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Critique du film et du DVD Zone 2
THE HAMILTONS 2006

 

Suite au décès de leurs parents, les trois frères et la sœur de la famille Hamilton essaient de trouver une certaine stabilité au sein du voisinage où ils se sont installés récemment. Francis, le plus jeune, trouve une caméra vidéo et décide de l'utiliser de manière à faire le portrait de sa famille pour un devoir scolaire. Pendant ce temps, David travaille dans un abattoir alors que Wendell et Darlene vivent de manière plus oisive.

L'angoisse de visionner un film tourné en vidéo avec un maigre budget n'est pas négligeable à force d'avoir justement vu tout un tas de métrages de ce type qui développe à peine une idée de départ dans l'amateurisme le plus profond. Heureusement, pour un nombre faramineux de films à se crever les yeux ou à se tirer une balle dans le crâne par ennui, il y a de bonnes surprises. De celles qui vous font retrouver un peu d'espoir dans la quête sans fin du film sympa ! THE HAMILTONS fait parti de ceux là. L'inquiétude était pourtant de mise puisque l'intrigue mettait en avant l'utilisation d'une petite caméra vidéo donnant l'occasion de découvrir de l'intérieur une famille américaine. Par bonheur, cet artifice vidéo n'a pas grand chose à voir avec ce que l'on pourrait en attendre. En réalité, la caméra intrusive ne sert que de prisme grâce auquel l'un de ses personnages principaux s'interroge sur sa place au sein de la lignée familiale. Elle ne vient donc pas se substituer à une véritable mise en scène au profit d'un gadget visuel !

A la réalisation de THE HAMILTONS sont crédités « The Butcher Brothers ». Un nom énigmatique sous lequel se cachent deux cinéastes qui n'ont aucun lien de parenté. Mitchell Altieri et Phil Flores sont amis depuis leurs études et ont développé une passion commune pour l'écriture et le cinéma. Réalisateurs, scénaristes et producteurs, les deux hommes ont déjà deux longs métrages à leur actif et en commun, LONG CUT et LURKING IN SUBURBIA, lorsqu'ils décident de tourner un film d'horreur. C'est à ce moment là qu'ils décident d'adopter un pseudonyme collectif. Une façon pour eux de bien séparer les types de projets qu'ils mettent en œuvre. Après un drame auteurisant et une comédie, les deux hommes se sentent donc plus libre pour explorer, comme ils le disent, leur versant plus sombre.

Le traitement de THE HAMILTONS est pourtant assez atypique. Film d'horreur, il l'est assurément de par son sujet mais plutôt que se focaliser sur les scènes chocs, les deux cinéastes vont en premier lieu développer de bout en bout leurs véritables idées où l'effet sanglant n'est certainement pas la finalité. A cet effet, THE HAMILTONS n'a rien d'un shocker gore et tend plutôt vers une chronique sociale de manière à réinventer le « monstrueux » au sein de notre communauté. Dans un registre similaire, on pensera assez facilement à MARTIN de George Romero qui transposait, de nos jours et en le débarrassant de la plupart de ses oripeaux, le mythe du buveur de sang. Le film de Mitchell Altieri et Phil Flores a donc une approche assez semblable tout en y ajoutant de nouvelles perspectives. THE HAMILTONS va ainsi approfondir un peu plus son sujet. Les membres de la famille Hamilton ne sont pas ce qu'ils semblent être mais essaient en tout cas de se fondre du mieux qu'ils le peuvent dans leur voisinage. La difficulté de s'intégrer et de camoufler sa propre personnalité est le mieux retranscrite avec le personnage de David. L'interprétation de l'acteur Samuel Child n'est pas sans rappeler celle de l'alter ego humain joué par Christopher Reeve dans le SUPERMAN de Richard Donner. Pour passer inaperçu, le super héros singeait l'Américain moyen de la même façon que le chef de la famille Hamilton essaie de s'insérer avec mal dans un cadre un peu étriqué qui étouffe sa réelle personnalité. Toujours dans le registre de l'intégration, le plus jeune frère interprété par Cory Knauf a surtout du mal à accepter autant son entourage familial que son passage à l'âge adulte.

Assez bien croquées, les relations entre les quatre membres de la famille Hamilton amènent donc son lot de réflexion mais aussi de rebondissements nécessaires à tenir son intrigue sur toute la durée du métrage. D'ambiance dépressive et même parfois assez glauque, THE HAMILTONS ajoute des traits d'humour noir tirant sur la satire et la caricature. La description des « jeunes » est, par exemple, assez bien vue puisque mettant en exergue une inconscience naïve et volage aussi présente dans la réalité que dans les clichés du cinéma d'horreur. L'excellente scène décrivant un jeu innocent entre amis suscite dès lors des sentiments partagés entre l'inquiétude et l'aspect très croustillant de la situation. « The Butcher Brothers » ont donc tiré le meilleur parti de leur budget en serrant au maximum l'écriture des ses personnages et de son intrigue pour aboutir à un film véritablement réfléchi et ponctué de surprises inattendues. Pas mal de qualité qui feront sans mal oublier le manque de moyen de quelques passages ou certains petits passages à vide. THE HAMILTONS a d'ailleurs reçu pas mal de prix non usurpés au sein de différents festivals spécialisés ou plus généralistes !

Free Dolphin sort THE HAMILTONS avec une édition DVD respectant le format original avec un transfert 16/9 au rendu très vidéo. Il y a bien quelques petits problèmes anodins mais il sera difficile de savoir s'il s'agit d'anicroches d'origine compte tenu de son tournage ou bien de petits défauts du DVD comme le contraste assez faible . En tout cas, le rendu est satisfaisant. La sonorisation en Dolby Digital 5.1 se fait au choix en version originale sous-titrée ou avec un doublage français. Les pistes sonores donnent à écouter des mixages très professionnels mais qui ne tirent pas complètement parti des possibilités du format 5.1 en dehors de quelques passages assez énervés. L'important n'étant sûrement pas là de toutes façons !

En supplément, on démarre avec un module titré « La famille présente le film ». En fait, il s'agit d'une petite vidéo réalisée pour le passage de THE HAMILTONS au sein du festival écossais Dead By Dawn. Les membres de la famille Hamilton (les quatre acteurs) nous donnent donc leur recette très particulière du haggis, plat écossais, qui se termine brutalement. La vidéo a été probablement improvisée rapidement et ne donne certainement pas une idée valide de la qualité du film. Mais il est plutôt sympathique de retrouver ces petites minutes parmi les suppléments. On passe ensuite sur une dizaine de minutes coupées qui ne sont pas inintéressantes mais qui prouvent surtout qu'il est parfois préférable de couper dans le gras pour aller droit à l'essentiel ! Un petit bêtisier montre surtout quelques déconnades de l'équipe et plus particulièrement celles des acteurs sur le tournage et entre les prises. La chose n'a, à vrai dire, rien d'hilarant ou de drôle. Enfin, la bande-annonce clôt les suppléments et on est d'ailleurs surpris que l'éditeur n'en profite pas pour proposer celles d'autres titres de son catalogue. Surprenant car de très gros éditeurs n'hésitent pas à nous infliger de la publicité en préambule du film mais il faut croire que Free Dolphin considère que vous avez payé votre DVD et qu'il n'y a donc pas de raison pour que l'on vous emmerde avec de la pub !

Rédacteur : Antoine Rigaud
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L'édition vidéo
THE HAMILTONS DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h23
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital 5.1
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • La Famille présente le Film (2mn40)
    • Scènes coupées (10mn40)
    • Bêtisier (1mn24)
    • Bande-annonce
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    Menu 1 : HAMILTONS, THE
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