Header Critique : TERREUR FROIDE (CHILLER)

Critique du film
TERREUR FROIDE 1985

CHILLER 

Une femme cryogénise son fils malade en attendant qu'un remède soit trouvé pour le guérir. Le malade est sorti de son hibernation dix ans après et soigné. Mais il a bien changé...

Alors que LES GRIFFES DE LA NUIT commence à connaître un grand succès, Wes Craven tourne juste après CHILLER pour la télévision. En effet, parmi les hauts et les bas de sa carrière, il réalise quelques téléfilms, diffusés sur les grandes chaînes américaines.

Ainsi, après un début de carrière placé sous le signe du cinéma indépendant et de la série B, il livre en 1978 L'ÉTÉ DE LA PEUR, anodine histoire de magie noire avec Linda Blair. Tourné en pellicule 35mm et sorti en salles dans quelques pays dont la France, ce métrage constitue une porte d'entrée vers Hollywood pour Wes Craven.

En 1984, il livre INVITATION POUR L'ENFER, dans lequel un jeune couple s'installe dans une nouvelle ville et se joint à un club local aux pratiques très spéciales. Ce téléfilm farfelu constitue un autre échec artistique dans la filmographie de Craven.

CHILLER est sa troisième création pour la télévision. Il met en vedette Michael Beck, connu comme chef de bande dans LES GUERRIERS DE LA NUIT. Ainsi que Paul Sorvino, vu peu avant dans THE STUFF de Larry Cohen.

CHILLER commence comme un récit de science-fiction soumettant des hypothèses sur les effets de la cryogénisation. Cette technique propose de geler un être vivant, puis de le "décongeler" plus tard. Toujours vivant bien entendu, sinon, l'exercice n'aurait guère d'intérêt ! La seconde partie du programme n'est pas encore au point de nos jours et relève de l'anticipation.

Ici, les médecins parviennent à sauver une personne traitée ainsi. Mais son retour à la vie ne se fait pas sans problème. Craven explore un thème qu'il retrouvera plus tard dans L'EMPRISE DES TÉNÈBRES consacré à la magie vaudou : une personne revient de l'état de mort. Hélas, dans ce CHILLER, ces possibilités ne sont qu'effleurées, lors de la discussion avec le prêtre par exemple, ce qui est dommage.

Craven préfère décrire un personnage cruel, dans la tradition des méchants typiques de ses films. Leur monstruosité n'est pas forcément physique. Ce sont leurs dérèglements sadiques qui les rendent inquiétants. Ils aiment tourmenter les autres, et ils s'amusent de leurs souffrances, de leurs peurs.

Ce caractère barbare et amoral les rend dangereux et terrifiants. On peut citer les brutes de LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE, les cannibales de LA COLLINE A DES YEUX, les "ogres" du SOUS-SOL DE LA PEUR, ou les assassins de SCREAM. La méchanceté ludique et pleine d'humour noir du personnage de Freddy, sa plus célèbre création, relève de cette même logique.

Dans CHILLER, la cruauté de Miles est aussi psychologique que physique. Il torture la foi d'un religieux, ou joue des mauvais tours à ses proches. Si la souffrance d'autrui ne l'émeut pas, elle peut encore l'amuser à l'occasion.

Malheureusement, le récit est trop lent et la mise en place de l'action est fastidieuse. Il faut attendre le milieu du métrage pour que l'histoire démarre vraiment. Pourtant, les acteurs sont dans l'ensemble convaincants. La réalisation de Craven est plutôt correcte, même si il recourt parfois à des ficelles un peu grossières pour effrayer le spectateur. CHILLER parait somme toute trop conventionnel, aussi bien par son scénario que par sa facture, vraiment très "téléfilm".

Il ne s'agit donc pas d'une très grande date dans l'œuvre de Wes Craven. Ce n'est pourtant pas un film déshonorant, et il pourra intéresser les fans de ce réalisateur.

Rédacteur : Emmanuel Denis
Photo Emmanuel Denis
Un parcours de cinéphile ma foi bien classique pour le petit Manolito, des fonds de culottes usés dans les cinémas de l'ouest parisiens à s'émerveiller devant les classiques de son temps, les Indiana Jones, Tron, Le Dragon du lac de feu, Le Secret de la pyramide... et surtout les Star Wars ! Premier Ecran fantastique à neuf ans pour Le retour du Jedi, premier Mad Movies avec Maximum Overdrive en couverture à treize ans, les vidéo clubs de quartier, les enregistrements de Canal +... Et un enthousiasme et une passion pour le cinéma fantastique sous toutes ses formes, dans toute sa diversité.
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