Header Critique : TERREUR DES MORTS-VIVANTS, LA (TERROR)

Critique du film et du DVD Zone 2
LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS 1978

TERROR 

A chaud, une sorcière maudit la lignée des Garrick avant de périr sur le bûcher. La descendance de la famille Garrick sera donc tourmentée par un spectre durant les siècles qui vont suivre. Justement, de nos jours et lors d'une soirée entre amis, Ann Garrick essaie de trancher son frère en morceaux après une séance d'hypnotisme. La malédiction de la sorcière est en passe de s'accomplir...

Les producteurs de L'ESCLAVE DE SATAN ont obtenu un succès bien plus grand que celui attendu. Et c'est donc tout naturellement qu'il propose à Norman J. Warren de réaliser un nouveau film d'horreur paré d'un budget plus important. Un budget plus conséquent, certes, mais toujours plutôt maigre ! Ayant été marqué par la vision de SUSPIRIA de Dario Argento, le cinéaste britannique va s'en inspirer pour donner le ton à TERROR qui deviendra, abusivement en France, LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS. En plus de retrouver le même réalisateur et les mêmes producteurs que pour L'ESCLAVE DE SATAN, nous retrouvons aussi David McGillivray à l'écriture. Le scénariste étant alors surtout connu pour avoir collaboré avec Pete Walker (HOUSE OF WHIPCORD, FRIGHTMARE...).

LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS comporte d'autres points communs avec L'ESCLAVE DE SATAN. Le budget plus important permet de multiplier les lieux de tournage mais on pourra reconnaître la maison qui a déjà servi auparavant comme lieu essentiel de L'ESCLAVE DE SATAN. Pour faire quelques menus économies et affecter l'argent à d'autres tâches, il est décidé de ne pas avoir recours à des acteurs ayant déjà oeuvré largement au cinéma comme ce fut le cas de Michael Gough dans L'ESCLAVE DE SATAN. On recrute surtout des acteurs ayant travaillé au théâtre ou à la télévision. Pour certains d'entre eux, ce sera donc la première apparition sur un écran. C'est ainsi le cas de Glynis Barber qui connaîtra par la suite une grande renommée avec la série MISSION CASSE-COU. Certains acteurs avaient tout de même, à l'époque, une expérience de l'écran tel que Mary Maude (vue dans LA RESIDENCE) ou encore James Aubrey qui était apparu une quinzaine d'années auparavant dans SA MAJESTE DES MOUCHES de Peter Brooke. Notons aussi quelques apparitions dans le film comme celle du scénariste David McGillivray en journaliste ou encore Peter Mayhew qui prête son imposante stature à une séquence d'épouvante avortée.

Dès les premières minutes de LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS, nous sommes plongés dans une ambiance gothique. Une façon d'exposer la source de la malédiction qui pèse sur la famille Garrick. Cette introduction se termine de manière fort inattendue ce qui donne un relief peu commun à cette séquence. Hommage à la Hammer Films, d'après Norman J. Warren lui-même, la façon dont cette scène se conclut est à l'évidence une charnière entre ce qui n'est après tout que du cinéma et une narration plus "réaliste" et plus actuelle. Norman J. Warren est loin d'être un iconoclaste et l'ironie de cette chute est sûrement involontaire de la part d'un cinéaste qui fait pourtant partie de ceux qui auront justement proposer une alternative plus crue à l'épouvante britannique au moment où la Hammer était à l'agonie. La suite de l'histoire se déroulera à l'époque contemporaine dans le milieu du cinéma indépendant. Autre point assez intéressant puisque l'on reste assez proche de l'univers dans lequel évolue Norman J. Warren. Ainsi, l'un des personnages principaux est réalisateur et producteur de films. On pourra d'ailleurs voir dans son bureau les affiches de L'ESCLAVE DE SATAN et CRIME A FROID. De plus, il loue son studio pour le tournage de films érotiques fauchés comme il s'en produisait à tour de bras en Angleterre durant les années 70. Le tout est montré non sans humour surtout que Norman J. Warren a justement réalisé ce type de films auparavant. En plus de ce cinéaste, il s'intéresse aussi aux actrices qui rament en faisant les entraîneuses dans des bars à striptease tout en rêvant de décrocher enfin un rôle qui leur donnera un avenir plus radieux. Entre regard amusé et critique, la toile de fond de LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS accentue encore plus son envie de se démarquer d'un contexte classique.

Mais n'allez pas croire qu'il s'agit d'un film contestataire sur le milieu du show business puisque Norman J. Warren réalise avant tout un film d'horreur. Comme déjà évoqué, le réalisateur s'est inspiré de SUSPIRIA. Tout d'abord en reprenant l'esthétisme coloré du film de Dario Argento, lui même sous l'influence de Mario Bava, en baignant les scènes d'épouvantes de lumières aux teintes primaires : rouges, vertes et bleues. Enfin, il décide aussi de ne pas coller à une logique prédéfinie en se servant de son postulat de départ simpliste, la vengeance d'une sorcière, pour aligner des mises à mort plus ou moins stylisées. Dans le genre "scène cultivant le non-sens", on pourra évoquer cette curieuse façon de piéger le pied d'une sorcière, la lévitation d'une voiture près de la cime des arbres ou encore une séquence d'épouvante qui se solde par l'arrivée d'un mécanicien ! La sorcière, elle-même, n'hésitera pas à zigouiller un peu tout le monde avant de se souvenir qu'elle a surtout une dent contre la lignée des Garrick. Même le titre français d'époque, LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS, participe involontairement, de par son opportunisme, à l'ambiance très particulière du film. Car, des morts-vivants, terrorisés ou pas, y'en a pas !

Partant avec beaucoup de bonnes intentions, LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS n'a pas nécessairement le moyen de ses ambitions. Le savoir faire de Norman J. Warren donne tout de même un certain cachet à l'ensemble et fait illusion. Pourtant, Système D et débrouillardise sont nécessaires que ce soit dans les effets spéciaux (les éclairs d'un orage sont grattés directement sur la pellicule...) ou bien dans la gestion du tournage qui part assez mal. En effet, l'acteur Michael Craze, ami de Norman J. Warren, fait une crise d'épilepsie devant la caméra. Bien que ne voyant rien d'anormal, un médecin conseille à l'acteur plusieurs semaines de repos. Situation gênante pour un film qui n'a pas les moyens d'attendre le retour de l'un des acteurs principaux. La solution est vite trouvée avec quelques astuces de montage, un nouveau personnage interprété par James Aubrey prend sa place alors que Michael Craze n'apparaîtra plus que durant quelques minutes dans le film. Le résultat est transparent pour le spectateur.

Alors, bien sûr, LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS n'est pas une oeuvre incontournable du cinéma britannique ou du cinéma d'horreur. L'action n'est pas toujours très soutenue et quelques passages sonnent un peu faux voire surprennent par leur inutilité comme ce numéro de striptease très vulgaire. Et pourtant, le film ne passera pas inaperçu puisqu'il sera en tête du Box Office anglais... durant une semaine ! De même, il va être classé en première position aux Etats-Unis, et pour être tout à fait exact seulement dans la région de Chicago ! Norman J. Warren aura même l'idée d'un BEYOND TERROR, jamais concrétisé, qui n'aurait pas été une suite littérale mais un film s'inspirant de certains éléments laissés de côté dans LA TERREUR DES MORTS-VIVANTS. A la place, le cinéaste ira tourner OUTER TOUCH, un retour au source à la coquinerie érotique mais sur fond de science-fiction !

Avant de lancer le film, prenez en considération que le choix de la langue va influer sur ce que vous allez entendre mais aussi voir. En effet, si vous choisissez la version originale anglaise, vous pourrez visionner la version intégrale du film. En contrepartie, le doublage français vous fera perdre environ six minutes de dialogue. Choisissez quand même la version originale car le doublage français est franchement médiocre ! Quoi qu'il arrive, les deux pistes audio sont en mono, codées sur deux canaux, sans problème à noter. De son côté, le transfert 16/9 au format cinéma n'est pas exempt de griefs avec quelques défauts de pellicule visibles ici ou là mais surtout un contraste assez faiblard, de curieuses rémanences particulièrement visibles sur le générique ou encore une image manquant souvent de finesse. C'était aussi le cas sur le disque édité en Grande Bretagne pourtant supervisé par Norman J. Warren.

Norman J. Warren avait produit pas mal de suppléments pour un coffret britannique reprenant quatre de ses films. Malheureusement, le DVD français ne reprend pas le documentaire et le commentaire audio. Il faudra donc se contenter de la bande-annonce française, d'une petite galerie de photos et de filmographies.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
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Un surprenant mélange entre toile de fond réaliste et surnaturel dénué de logique
Deux versions du film
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Dommage pour les suppléments
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L'édition vidéo
TERROR DVD Zone 2 (France)
Editeur
Neo
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h19
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Bande-annonce
      • Filmographies
      • Norman J. Warren
      • John Nolan
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