Header Critique : DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT 2 (SILENT NIGHT, DEADLY NIGHT 2)

Critique du film et du DVD Zone 2
DOUCE NUIT, SANGLANTE NUIT 2 1987

SILENT NIGHT, DEADLY NIGHT 2 

Ricky, le petit frère du tueur du premier film, ne va pas mieux que son aîné. Ayant passé son adolescence dans le même orphelinat catholique ultra sévère, il devient vite un adolescent perturbé obsédé à vouloir châtier les «Vilain(e)s». Après s'être rendu coupable de nombreux crimes, il est arrêté par la police. Mais l'approche des fêtes de Noël pourrait bien lui donner des idées d'évasion.

Trois ans après DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT, soit le temps que le film accumule d'intéressantes recettes en vidéo un peu partout dans le monde, une poignée de producteurs indépendants décident de donner une séquelle à cette histoire de père Noël tueur. Sortie en 87, DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2 n'a pourtant rien du petit slasher sympa qui avait fait la réputation du premier. C'est juste un coup financier comme on n'en fait plus depuis 20 ans : les droits du premier film sont rachetés et de nouvelles scènes sont ajoutés à la va vite par une équipe pressée par 10 petits jours de tournage (la légende veut que personne n'ait été payé). DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2 est ainsi constitué à moitié des images du premier opus reprises telle quelle par scènes entières. Une arnaque, tout simplement.

Comme le laissait présager la fin ouverte du premier film, c'est le jeune frère du tueur qui devient l'anti-héros de cette suite. L'histoire débute lorsqu'il est interrogé par son avocat après une arrestation haute en couleur. L'occasion de raconter son passé en flash-back, du destin tragique de son grand frère (et voilà les 40 minutes du premier film), à sa propre sortie de l'orphelinat des pulsions meurtrières plein la tête. Exécutant tout d'abord ce qu'il nomme des «vilains» (un homme prompt à violer sa compagne, un gangster véreux tabassant un pauvre badaud), il va élargir son champ d'action en s'attaquant à l'ancien copain de sa petite amie ou des voisins. Que l'amateur de nanars se rassure, tous les clichés les plus mous et éculés se bousculent les uns après les autres. Dans la peau de Ricky, le besogneux Eric Freeman (dont la carrière eut la longévité d'un battement de cil) nous sert une interprétation grossière alternant deux expressions : le sourire sadique et le roulement d'yeux diabolique !

Ce n'est que dans son dernier tiers que DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2 a la politesse d'honorer son cahier des charges en faisant endosser à notre psycho-maniaco-dépressif de service un costume de père Noël. Soucieux de renouer avec ses souvenirs d'enfants, Ricky ira d'ailleurs dans cette tenue rendre visite à l'effroyable mère supérieure (cette dernière étant jouée par une autre actrice malgré les flash-backs, un lourd maquillage tente de faire passer la supercherie). Une volonté de boucler la boucle pas inintéressante en soi, mais qui se résume à un Shining du très pauvre à base de cabotinage laborieux derrière des portes à demi fracturées.

Il n'y a donc rien à sauver de ce DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2, à croire que personne n'a envie de se donner la peine de sauver les meubles. Les meurtres sont basiques et pas même gores, et lorsque Ricky tente de faire original, c'est la gaudriole assurée (comme ce blondinet électrocuté d'une pince croco dans la bouche jusqu'à explosion des yeux). L'interprétation est pénible (sauf Elisabeth Kaytan, vue dans SLAVE GIRLS FROM BEYOND INFINITY, qui est jolie à défaut d'être bonne actrice), et certains décors sont odieux (comme cette salle de cinéma à peine reconstitué dans le bureau de police qui sert de théâtre à la majorité du film).

Passé cet opus calamiteux, la franchise continua de plus belle sur les rails du frisson à destination des fonds d'étagères de vidéo clubs. En 1989, Monte Hellman (un fer de lance de l'écurie Corman des années 70) tourne SILENT NIGHT DEADLY NIGHT 3 : BETTER WATCH OUT (curieusement nommé DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT dans sa furtive carrière vidéo chez nous). Le film, de sinistre réputation, (re)met en scène Ricky (joué par Bill Moseley, découvert dans MASSACRE A LA TRONCONNEUSE 2) sortant du coma pour aller traumatiser une fille d'ancienne victime. Mais c'est Brian Yuzna qui reprend à la surprise générale la saga, non sans changer radicalement son concept. Il réalise en 90 DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT : L'INITIATION, une variation sur l'univers de SOCIETY avec toujours des effets de maquillages Daliniens signé Screaming Mad Georges. Et en 92, Yuzna produit et co-écrit DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT : LES JOUETS DE LA MORT, une version horrifique de Pinocchio signé Martin Kitrosser (jusqu'alors connu pour être scénariste de plusieurs VENDREDI 13). C'est à ce jour l'ultime opus de cette franchise chaotique.

DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2 est visible chez nous en double programme avec le métrage précédent. Ici, le film n'est disponible qu'en version originale sous-titré. Image et audio sont toujours techniquement correcte, si l'on n'est pas trop exigeant. Les bonus du disque US d'Anchor Bay ne répondent bien entendu pas présents, et l'on se contentera de quelques pages écrites dédiées aux critiques assassines essuyées par le premier film à sa sortie en salle.

Si vous êtes du genre pressé, DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2 vous comblera car il vous propose de visionner deux films en un : 40 minutes extirpées à la truelle du premier film, et 45 minutes de nouvelles scènes à vous faire regretter votre impression de déjà-vu. Une arnaque de producteur qui a plus sa place en «bonus» qu'en tant que film à part entière.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
48 ans
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287 critiques Film & Vidéo
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Une première partie sympathique… Ah, pardon, ce sont juste des scènes du premier film !
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Une moitié de film…
… d’une qualité consternante
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L'édition vidéo
SILENT NIGHT, DEADLY NIGHT 2 DVD Zone 2 (France)
Editeur
Swift
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h28
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT
    • DOUCE NUIT SANGLANTE NUIT 2
    • La controverse autour du film : la réaction du peuple américain, la réaction des journalistes
      • Filmographies
      • Robert Brian Wilson
      • Eric Freeman
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