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Critique du film et du DVD Zone 2
BREAKING DAWN 2004

 

Eve est étudiante en psychologie et, pour passer son examen final, elle se voit assigner un cas clinique réel. Le patient porte le nom de Don Wake et a été interné à la suite du meurtre d'une femme. Depuis, il est complètement renfermé sur lui-même et refuse de parler. Peu à peu, Eve réussit là où les médecins ont échoué mais l'esprit de Don renferme bien plus de secrets qu'elle n'était préparée à découvrir.

Mark Edwin Robinson est un jeune réalisateur de 25 ans dont BREAKING DAWN est le premier film. Dès l'intro, il installe une ambiance inquiétante et énigmatique qui se maintiendra durant une bonne partie du métrage grâce à une réalisation sobre, mais efficace, et sans effets de style inutiles. Le choix des acteurs est plutôt judicieux, à commencer par Kelly Overton qui interprète Eve. Ce film s'avère être seulement son troisième rôle sur grand écran alors que la jeune actrice provient du milieu théâtral. On la retrouvera ensuite dans LE CERCLE : THE RING 2, la suite du remake américain de RING. Elle s'avère très convaincante dans ce personnage qui perd peu à peu son emprise sur la réalité et reste crédible jusqu'au bout.

On ne peut pas en dire autant de James Haven qui est le frère d'Angelina Jolie. La jaquette proclame fièrement que «James n'a pas que les lèvres de sa soeur, il a aussi la même énergie»… Physiquement, la ressemblance est troublante mais au niveau du jeu, force est de constater que la médiocrité est de famille. Sous médicaments, Don Wake est tour à tour autiste ou violent. Ses excès n'ont rien d'exceptionnel et se limitent à des phrases n'ayant ni queue ni tête ou à se débattre entre les mains des infirmiers. Lorsque Eve s'arrange pour réduire ses doses de médicaments, il devient doux et communicatif, comme par enchantement. Et c'est là où l'on n'y croit plus. Toute l'intensité provoquée par le brouillard médicamenteux s'évapore pour être remplacée par un personnage fade et inexpressif, incapable de sauvegarder le peu du mystère qui faisait son intérêt.

Le début du film ressemble à s'y méprendre à la trame de départ du SILENCE DES AGNEAUX. Un professeur distant et professionnel jusqu'au bout des doigts envoie une étudiante zélée et maladroite face à un meurtrier manipulateur qui va rapidement s'insinuer dans son esprit, qu'il soit éveillé comme endormi. Nous avons même droit aux petits détails comme «J'aime l'odeur de votre savon» en parallèle direct avec un dialogue proféré par le psychiatre chauve et cannibale du métrage de Jonathan Demme. Mais ne sont pas Clarice Starling et Hannibal Lecter qui veulent. Cette similitude laisse un arrière goût désagréable, on a l'impression que c'est plus par facilité car aucun effort n'a été fait pour distancier les deux films davantage.

Mis à part cette légère erreur de jugement, le film repart sur de bonnes bases en prenant une tournure surnaturelle. Eve fait des cauchemars à propos d'une femme que l'on voit mourir dans l'introduction du film et Wake la met en garde contre un certain Malachi, représenté par une silhouette insondable vêtue de noir. Des évènements étranges se produisent partout où elle se rend et la sensation d'être épiée va finir par la faire se barricader chez elle. Pourtant, une explication rationnelle s'impose à chaque fois, la faisant alors douter de sa propre santé mentale.

Lorsqu'elle tente de s'expliquer avec son professeur, elle ne rencontre pas l'aide qu'elle souhaite. Il est de plus en plus dur avec elle dans l'espoir de lui faire réaliser la nécessité de rester à sa place de thérapeute et de ne pas s'impliquer émotionnellement. Le professeur est campé par Joe Morton, un acteur très actif qui a presque 80 métrages sur son CV, dont TERMINATOR 2 (le rôle pivot de Miles Dyson). Il met tant d'émotion dans son rôle que l'on ne devine pas l'homme derrière la blouse du médecin, et devient ainsi la seule base solide du film en comparaison avec les doutes persistants de réalité / hallucinations qui entourent les autres personnages.

Don Wake va convaincre Eve de le faire sortir de l'hôpital. La jeune femme craque sous les visions et les évènements inexpliqués et cherche un moyen de s'en sortir. Persuadée que la libération de Wake lui permettra d'y voir clair ainsi que d'innocenter le jeune homme du meurtre dont il est accusé, elle cède. Cependant, la réalité n'est pas toujours ce qu'elle paraît et bien qu'Eve y trouvera un certain salut, ce ne sera pas celui escompté.

Ce petit film est vraiment bien construit et malgré un dénouement «surprise» prévisible dès le début, le réalisateur nous emmène là où il veut de façon très efficace. A l'instar de THE MACHINIST ou DEAD END, c'est un film où tous les détails ont leur importance et où leur potentiel est exploité correctement. Le réalisateur ne nous explique pas tout de "A" à "Z" mais nous laisse suffisamment d'éléments pour reconstruire la réalité par nous-mêmes, à commencer par le jeu de mots qui compose le titre anglais (que l'on ne peux dévoiler sous peine de tout gâcher…). Certains seront peut-être déçus et y verront une fin facile mais de notre côté, nous ne trouvons rien à y redire. On peut même dire que le film s'apprécie davantage lors d'un deuxième visionnage en ayant la clé du mystère en main. A consommer avec modération quand même…

L'image est présentée dans un 16/9 qui respecte le 1.85 d'origine. Mis à part les flash-back et la fin, les couleurs ne sont pas très affirmées, laissant la place à un monde gris et froid, composé de beaucoup d'ombres. Les contrastes sont précis et la maîtrise technique du réalisateur toujours évidente, en particulier lors de scènes nocturnes.

Contrairement au 5.1 indiqué sur la jaquette, le disque présente deux pistes audio en stéréo uniquement : version originale anglaise et doublage français. Le doublage français est impeccable bien que le son perde un peu en intensité par rapport à la version originale. Les dialogues sont clairement audibles, la bande-son est le plus souvent discrète mais reste tout de même très efficace lorsqu'il le faut et aucun souci notable n'est à déplorer.

La section bonus présente trois bandes annonces : ARAGAMI, 2LDK et BREAKING DAWN. Nous trouvons également un court métrage français de sept minutes : NET KEEPER, réalisé par Fred Bargain. Un homme travaille tard à son bureau. Il reçoit un mail avec un fichier attaché. En cliquant dessus, une fenêtre s'ouvre contenant une très longue liste de noms. Il y trouve le sien ainsi que ceux de sa petite famille. Il copie le fichier et prend l'ascenseur où l'attend un homme qui a pour ordre de le tuer… Ce petit film très réussi baigne dans une ambiance de parano galopante et fait clairement référence à de nombreux films d'action récents et plus particulèrement asiatiques. Le court métrage aide à oublier lé déception devant une section bonus décidément très anémique. Notez que ce court était déjà disponible LA REINE DE NACRE, une compilation commercialisée par le même éditeur que BREAKING DAWN.

BREAKING DAWN est loin d'être un chef d'oeuvre du genre mais se place malgré tout au-dessus de la moyenne. C'est une histoire simple à l'apparence complexe dont la révélation finale laisse un sentiment agréable de crédibilité et non de déception, comme c'est souvent le cas. Laissez-vous tenter par les cauchemars que provoquent Don Wake…

Rédacteur : Marija Nielsen
55 ans
98 critiques Film & Vidéo
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Une réalisation réussie
Une construction toute en subtilité
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James Haven
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L'édition vidéo
BREAKING DAWN DVD Zone 2 (France)
Editeur
WE Prod.
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h24
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Stéréo
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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      • Bandes-annonces
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