Cela fait déjà un bon moment que Tobe
Hooper ne nous a pas gratifiés d'un bon film. En mettant
ce CROCODILE dans le lecteur, on attendait donc une bonne surprise.
Il faut croire, hélas, que Tobe
Hooper a perdu de sa hargne depuis bien longtemps.
Tout commence comme un épisode de BEVERLY HILLS. Une bande de jeunes très tendance part en vacances au bord de l'eau. Rapidement, on n'attend qu'une chose : que le reptile passe à table pour nous délivrer du spectacle affligeant et, on l'espére, caricatural de cette jeunesse. Après quelques passages mollassons d'une planche à moteur recouverte d'écailles, on déchante. Le crocodile s'avère aussi expressif qu'un sous-marin de poche en surface.
Plus tard, on nous fait le coup de BLAIR WITCH PROJECT durant une séquence nocturne où l'on ne discerne pas grand chose si ce n'est des jeunes qui crient et un reptile un peu moins statique une fois hors de l'eau.
Quelques en-cas décevants plus tard, on a droit a un mini-remake de LES DENTS DE LA MER. Si, si, je vous assure ! Et pour vous achever, ce passage se clôt par une séquence de SAUVEZ WILLY (véridique !). On n'en croit pas ses yeux.
Vous l'aurez compris, le crocodile mange à tous les râteliers d'un point de vue cinématographique à défaut de se faire plaisir avec des bouts de viande mieux exposés. De son côté, Tobe Hooper essaye tant bien que mal de retrouver la magie d'un MASSACRE A LA TRONCONNEUSE en faisant hurler son actrice principale et en distillant un minimum d'effets explicitement gores. Dommage car CROCODILE n'a pas d'ambiance stressante ou dérangeante. Tout tombe à plat. On osera la parenté avec LE CROCODILE DE LA MORT seulement en raison du reptile à grandes dents. Pour le reste, l'histoire ou le style n'ont carrément rien à voir. Tobe Hooper serait-il devenu un pseudonyme ? Quoi qu'il en soit, CROCODILE n'a même pas l'humour (in)volontaire qui pourrait le sauver à la manière d'un MOSQUITO. D'ailleurs, c'est Garry Jones, réalisateur de MOSQUITO, qui justement réalisera une suite à CROCODILE. Franchement, on espère que l'on rigolera un peu plus ce coup-ci.
Le disque locatif de CROCODILE délivre une image de bonne facture en 16/9. On regrettera l'absence de la version originale ou d'autres suppléments. Encore que ? Il faudra donc se contenter d'une biographie du réalisateur accompagnée de sa filmographie. Une bio qui ne met pas, à notre avis, assez l'accent sur le style particulier de Tobe Hooper. Peut-être est-ce fait exprès puisqu'il est absent du film. On terminera avec une bande-annonce. Un disque de bonne facture pour un film qui ne l'est pas forcément.