LE MEILLEUR ET LE PIRE DE 2015 PAR FRANCIS BARBIER
Une année pétrie de suites/prequelles/remakes en tous genres qui monopolisent les écrans et les cerveaux. Marrant de voir de vieilles franchises resurgir de la tombe des années 80. Comme si on avait l'impression d'assister à des sorties datant de 1985 ! Une année encore plus pauvre en imagination et en originalité que 2014. Heureusement, quelques perles subsistent.
LE MEILLEUR DE 2015 POUR FRANCIS BARBIER
- GOODNIGHT MOMMY
Un bel uppercut cinématographique en pleine figure. Apre, incisif comme une cicatrice ouverte saupoudrée de sel. D'une cruauté physique inconcevable, visitant le vrai côté sombre de la force, sans équivoque, lui. GOODNIGHT MOMMY génère un inconfort grandissant, salutaire. LE film de genre de l'année 2015, intelligent (enfin!)
- THE VOICES
Drôle, intelligent, décale et original. Un vrai point de vue de cinéaste et Ryan Reynolds qui sait se moquer de lui-même. Excellent.
- KINGSMAN
Malgré un début mou, un film qui rentre dans le lard des conventions, quitte à en exploser méchamment quelques unes au passage. un James Bond violent, branché cul et très classe dans sa transgression des genres.
- WHAT WE DO IN THE SHADOWS
Renouvelle habilement le mockumentary tendance THIS IS SPINAL TAP. Très drôle, s'octroyant un espace de liberté filmique assez rare de nos jours. Des vampires et des loups-garous qu'on aimerait voir plus souvent.
- RENAISSANCES
Revisitation actuelle d'OPERATION DIABOLIQUE, finement joué et mise en scène lisible, sans parler d'un joli travail sur la photographie. Pas inoubliable, mais dans le torrent de films qui se ressemblent tous, il sort indéniablement du lot.
LE PIRE DE 2015 POUR FRANCIS BARBIER
- THE PYRAMID
Hallucinant de voir un film aussi affligeant, au look de DTV et aux effets spéciaux pourris. Que cela arrive sur nos écrans (alors que d'autres bien plus excitants prennent la poussière !) est un mystère encore plus fun que cette péloche de fond de cuvette sale.
- THE VISIT
M. Night Shyamalan se perd dans le labyrinthe sans fin du found footage de gueule. Une histoire proche du néant, absence de frisson… le vide numérique à l'état pur.
- SAN ANDREAS
Une belle merdasse hollywoodienne de la pire espèce. De la destruction efficace mais avec un ramassis de stéréotypes, de récit foireux à base de divorcés qui remettent le couvert pour sauver la famille en perdition et pour finir sous un drapeau ricain comme symbole ultime. Beuark.
- REALITE
Prototype du film hipsterisé qui se regarde le nombril, restant à l'état de concept branchouille. Inutile et chiant.
- JUPITER : LE DESTIN de L'UNIVERS
Un gros bonbon sucré indigeste qui cache un navet interstellaire. Insondable de bêtise bibliothèque rose qui coûte pas loin de 200 millions de dollars. Ca fait cher du caprice.
- IT FOLLOWS
Probablement le plus belle escroquerie cinématographique de 2015. Un hold up d'idées repiquées sans vergogne sous un habillage adroit entre film de genre et suce-boules de la geekosphère - qui le lui rend bien. L'absence de logique lui sied à ravir.