Le premier WISHMASTER ayant connu un petit succès (du moins à l'échelle de son modeste budget), un second épisode se voit mis en chantier assez rapidement. Toutefois, ce n'est plus le studio Live Entertainment qui le finance, mais Artisan. Le budget se voit réduit de moitié, tombant aux alentours de trois millions de dollars au lieu des six du premier film. KNB EFX et le réalisateur Robert Kurtzman ne sont plus de la partie, pas plus que le "parrain" Wes Craven, le producteur Pierre David ou le scénariste Peter Atkins. Quant au spectaculaire casting de vedettes de l'horreur qui animait le premier volet (Robert Englund, Tony Todd…), il s'avère lui aussi absent. En fait, de l'équipe originelle, seul subsiste l'acteur Andrew Divoff qui interprète le Djinn maléfique. La conception de cette suite est en fait confiée à Jack Sholder (LA REVANCHE DE FREDDY, HIDDEN…), qui en écrit le scénario et la met en scène.
Dans un musée, deux jeunes cambrioleurs libèrent malgré eux le terrible djinn qui était enfermé dans une pierre précieuse, elle-même scellée au coeur d'une statue datant des débuts de l'Islam. Le djinn tue un des deux voleurs, mais le second, une jeune femme nommée Morgana, parvient à s'échapper. Ayant adopté une forme humaine et s'accusant d'être aussi bien le responsable du vol et de la mort d'un gardien du musée, l'être démoniaque est envoyé en prison. Son plan se compose alors de deux volets. Il doit réunir 1001 âmes afin de préparer la venue de l'apocalypse, c'est-à-dire l'arrivée du peuple des djinns sur Terre. Mais pour que celle-ci ait vraiment lieu, il lui faut aussi exécuter les trois souhaits que lui demandera Morgana, sa libératrice…
Manque de budget oblige, si l'on compare WISHMASTER 2 à son prédécesseur, on constate une différence flagrante dans la forme. La mise en scène se montre plus plate, plus sage, les séquences fantastiques se font plus rares et, surtout, les effets spéciaux s'avèrent beaucoup moins nombreux et bien moins soignés.
Pourtant, cette suite ne manque pas de qualités. Si elle se montre moins généreuse dans le gore et les images bizarres, elle se concentre sur son récit et sur ses personnages. Ainsi, nous comprenons mieux, cette fois-ci, pourquoi le djinn tient tant à récolter des âmes. Les personnages qu'il affronte, particulièrement la jeune Morgana, sont mieux développés et le récit s'inscrit dans un cadre particulier (la communauté russe californienne) lui conférant une dimension supplémentaire. Toutefois, cette bonne impression est gâchée par quelques incohérences flagrantes (la manière dont le djinn récupère les âmes des joueurs au casino, par exemple).
En montrant moins souvent le djinn sous sa forme monstrueuse, Jack Sholder permet à Andrew Divoff d'incarner le démon sous une forme plus humaine. Le comédien affine son jeu et compose un personnage tentateur et ironique, plus convaincant et moins cabotin que dans le premier volet. Enfin, si les effets spéciaux se montrent moins spectaculaires que dans le métrage précédent, ils se laissent tout de même aller à des excès pour le moins surprenants : un homme s'auto-sodomise, une femme chie des pièces de monnaie… !
Cette suite sympathique connut une toute petite sortie dans les salles françaises tandis que, aux USA, il dut se contenter d'une simple distribution en vidéo. Dans ce pays, il sortit en DVD (zone 1, NTSC) sous la forme d'une édition réunissant les deux premiers WISHMASTER.
En France, WISHMASTER 2 est d'abord sorti chez Film Office en 1999, puis il fut retiré du commerce. Il revint en 2002 sous la bannière TF1 video, dans une édition spéciale que nous allons décortiquer ici.
Le film bénéficie d'un télécinéma 16/9 proposant un cadrage 1.78 proche du format panoramique 1.85 d'origine. Si la définition et les contrastes sont loin d'être parfaits, ils s'avèrent tout de même un peu supérieurs à ce qui était proposé par le même éditeur pour le premier WISHMASTER. Cette copie est globalement très acceptable.
En guise de bandes sons, nous avons le choix entre la version originale et le doublage français. Dans les deux cas, on peut sélectionner une piste DTS ou un mixage Dolby Digital 5.1. Sur la version originale, on regrette que les dialogues semblent mixés trop bas par rapport à la musique et aux bruitages. La version française amoindrit un peu ce souci, sans pour autant l'annihiler totalement. La différence entre les pistes DTS et Dolby Digital sont quant à elles minimes, les premières n'apportant qu'un léger surplus de naturel dans les sonorités. Un sous-titrage français est imposé sur la version originale.
En supplément, il faut se contenter d'une petite bande-annonce, disponible aussi bien en français qu'en anglais. Les autres bonus qui accompagnaient le disque Film Office (filmographies, notes de productions) se sont faits la malle.
Ce disque français paraît un peu moins attractif que l'édition américaine, celle-ci ayant le net avantage de réunir WISHMASTER et WISHMASTER 2 dans un seul emballage. Néanmoins, cette édition TF1 video a l'exclusivité des options francophones (bande-son et sous-titrage).