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Critique du film
RUIN ME 2017

 

Alex (Marcienne Dwyer) suit malgré elle son petit ami (Matt Dellapina) à Slasher Sleepout. Une expérience de survival pendant 36 heures entre camping sauvage, jeu de rôles slasher et escape room. Enlevés et balancés en pleine foret avec plusieurs autres personnes, un jeu de pistes macabre commence. Mais un véritable tueur semble s'être immiscé dans le jeu. Et Alex commence à comprendre que le jeu n'en est peut être pas un. Ou encore autre chose qui dépasse tout le monde ?

RUIN ME enfile graduellement le costume de la petite série B sortie de nulle part et qui fait au final un excellent job. En fait, plutôt que de jouer avec les règles du genre, il va en épouser la forme - celui d'un slasher. Mais en apparence, puisque le film prend de multiples virages à angles droit qui justement tenter de dérailler le spectateur au moment où il s'y attend le moins. Ça commence comme un jeu extrême qui puise sa source dans des survivals comme SEVERANCE (le gore en moins) mais se rapproche plus d'un WEEKEND DE TERREUR pour le ton général du jeu avec le réel et la fiction, ce que recopia amplement le père Fincher avec son très surestimé THE GAME. Et au moment où chacun pense avoir affaire à un produit calibré, le scénario réussit à prendre tout le monde de court.

Un début relativement adroit qui met en place chaque personnage, doté pour une fois de caractères emprunts de dualité. exit la chair à canon de type VENDREDI 13, les auteurs se dirigent clairement vers autre chose. Ils s'amusent avec leur concept et réussissent à sortir de la zone de confort habituelle du slasher et ses avatars pour tenter des diversions. Tout en maintenant le suspens requis - surtout défiant toute logique apparente. Tout est mis en place, justement, pour ruiner la vie des intervenants. Une approche très basique du groupe décimé en pleine forêt par un maniaque (les années 80 dans leur splendeur) mais également d'une touche de post-modernisme bienvenu. il s'agit là de la meilleure trouvaille du film, l'équilibre précaire entre les deux influences tiennent plus que correctement le spectateur en haleine.

Fatalement, l'autre versant de la médaille. un groupe aux identités bien définies, respectant les règles connues. Le geek obèse à lunettes, la jeune femme hypersexuée tendance gothique et son petit ami jaloux, la jeune vierge effarouchée, le mystérieux bellâtre ou tout du moins en apparence. Ne pas oublier que le scénariste-producteur-réalisateur Preston DeFrancis adopte le mode jeu. A la fois dans son film et avec celui qui le regarde. Désorienter les protagonistes et leurs avatars derrière l'écran. La plus complexe apparaissant être Alex, qui voit son personnage plus étoffé que le reste du casting. Une Marcienne Dwyer tout en fébrilité et fragilité. Surtout où au moment révéler petre en fait une ex-héroïnomane en proie à des hallucinations.

D'un point de vue technique, le Scope adopté n'apporte pas grand chose à l'ensemble. Une mis en scène fonctionnelle, sans fioriture, avec une direction d'acteur qui compartimente les rôles attribués, sans vraiment s'en départir. L'autre élément intéressant demeure le tournant vraiment tragique et plus noir vers le dernier quart. Un piège subtil, avec un petit relent de SAW dans son essence, mais pour mieux s'en éloigner au final. Le suspense sous-marin est intelligent, pervers et ses retournements bien vus.

RUIN ME offre un spectacle toujours fun à suivre, à défaut d'originalité flagrante ou de réinventer la roue. Une écriture qui choisit délibérément plus de substance que de style. Et une bonne dose de mystère et d'énergie. Quelques effets sanglants bienvenus, quelques incongruités et une «Final Girl» convaincante, avec un twist final très curieux. Recommandé.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
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