Alors qu'une guerre civile fait rage sur Vénus, une journaliste arrive de la Terre pour y dénicher des scoops. Elle ne tardera pas à faire la connaissance d'un groupe de jeunes qui participent à des rencontres sportives et motorisées....
Auteur de manga, illustrateur et designer, Yoshikazu Yasuhiko va commencer à bosser dans le domaine de l'animation au début des années 70 à divers postes. Il participera ainsi aux séries SPACE CRUISER YAMATO ou MOBILE SUIT GUNDAM. Une dizaine d'années plus tard, il va sortir de l'animation pour se pencher plus spécifiquement sur l'écriture de mangas. C'est dans les pages de Ryu Magazine que va paraître «Arion» qu'il adaptera sous la forme d'un film titré, bien évidemment, ARION. Assez atypique, le récit se déroule dans l'antiquité et utilise la mythologie grecque comme terreau de son histoire. Trois ans plus tard, il adaptera de nouveau un de ses mangas, toujours sous la forme d'un long métrage, avec VENUS WARS qui s'avère déjà bien plus commun dans le cadre de l'animation japonaise.
En plaçant son intrigue dans une époque futuriste avec engins blindés et affrontements à moto, VENUS WARS va certainement pâtir un peu de l'ombre d'un autre film sorti un an auparavant. En effet, AKIRA de Katsuhiro Otomo va s'imposer comme l'une des références du cinéma d'animation japonais à la fin des années 80. Il sera d'ailleurs l'un des métrages qui va prouver une fois pour toute à l'occident que le dessin animé japonais peut aussi être adulte. L'engouement pour l'animation en provenance du Japon va alors commencer à prendre un certain essor. VENUS WARS ne tardera d'ailleurs pas à faire partie du lot de films qui va être distribué largement à travers le monde en vidéo de manière à s'engouffrer dans la brèche percée par AKIRA. Malgré ses qualités évidentes, VENUS WARS n'a toutefois pas la même profondeur que son illustre prédécesseur. L'histoire d'un jeune héros rebelle obligé d'aller combattre dans une guerre qu'il n'a pas choisi semble dès lors plutôt simpliste et convenue. Néanmoins, le film s'écarte quelque peu du tout venant en adoptant une structure assez particulière dès son ouverture. Plutôt que suivre un seul héros, VENUS WARS va tout d'abord nous dresser le portrait de la planète par l'entremise d'une terrienne fraîchement débarquée. A vrai dire, pas tout à fait sympathique, ce personnage permet, via son parcours, de découvrir petit à petit une partie des véritables personnages principaux. Au fur et à mesure que l'histoire va se dérouler, on finira par basculer vers d'autres personnages qui prendront une plus grande importance. A croire que l'auteur voulait tout d'abord immerger doucement le spectateur dans l'univers, en utilisant un candide, pour mieux développer sa véritable histoire ensuite...
Reste que VENUS WARS n'offre pas de thème très compliqué. La guerre sert surtout ici de catalyseur dans la métamorphose de ses personnages. Au départ, le groupe de jeunes est soudé autour d'une vie axée sur un sport violent où l'aspect "jeux du cirque" à la ROLLERBALL n'est pas loin. Mais c'est surtout pour bien mettre en avant l'insouciance et la camaraderie qui lient ses personnages. Les événements les forceront alors à faire des choix que ce soit en prenant parti dans le conflit armé ou bien en essayant de rester neutre. Quelque part, VENUS WARS ressemble d'ailleurs pas mal à un parcours initiatique, thématique très commune dans le domaine du cinéma d'animation (asiatique ou pas), sur fond de guerre. Le contexte donne, bien sûr, l'occasion de nous présenter plusieurs scènes d'actions qui sont assez souvent spectaculaires et réussies. Toutefois, on reste toujours un cran en dessous de l'exubérance ou de la richesse d'un AKIRA. Le métrage de Yoshikazu Yasuhiko n'a pas l'étoffe d'un grand film mais sait sans problème divertir et captiver son auditoire grâce à une animation et des dessins de qualité. Lors de deux passages, on notera par ailleurs une tentative d'expérimentation durant laquelle se mèlent décors réels, affublés d'une coloration particulière, et véhicules animés. Surprenant au départ, le résultat n'est finalement pas inintéressant à l'image du film dans son ensemble !
HK Vidéo donne l'occasion de revoir VENUS WARS avec un transfert 16/9 de grande qualité au format cinéma. Les couleurs sont bien retranscrites et stables, la compression ne se fait pas sentir et le rendu général est donc enthousiasmant. De plus, l'éditeur offre de choisir entre le doublage français et la version originale japonaise. Cette dernière piste était jusqu'ici inédite en France en tout cas avec un sous-titrage en français. La piste japonaise met bien en valeur la musique de Joe Isaishi ainsi que les chansons et fait preuve d'un bon dynamisme lors des séquences de combat. Bon point pour l'éditeur, une traduction sous forme de sous-titrage est offerte pour les dialogues mais aussi pour les chansons !
En revanche, la section des suppléments n'impressionne pas du tout ! La seule option supplémentaire se borne à proposer un éventail de bandes-annonces bien évidemment constitué de celle de VENUS WARS mais aussi de celles d'autres titres de l'éditeur. Parmi ces titres, on notera la présence de quelques dessins animés comme PERFECT BLUE ou SPRIGGAN. Les autres films-annonces sont dévolus à des oeuvres «live» telles que le fendard BONS BAISERS DE PEKIN ou encore PHANTOM LOVER.