Francis Barnard arrive au chateau des Medina pour éclaircir les
circonstances de la mort de sa soeur. Au milieu de toutes les histoires
qu'on lui raconte, il lui faudra insister pour apprendre une vérité
auprès de ses interlocuteurs qui ne la détiennent peut-être
pas. Ce faisant, nous apprendrons le secret caché par Nicholas
Medina à propos de son père ainsi que le funeste sort
de la soeur de Barnard. Mise à l'intérieur de son cercueil
alors qu'elle était encore vivante et murée dans la crypte
familiale. Avant que nous soit révélée la terrible
vérité qui se concluera par une pointe d'ironie qui n'aura
d'égale que l'horreur de la situation.
Après le succès de LA CHUTE DE LA MAISON USHER, l'AIP décide de produire toute une série de films consacrés à Edgar Allan Poe. On pourrait même dire "inspirés" puisqu'il n'y a finalement aucun véritable récit fidèle dans toute la série. LA CHAMBRE DES TORTURES n'échappe pas à la règle. Et puisque le film précédent fut un succès, on reprend quasiment la même équipe. Une nouvelle fois, c'est à Richard Matheson de plancher sur le scénario. Il axe le récit sur la fameuse chambre des tortures et recycle tous les ingrédients que nous avons déjà dans LA CHUTE DE LA MAISON USHER. Il en résulte une histoire plus complexe et fournie. De son côté, Roger Corman livre une réalisation en tous points parfaite. Auquel, on ajoutera l'inégalable Vincent Price qui n'aura de cesse de faire mieux pour chacun des films de cette série ! Il assume dans LA CHAMBRE DES TORTURES un double-rôle, celui de Nicholas et Sebastian Medina, dont les personnalités sont aux antipodes l'une de l'autre.
Le film est ainsi bien supérieur au précédent même si LA CHAMBRE DES TORTURES bénéficie d'une moindre notoriété par rapport à LA CHUTE DE LA MAISON USHER. Les spectateurs auront parfois l'impression en voyant les deux films coup sur coup de retrouver de nombreux éléments qui pourraient donner l'impression que l'histoire est sortie du même moule. Mais nous avons déjà vu pourquoi... Toutefois, nous ne saurions que vous conseiller de regarder cette série de films dans son ordre chronologique pour éviter de perdre l'impact que pourrait avoir LA CHUTE DE LA MAISON USHER juste après la vision de LA CHAMBRE DES TORTURES. Surtout que si le second ne manque pas de rebondissements, c'est souvent au détriment des dialogues qui sont vraiment excellents dans LA CHUTE DE LA MAISON USHER.
Après LE MASQUE DU DEMON de Mario Bava, Barbara Steele se retrouve une nouvelle fois aux prises avec des instruments de torture. Et pour bien enfoncer le clou, elle jouera par la suite dans deux films macabres de Riccardo Freda. Au tout début de sa carrière, voilà qui devait sceller la réputation de la jeune actrice comme l'une des plus grandes (connues) actrices du cinéma fantastique. Dans LA CHAMBRE DES TORTURES, son personnage n'apparaît qu'au bout des deux tiers du film. L'atmosphère déjà inquiétante est alors renforcée par sa beauté glaciale...
Est-ce que MGM joue à pile ou face avant de décider si tel ou tel film bénéficiera ou pas d'un transfert optimum ? LA CHUTE DE LA MAISON USHER présentait le film dans son format scope avec un transfert 16/9. Le résultat était un bonheur pour les yeux si l'on excepte les quelques défauts de pellicule. Pour LA CHAMBRE DES TORTURES, on nous propose toujours le film dans son format d'origine mais cette fois dans un transfert non anamorphique (4/3). Limitant ainsi la qualité de l'image sur les diffuseurs capable d'afficher du 16/9. On pourra aussi se plaindre d'un nombre plus élevé de problème concernant l'image (défaut de pellicule, couleurs moins éclatantes...). Voilà qui est bien dommage puisque ce film est aussi visuellement meilleur par rapport à son prédécesseur.
Rien de particulier à dire sur le son. Il manque peut-être de puissance ou plutôt la dynamique entre la musique et les dialogues est assez large. Ce qui oblige à pousser le son pour entendre distinctement les acteurs. On peut difficilement voir cela comme un défaut.
Si l'accent n'a pas été mis sur le transfert de l'image, on trouvera avec plaisir quelques suppléments. Un commentaire audio du réalisateur, une bande-annonce ainsi qu'une scène coupée. Annoncé comme un prologue, cette longue scène nous présente Catherine Medina (Luana Anders) internée dans ce qui semble être un asile d'aliénés. Une scène qui s'inscrit assez étrangement par rapport au dénouement de l'histoire que l'on verra ensuite puisqu'il n'y est plus question de Francis Barnard (John Kerr). Aucun indice ne viendra nous éclairer à propos de ce prologue. Cette scène tout comme le commentaire audio ou la bande-annonce ne comportent aucun sous-titrage.
Heureusement, le commentaire audio de Roger Corman a les mêmes qualités que celui de LA CHUTE DE LA MAISON USHER. Il dit d'ailleurs que la Hammer faisait aussi des films dans le même style que les siens et qu'il apprécie certains des films produits par cette maison de production britannique. Il est donc probable que Roger Corman connaissait déjà l'existence de ces films lorsqu'il commença son cycle sur Poe. Il continue à parler des acteurs, donnant des anecdotes sur le tournage et, surtout, il analyse son film en décryptant certaines séquences. On regrettera qu'il y ait, cette fois-ci, des blancs parfois un petit peu long sur ce commentaire audio. Cela ne nous empêche pas d'espérer que MGM produise d'autres commentaires de Roger Corman sur les autres films de la série...