Header Critique : LAST ACTION HERO

Critique du film et du DVD Zone 2
LAST ACTION HERO 1993

 

Danny Madigan est un gamin qui préfère sécher les cours pour se rendre au cinéma le plus proche. Son ami, un vieux projectionniste, lui propose un soir une séance privée du quatrième volet de la saga «Jack Slater». Danny accepte bien entendu cette avant-première exceptionnelle qui lui permettra de découvrir, avant tout le monde, les dernières aventures de son héros favori. A projection exceptionnelle, billet exceptionnel. Danny se voit donc remettre un ticket certifié magique par le grand Houdini lui-même. Les effets ne se feront pas attendre et le jeune spectateur sera bientôt projeté dans le film, au côté du grand Jack Slater, héros invincible qui prendra bientôt acte de son statut purement fictionnel…

LAST ACTION HERO, ce sont les retrouvailles, six ans après PREDATOR, de la plus grande star d'action du moment et du réalisateur qui vient de révolutionner le genre avec PIEGE DE CRISTAL. Arnold Schwarzenegger et John McTiernan sont donc à nouveau réunis pour un projet au titre provisoire évocateur : EXTREMELY VIOLENT. Le titre définitif prendra le relais en nous promettant ce qui semble être LE film d'action ultime. Très vite, la presse s'enflamme et extrapole au point que le blockbuster devient l'un des évènements les plus attendus de 1993 aux côtés du JURASSIC PARK de Spielberg.

Lorsqu'elle arrive sur les écrans, l'œuvre de McTiernan fait l'effet d'une douche froide et colle une magnifique claque à la machine Hollywoodienne dont il est issu. LAST ACTION HERO n'est ni le film d'action tant attendu, ni le spectacle bourrin et violent tant fantasmé. Bien au contraire, nous sommes là en présence d'un métrage parodique qui démonte une à une les ficelles d'un cinéma d'action enlisé depuis plus de dix ans…

Tout y passe, des duos improbables aux héros invincibles en passant par les répliques «clé» nécessaires à tout métrage d'action... Montrés du doigt, ces tics récurrents sont ici transformés en forces et deviennent bien vite sujets à quelques gags bien sentis. En plus de décortiquer le genre, McTiernan s'autorise de nombreuses références via des répliques («Je reviendrai»), des personnages (le chef hurleur rappelant celui de L'ARME FATALE) ou même quelques détournements (Stallone sur une affiche de TERMINATOR). LAST ACTION HERO enfonce encore le clou en offrant à de nombreuses stars la possibilité de figurer très furtivement à l'écran. Robert Patrick (TERMINATOR 2), Jean-Claude Van Damme (BLOODSPORT), Sharon Stone (BASIC INSTINCT) ou encore Tina Turner (MAD MAX : AU DELA DU DOME DU TONNERRE) apparaissent ainsi l'espace d'une poignée de secondes.

Mais en plus d'être une parodie maîtrisée et ultra référentielle, LAST ACTION HERO se paye le luxe d'être une comédie efficace et un film d'action particulièrement nerveux. Mixant allègrement les genres, le métrage accumule les séquences «cultes» pour maintenir un rythme qui ne laissera pas au spectateur le moindre répit. En mettant l'accent sur la banalité d'un genre, McTiernan le transcende et parvient, une fois encore, à surprendre, plan après plan.

La séquence d'introduction de «Slater IV» est à ce titre un parfait exemple. Outrancière et particulièrement drôle, cette poursuite automobile n'en demeure pas moins un véritable monument durant laquelle, explosions et coups de feu viennent s'ajouter au tonitruant «Big Gun» hurlé par un Brian Johnson (troisième chanteur du groupe AC/DC) en pleine forme. Un véritable bonheur bourrin comme seul McTiernan sait (savait ?) les mettre en scène…

Plus subtil, LAST ACTION HERO nous convie par ailleurs à aborder la thématique des univers parallèles/alternatifs avec d'un côté, celui du réel (d'où vient le jeune Madigan) et de l'autre, l'imaginaire (celui de Slater). Le film, scindé en deux parties, transporte tout d'abord un individu réel dans un monde de fiction avant d'inverser la tendance en donnant vie à quelques personnages imaginaires. L'occasion pour l'acteur Arnold Schwarzenegger de se confronter l'espace de quelques répliques au personnage qu'il incarne dans la plupart de ses films. L'occasion encore de pointer du doigt la rudesse du monde réel («Il n'y a que dans un monde comme celui-ci où les méchants peuvent enfin gagner») bien souvent occultée dans les productions Hollywoodiennes, formatées et édulcorées. Notre monde nous sera ainsi très justement présenté comme sombre, pluvieux et désolé, à contrario de l'univers fictionnel qui lui, offre une représentation toute naïve du monde tel qu'on le fantasme (ensoleillé, fantaisiste, juste…). Dans un ultime pied de nez, McTiernan va même jusqu'à attenter à la vie d'un enfant et à celle de son héros. Mais non. Impossible. A Hollywood, enfants et héros ne meurent pas. Danny, reprend donc le rôle occupé par le fils de Slater et survit, effaçant l'affront fait en début de métrage. Encore plus improbable, Slater lui-même voit sa mortelle blessure disparaître miraculeusement une fois de retour dans son univers factice… Le cinéma n'est donc plus qu'une absurde vision de notre réalité, la parodie d'un monde réel tout comme LAST ACTION HERO est la parodie d'un cinéma devenu trop «normé».

La sortie de LAST ACTION HERO en DVD ne date pas d'hier. Elle fut cependant entachée en France par un disque faisant fi du doublage local (réellement savoureux) d'origine au profit d'un doublage Québécois difficilement acceptable pour les consommateurs basés en France… Finis les dialogues devenus cultes avec les années, oubliées les voix si familières et bonjour la platitude. Le film se trouvait donc réellement pénalisé par l'absence de la version découverte en salle et en France. Les rééditions ont bien entendu eu lieu mais impossible, aux vues des jaquettes, de différencier un disque avec doublage québécois d'un disque doublé en français… L'acheteur ne devant être pris pour une vache à lait, nous préférons chroniquer ici l'édition Belge du film. Disponible assez simplement sur le net pour une poignée d'euros, ce disque vous proposera en effet à coup sûr notre très chère piste française. Mieux encore, cette édition est très simplement identifiable puisqu'elle propose un visuel radicalement différent de celui utilisé pour les autres disques zone 2 (Angleterre, France ou même Japon). Le doute n'est donc pas de mise, c'est bien ce disque qu'il vous faut ! D'autant qu'en plus de la version française, celui-ci nous permet de jouir des doublages allemand, italien et espagnol, tous présentés en stéréo d'origine. Le doublage anglais diffère pour sa part puisqu'il profite d'un remixage sur 6 canaux. Pas de prouesse toutefois, cette version originale se contente en réalité d'être plus généreuse en basses, ce qui, reconnaissons-le, sied plutôt bien au film. L'image, proposée en 16/9ème au ratio 2.35 d'origine, est elle aussi très propre et nous invite à découvrir l'œuvre dans des conditions très respectables.

A cela s'ajoute une section bonus toutefois assez limitée. Notons cependant qu'à ce sujet, aucune édition DVD actuelle ne s'avère plus satisfaisante que le disque belge… Le premier bonus est donc un très bref Making-Of qui lorgne fortement vers le reportage promotionnel («on est tous géniaux, Arnold fait lui-même ses cascades, etc.»). Assez inintéressant, nous lui préfèrerons le clip musical du titre «Big Gun» de AC/DC. S'il débute comme un clip «classique», celui-ci prend vite une tournure assez proche de celle du métrage. Le personnage de Slater s'extrait ainsi une nouvelle fois de son univers fictionnel pour rejoindre sur scène le guitariste Angus Young dont il reprend la tenue d'écolier ! Un excellent clip donc pour ce qui se trouve être LE titre phare d'une bande originale pourtant fort bien lotie (Megadeth, Def Leppard, Antrax, Aerosmith, Alice in chains, etc.). S'ajoute à cela la bande annonce en version originale sous-titrée et les filmographies de John McTiernan et Arnold Albert Schweitzer… heu, pardon : Arnold Schwarzenegger.

Injustement boudé lors de sa sortie en salle, LAST ACTION HERO n'est clairement pas le film que l'on attendait en 1993. Parodie, humour et action font cependant très bon ménage et nous offrent un spectacle abouti en plus d'être réellement unique en son genre. Un film qui nous sert avec talent un Schwarzenegger en Hamlet, des chiens acrobates et un obèse explosif ne peut clairement pas laisser indifférent. De fait, il semble évident que ne pas avoir ce LAST ACTION HERO dans sa collection serait une monumentale erreur…

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
LAST ACTION HERO DVD Zone 2 (Belgique)
Editeur
Support
DVD (Double couche)
Origine
Belgique (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
2h05
Image
2.35 (16/9)
Audio
English Dolby Digital 5.1
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
German Dolby Digital Stéréo Surround
Italian Dolby Digital Stéréo Surround
Spanish Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
    • Making-of (6mn22)
      • Filmographies
      • John McTiernan
      • Arnold Schwarzenegger
    • Bande annonce
    • Clip musical : "Big Gun" de AC/DC
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