Renton vit maintenant à bord du Gekko-Go en compagnie du groupe de rebelles nommé Gekkostate. Mais, pour lui, l'apprentissage n'est pas simple et se faire accepter lui posera quelques problèmes qu'il tentera de résoudre sans pour autant se discréditer aux yeux (mauves) de la douce Eureka… Alors que l'ambiance est plutôt joviale au sein du vaisseau dirigé par Holland, Renton en apprendra un peu plus sur le passé obscur de la fine équipe et plus particulièrement de celle qui fait battre son cœur. Les rebelles seraient-ils tout simplement des déserteurs ?
Voici donc le deuxième volume de la série EUREKA SEVEN. Pas de modification du casting par rapport au Volume 1 puisque nous sommes toujours là dans ce qui constitue la première saison. En effet, bien que réalisée sur seulement deux années et ne comptant que 50 épisodes, la série est artificiellement divisée en 3 saisons de 13 épisodes et une de 11. Pas de véritable logique dans ce découpage (dont l'éditeur Beez ne se souciera guère), pas plus que de modification si l'on excepte la bande originale. En effet, les «Openings» et «Endings» (génériques de début et de fin), véritables arguments commerciaux au Japon, changent fort logiquement à chacune des saisons. Pour cette première série de 13 épisodes, c'est donc le groupe Flow qui se colle à l'introduction après avoir déjà interprété les Openings 4 et 8 de la célèbre série NARUTO. Une partition plutôt sobre intitulée «Days» qui fera sans aucun doute le bonheur des disquaires Japonais. Flow sera du reste recontacté pour assurer le Opening du premier jeu vidéo adapté de la série…
Ce sixième épisode, premier sur ce volume, de EUREKA SEVEN nous entraîne donc au sein du Gekko-Go, alors que Renton tente de s'intégrer au groupe. Nous aurons dès lors l'occasion de mieux connaître Maurice, Linck et Maeter, les enfants adoptifs de Eureka. Là encore, leur histoire nous est cachée et nous ne connaîtrons que plus tard les circonstances de la mort de leurs parents. La suite nous apprendra également comment Eureka, d'apparence si jeune, a pu se voir confier une telle responsabilité… Quoiqu'il en soit, l'épisode s'articule autour de cette étrange relation et de ces trois jeunes enfants qui traumatisent sans relâche notre héros. Renton devra donc faire ses preuves et montrer qu'il est digne de poser ses yeux sur leur mère aux cheveux verts…
L'épisode suivant surfe sur la même vague puisqu'il s'agit maintenant pour Renton de réaliser sa première mission d'importance. Sous ce prétexte se cache en réalité un bizutage des plus coquasse qui mènera notre héros jusque dans un sauna bondé de Yakuzas. Là encore, l'épisode se veut essentiellement ludique et nous permet de nous familiariser peu à peu avec l'équipage du vaisseau. C'est ainsi que nous serons présentés deux couples de pilotes de LFO qui, comme le reste de l'équipage, sont plutôt jeunes. Outre cela, l'histoire ne progresse guère et l'aspect laborieux de l'intégration de Renton nuit gravement au rythme de la série. Nous apprendrons cependant de manière très furtive que les forces militaires sont confrontées à un problème de taille mettant hors service bon nombre de leurs escouades… Deux épisodes qui poursuivent donc la lancée plutôt puérile abordée avec les épisodes 4 et 5 du disque précédent.
Le choc n'en sera que plus grand puisque les suivants se montrent bien plus sombres. Le Gekkostate est donc engagé par l'armée pour capturer un adepte du Vodarak. Encore une fois, l'ensemble est très bancal scénaristiquement parlant puisque l'armée, qui donne régulièrement la chasse aux rebelles, réclame ici leurs services grassement payés. Cette pirouette sera péniblement justifiée par le fait que la cible a plus de valeur pour l'armée que les membres du Gekkostate en eux-mêmes… Soit. Quoiqu'il en soit, nos héros acceptent la mission et partent à la poursuite de ce terrible criminel qui s'avère en réalité n'être qu'une petite vieille plutôt sympathique ! La traque en centre ville est amusante et nous ramène encore et toujours aux courses effrénées que l'on peut voir dans la série COWBOY BEBOP (épisode "Stray Dog Strut" par exemple). Ce huitième épisode nous dévoile donc cette mamie sous un jour qui ne nous est pas inconnu puisqu'elle ressemble fort, tant dans ses propos que dans ces actes, à l'Oracle de MATRIX. Cet «Oracle» animé nommé madame Tiptree, expose donc à Renton quelques fumeuses théories quand à l'attitude que l'Homme doit adopter ou plus simplement la préparation de plats cuisinés. Mais ce n'est pas tout. Si ce personnage ne nous apprendra en réalité pas grand-chose sur la nature des Vodaraks, peuple exterminé par le SOF (forces spéciales de l'armée), il nous offrira en revanche quelques lumières quant aux origines du Gekkostate. Origines peu flatteuses que nous tairons bien entendu ici mais qui justifiera par là même la «maternité» qu'assume avec difficulté la petite Eureka… Les épisodes 9 et 10 sont de la même veine, étoffant les propos, les clarifiants quelques peu et apportant un léger plus. L'épisode 10 se montre toutefois particulièrement vide, voire inutile. Nous assisterons à la première «rébellion» de Renton face à son supérieur Holland et nous pourrons mesurer l'impact bénéfique qu'a le jeune homme sur cette communauté hors du commun…
Ce volume 2 de EUREKA SEVEN poursuit donc sur la même lancée que le précédent. A savoir que l'histoire avance lentement, mais sûrement. L'aspect «creux» de certains épisodes est toutefois indiscutable, à tel point que nous avons le sentiment persistant que la série s'étale inutilement et va se prolonger sur 50 épisodes alors qu'elle aurait sans doute pu se contenter d'une saison classique en 24 parties. L'aspect légèrement comique de certaines situations reste lui aussi de mise et ce avec plus ou moins de succès. Les quelques éclaircissements qui nous sont apportés font par ailleurs place à tout autant d'interrogations. La série préserve donc un mystère qui, même s'il ne passionne pas, a au moins le mérite de garder son spectateur intrigué…
Pour ce deuxième DVD, Beez récidive et nous propose encore une fois une image de bonne qualité en plein cadre 4/3. La compression se fait légèrement sentir par moments mais rien de grave. Le spectateur pourra donc profiter des superbes scènes aux couleurs oranges simulant des couchés de soleil forts réalistes. A côté de cela, nous retrouvons les doublages japonais, français et anglais, toujours dans un stéréo très clair. Encore une fois, le doublage français se montre à la hauteur mais c'est pourtant son homologue anglais qui sera mis à l'honneur dans cette édition via un bonus des plus étranges. En effet, alors que le premier disque nous proposait une interview pénible des doubleurs Japonais, ce second volume s'intéresse à la doubleuse Américaine de Eureka. Un entretien à priori peu pertinent pour un public français qui nous en apprendra toutefois un peu plus sur les techniques de doublage. La demoiselle n'ayant pu voir la série (ni même les scènes qu'elle double dans l'ordre !) avant ses séances d'enregistrement, elle n'a bien évidement pas grand chose à nous dire quant à son personnage sur lequel elle ne connaît pratiquement rien… Savourons toutefois cette intervention puisqu'elle s'avère largement plus instructive que le commentaire audio de l'épisode 7.
Attention, les doublures japonaises de Eureka et Renton sont de retour ! Après une intervention catastrophique sur le premier épisode, elles récidivent en compagnie cette fois du doubleur de Moondoggie. Toujours aussi surréalistes, nos comparses évoquent cette fois-ci une démangeaison à l'oreille et le personnage de Moondoggie, surfeur timide connaissant ici son quart d'heure de gloire. Les propos stupides s'enchaînent donc sans complexe. On constate même avec stupéfaction que le doubleur n'a strictement rien compris au personnage qu'il interprète ! Les qualificatifs employés sont systématiquement hors de propos et pour tout dire, totalement à côté de la plaque… Assez risible et inutile donc, ce commentaire audio s'ouvre par ailleurs sur le titre «3ème partie». Nous avions écouté la première partie avec attention, nous pouvons maintenant profiter à loisir de cette troisième partie, mais où diable est passée la seconde ? Nul doute que l'amoureux de la série sera frustré de constater ce grave manque qui aurait, pourquoi pas, pu l'éclairer sur les problèmes dentaires de l'une et le sommeil agité de l'autre... A cela s'ajoute quatre bandes annonces de l'éditeur. Différentes de celle du disque précédent, elles nous permettront de nous familiariser par exemple avec la superbe série qu'est WOLF'S RAIN, elle aussi issue des studios Bones...
Ce second volume des aventures du Gekkostate confirme donc nos premières impressions. A savoir que EUREKA SEVEN est une série aux qualités visuelles indiscutables mais au scénario plutôt plat. Complexifiée artificiellement, allongée inutilement, la série pèche gravement par son manque d'originalité. Reste qu'elle semble se démarquer des productions habituelles à base de Méchas en privilégiant une galerie de personnages et de sous intrigues assez (trop ?) étoffée…