bonus caché (1mn20)
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