Pendant que le Duc Dekotes essaye de mettre la main sur un livre légendaire de façon à étendre sa puissance, le prince Kazaf, un vampire, tombe amoureux de Helen. Cette dernière est la sœur de Reeve, un chasseur de vampires, affublé d'une coéquipière qui en pince pour lui. Les intrigues amoureuses vont venir s'emmêler dans les plans machiavéliques du Duc Dekotes.
Sous le nom Twins, deux mannequins vont commencer à pousser la chansonnette au début du XXIème siècle à Hong Kong. C'est ainsi que Charlene Choi et Gillian Chung vont se faire connaître auprès du public asiatique en accumulant les succès. Le nom du duo, Twins, pourrait laisser à penser que les deux jeunes femmes sont des jumelles mais, en réalité, elles n'ont aucun lien de parenté. Le monde de la chanson et du cinéma à Hong Kong sont assez liés et les artistes oeuvrent souvent dans les deux domaines. Il va en être de même pour les deux chanteuses qui entament en parallèle une carrière sur les grands écrans. Leur notoriété va donc mener Albert Yeung, patron de Emperor Group qui éditent les disques des chanteuses, à produire un film de cinéma mettant en valeur Charlene Choi et Gillian Chung. THE TWINS EFFECT porte, à l'arrivée, bien mal son titre puisqu'il n'y est pas vraiment question de jumelles ni même d'un effet particulier. Quoi qu'il en soit, la production ne laisse rien au hasard et place à l'écran d'autres vedettes de la pop cantonaise avec Ekin Cheng ou encore Edison Chen. Bien évidemment, l'accompagnement musical sera alors bien arrosé de soupe chinoise.
THE TWINS EFFECT est un film qui a un peu de mal à camoufler ses origines mercantiles. Le scénario part dans tous les sens avec l'envie de donner un peu tout et n'importe quoi aux spectateurs. Par exemple, le film s'ouvre une longue séquence qui donne l'impression de découvrir la version chinoise de BLADE. Une influence évidente puisque THE TWINS EFFECT incorpore donc la forme, avec ces combats d'arts martiaux contre des créatures de la nuit, mais aussi le fond. Le scénario du film a des points communs avec le film de Stephen Norrington. THE TWINS EFFECT serait alors un honnête métrage « Bis » s'il ne fallait pas flatter un maximum de spectateurs. La solution est donc de mélanger le thriller d'action avec la comédie romantique et mielleuse. Tant pis si le mélange a du mal à tenir la route ! Le style du film, sa narration ou encore l'ambiance jouent aux montagnes russes dans la plus parfaite incohérence. L'affrontement musclé en ouverture du film sera vite balayé par des pans entiers de comédie et de romantisme à l'eau de rose. Mais, le film sera un tel succès au box office de Hong Kong qu'une suite sera mise en chantier. Forcément titré THE TWINS EFFECT II, le film va pousser encore plus loin sa recette pour accoucher d'un métrage qui ressemble encore moins à du cinéma !
Pour assembler cette étrange mixture, on fait appel à Dante Lam (BEASTS COP) pour la mise en scène alors que les chorégraphies martiales échouent à Donnie Yen. Ce sont d'ailleurs ces séquences d'action que l'on retiendra volontiers de THE TWINS EFFECT. Donnie Yen avait d'ailleurs travaillé auparavant sur les chorégraphies martiales de BLADE II. A l'image du film, les affrontements vont prendre des formes diverses. Le versant très sérieux, à l'instar de la séquence d'introduction, laisse ainsi sa place à des combats portant volontiers vers la comédie débridée à l'instar de la séquence avec Jackie Chan. L'acteur renommé, lui aussi chanteur à ses heures, y fait donc une apparition dans un rôle secondaire. Plus conséquent, Anthony Wong vient prêter sa trogne pour incarner le meilleur personnage du film. Bras droit d'un aristocrate vampire, il doit suivre une voie pas toujours en adéquation avec son statut de suceurs de sang.
Le mythe du vampire en prend pour son grade dans THE TWINS EFFECT. La partie « comédie » s'amuse donc des particularités de ses créatures : le sang y est alors dégusté en bouteille comme du bon vin ou une sorte de crème solaire magique permet de se préserver des rayons du soleil (encore un emprunt déformé à BLADE) avec gags à la clef. L'humour est loin de toujours fonctionner mais il faut bien reconnaître que THE TWINS EFFECT contient tout de même quelques idées amusantes. On pourra bien évidemment tiquer puisque la plupart des méchants vampires ne sont pas incarnés par des acteurs asiatiques. Voulu de manière à flatter le spectateur ou maladresse du scénariste ? Difficile de répondre avec exactitude... THE TWINS EFFECT délivre tout de même son lot d'action, de séquences à côté de la plaque ou d'effets spéciaux souvent convaincants. Pour apprécier la chose, il faudra quand même une bonne dose d'indulgence !
Devant un tel spectacle, les Américains ont décidé de remonter le film en coupant près d'une vingtaine de minutes du métrage de manière obtenir un produit plus facile à commercialiser aux Etats-Unis. Au passage, le titre dénué de véritable signification a été changé en THE VAMPIRE EFFECT. Coup de chance, si l'on peut dire, le DVD français propose la version chinoise originale. Au moins, le spectacle n'est pas dénaturé ! L'éditeur propose un transfert 16/9 plutôt réussi avec une image très cinéma mais sur lequel on peut déceler quelques petits problèmes de compression. Il sera possible de sonoriser le film au choix avec la version originale sous-titrée ou un doublage français. Les deux pistes audio sont dans un Dolby Digital 5.1 de bonne facture et assez immersif.
Les suppléments font court. Après la bande-annonce de THE TWINS EFFECT, il ne vous restera plus qu'à visionner celles de deux films de Jackie Chan (MR. DYNAMITE et OPERATION CONDOR) ou encore celle des TORTUES NINJA. Rien d'autre n'est proposé !