Header Critique : SMUGGLER, THE (LUCA IL CONTRABBANDIERE)

Critique du film et du DVD Zone 0
SMUGGLER, THE 1980

LUCA IL CONTRABBANDIERE 
ATTENTION : Cette critique est très ancienne et est convertie de manière automatique ! Veuillez nous excuser s'il y a des problèmes d'affichage !


Lucio Fulci a laissé derrière lui autre chose que des films d'horreur. Comédies, westerns, érotiques... et le film qui nous intéresse ici. Un thriller réalisé par le cinéaste italien entre L'ENFER DES ZOMBIES et FRAYEURS. Bien que n'ayant rien de purement fantastique, le réalisateur se laisse pourtant aller à des dérives d'une grande violence. Certains passages auraient même très bien pu s'intégrer dans un film d'horreur sans que personne n'y voit rien à redire.

Luca est un contrebandier Napolitain. Il s'occupe depuis déjà de nombreuses années avec son frère à déjouer la police pour importer de manière illicite des cigarettes et de l'alcool. Jusqu'au jour où cela tourne mal. Les douaniers se font plus efficaces, sûrement renseignés, et son frère est assassiné. Le Marseillais (Il Marsigliese) entend utiliser les contrebandiers pour faire transiter de la drogue sur le territoire italien. Prêt à tout pour que Luca le rejoigne, il emploie les manières fortes.

Le décor planté, la première partie du film se déroule comme un vulgaire film policier des années 70. Pourtant, dès que le Marseillais pointe son nez le film bascule dans un tourbillon de violence. Interprété par Marcel Bozzuffi, acteur français spécialisé dans les rôles de truands, le Marseillais est un rustre sans cervelle. Il comble ce manque en trucidant les obstacles qui se mettent sur son chemin. Et ne vous avisez pas d'essayer de le doubler sans quoi il risquerait de vous brûler le visage avec un bec benzène en insistant longuement tout comme Fulci pour bien nous montrer que ça ne rigole pas ! Balles en pleine tête, mitraillage sauvage, viol et coups de couteaux démonstratifs viennent compléter un scénario assez bancal. On s'interroge encore sur certains des rebondissements auxquels les passages gore ne viendront pas plus nous éclairer. Toutefois, ces derniers ont l'avantage de surprendre pour un tel film ce qui aura plutôt tendance à noyer le poisson. Notons aussi l'interprétation de Fabio Testi qui incarne assez bien le héros (?) de l'histoire.

Idéologiquement étrange, on apprend dans ce film par la bouche d'un inspecteur de police que Naples est minée par le chômage et, de ce fait, la population vit grâce au crime et de la contrebande. Une manière d'expliquer à l'un des personnages non Napolitain qu'il faut peut-être faire preuve d'indulgence. Surtout que les contrebandiers malgré leurs mauvais côtés vont faire le ménage en ce qui concerne les trafiquants de drogues. On suppose qu'il a donc été convaincu. Le spectateur, lui, aura le choix de se faire son opinion quant à cette théorie. A nous de l'éclairer en lui disant que le film aurait été une commande des véritables contrebandiers Napolitains. Peut-être une manière de blanchir de l'argent ? Mais plus certainement une sorte de coup marketing qui n'a pas convaincu les spectateurs Italiens de l'époque qui ont préféré bouder le film. Avec le recul, le film donne une image assez sombre de Naples et présente une pègre familiale pas vraiment reluisante. Au final, ce sera la vieille garde des mafieux du coin (l'un d'entre eux n'est autre que Lucio Fulci) qui viendront régler les comptes en se faisant plus ou moins remercier au passage par la police. La véritable ordure finira là où il se doit, c'est à dire sur un tas de poubelles que le héros aura éventré avant de plomber son adversaire histoire de bien appuyer l'analogie. Plus ludique, on s'amusera à noter que les valeurs locales pourraient se résumer par trois symboles : des spaghettis, un café et, bien entendu, un flingue ! L'office du tourisme du coin n'aurait pas fait mieux...



Edité sous le label Italian Shock par un éditeur Hollandais, THE SMUGGLER ne rivalise pas avec les disques réalisés à coups de millions. Le master présente de nombreux défauts de pellicule sur un transfert en format cinéma respecté mais 4/3. Dit comme cela, il faut bien avouer que cela ne donne pas envie. Ne partez pas, l'image délivrée présente tout de même une définition très acceptable même si certains plans en extérieur semblent être évanescents. Ce petit problème provient à coup sûr de la photo du film très naturelle. Typique pour ce genre de film. Le résultat général est donc appréciable et, de loin, supérieur à une vidéocassette.

Le défaut de ce DVD concerne la bande sonore utilisée. En choisissant la version internationale anglaise, l'éditeur n'a pas placé de sous-titrage autre que le Néerlandais. Rappelons que la majorité (tous ?) des films italiens produits à cette époque n'étaient pas tournés en son direct. Les dialogues étaient ensuite enregistrés en studio post-synchronisé souvent par les mêmes acteurs. D'où une bande sonore où les dialogues sortent de la bouche des protagonistes de manière assez surréalistes. Se forçant pour obtenir la meilleure prononciation possible, il faudra un bon niveau d'anglais pour capter l'intégralité des dialogues jetés au lance-pierre par les acteurs. Ceux qui d'habitude se rattrapent, inconsciemment, sur le mouvement des lèvres des acteurs seront encore plus perturbés. Dommage que l'éditeur n'ait pas inclus au minimum un sous-titrage anglais. Car THE SMUGGLER voit le nombre de ses acheteurs potentiels non-anglophones se restreindre considérablement. Néanmoins, pour vous rassurer, la plupart des dialogues sont tout de même assez creux. Et puis voyons le bon côté des choses, il y a matière à franche rigolade comme lorsque l'un des personnages donne l'impression, tout d'un coup, d'éructer ses quelques phrases avec une intonation très germanique (?) ! Pour conclure en ce qui concerne la bande son, il ne serait pas honnête de reprocher ce problème à l'éditeur puisqu'il est lié à la création du film lui-même.

La jaquette annonce une galerie de photos. Nous avons eu beau chercher, rien à faire ! Il semblerait qu'elle n'ait jamais réussi à atteindre le DVD. A moins qu'il ne s'agisse des photos du film qui émaillent les différents menus. Comme seul supplément, il faudra donc se contenter d'une bande-annonce. Enfin ? Comme Bonus devrais-je dire puisque la bande-annonce en question ne concerne pas THE SMUGGLER mais L'AVION DE L'APOCALYPSE (NIGHTMARE CITY) édité aussi sous le label Italian Shock.

THE SMUGGLER ne restera pas dans les annales. Le fan de Fulci y trouvera pourtant son compte en découvrant un film méconnu et plutôt rare en France... surtout dans sa version (presque) intégrale.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
55 ans
10335 news
573 critiques Film & Vidéo
4 critiques Livres
On aime
Avoir ce film sur DVD et en version presque intégrale
On n'aime pas
Post-synchronisation anglaise
Pas de bande-annonce pour le film ni de galerie de photos. Cette dernière étant indiquée sur la jaquette.
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
-
2 votes
Ma note : -
Autres critiques
L'édition vidéo
LUCA IL CONTRABBANDIERE DVD Zone 0 (Hollande)
Editeur
Italian Shock
Support
DVD (Simple couche)
Origine
Hollande (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h33
Image
1.85 (4/3)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Néerlandais
  • Supplements
    Menus
    Menu 1 : SMUGGLER, THE (LUCA IL CONTRABBANDIERE)
    Autres éditions vidéo