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Critique du film
LEPRECHAUN RETURNS 2018

 

Difficile de survivre après les horribles événements qui se sont déroulés en 1993… Ce monstrueux Leprechaun, sa passion pour l’or, son humour douteux et surtout tous ces morts… Pendant vingt-cinq ans, Tory Reding a tenté d’oublier mais rien n’y a fait. D’ailleurs après des années passées en hôpital psychiatrique, la malheureuse a finalement succombé à un cancer, laissant derrière elle une fille prénommée Lila. Elle-même hantée par les histoires de sa mère, la jeune femme entreprend de se rendre sur les lieux du drame. La vieille bâtisse est alors en cours de rénovation, en vue d’en faire une Sororité à orientation écolo. Un geste louable qui va malheureusement ramener le Leprechaun à la vie : il est temps de sortir les union pipes, le Lep’ vous invite à danser sa sanglante gigue !

Après un premier film signé Mark Jones en 1993, la saga Leprechaun a connu de nombreux opus plaçant notre lutin Irlandais au cœur d’intrigues et de lieux variés, pour ne pas dire incongrus. La campagne américaine, l’espace ou même les ghettos de Los Angeles, ont tous été le théâtre de massacres plus ou moins heureux. Car en effet, la qualité aussi s’est avérée très variable au fil des années. Les abîmes ont du reste été atteintes avec le « reboot » de 2014. Un véritable affront qui aura braqué aussi bien les critiques que les fans, obligeant la WWE Studios à faire volteface et se retirer tête basse. Le résultat de cette triste expérience est cependant très clair. Cristallin même. L’amateur est attaché à la recette de Mark Jones, à savoir une créature omniprésente, un humour potache et des meurtres aussi ludiques que généreusement gores !

En mars 2018, la chaine SyFy annonce ainsi le lancement d’un nouveau projet basé sur le Leprechaun. Consciente de l’aspect hautement déceptif, pour ne pas dire révoltant, de la précédente tentative, elle offre un communiqué qui se veut rassurant. Non seulement le Lep’ est de retour tel qu’on l’aime, mais il s’agira en plus d’une suite directe au premier volet ! Une grande première pour la saga puisque les films ont toujours été indépendants les uns des autres, faisant à chaque fois intervenir un petit monstre différent. Le lieu de l'action sera donc identique, du moins à l'écran puisque le film sera en réalité tourné à Cape Town, en Afrique du sud ! Jennifer Aniston, héroïne du premier film, sera ici largement évoquée en tant que « maman folle et décédée », alors que l’acteur Mark Holton reprendra pour le coup son rôle de Ozzie, le gentil benêt.

LEPRECHAUN RETURNS s’ouvre donc sur un bref rappel du sort qu’a connu le Leprechaun à l’issue du premier film. La créature vomit, fond, dégage un liquide vert et gluant avant d’exploser et de choir au fond d’un puit. Bref, on est dans le thème, le spectateur retrouve ses marques et, en même temps, il profite d’effets spéciaux en latex remis au goût du jour. En quelques secondes, le film de Steven Kostanski brosse son public dans le sens du poil et affiche un respect teinté de générosité. Et disons-le sans attendre : ce sentiment ne nous quittera pas, de la première à la dernière minute de pelloche !

Il faut dire qu’à ce petit jeu, Kostanski n’est pas un novice. Après des années passées au maquillage et effets spéciaux, le bonhomme se met à la réalisation de court-métrages, avant de passer au long avec le micro-budget MANBORG. Le manque d’argent se fait clairement sentir à l’écran, mais aucune concession n’est faite et les idées pullulent. La même année, il participe à FATHER'S DAY qui répond aux mêmes critères et là encore, l’absence de billets verts ne gène en rien la créativité. Avec THE VOID en 2016, il œuvre en compagnie de Jeremy Gillespie et livre un film qui passe en revue l’ensemble de la filmographie de John Carpenter. Bien que trop référentiel, trop évident, le long métrage n’en demeure pas moins très agréable à découvrir. LEPRECHAUN RETURNS est un peu du même tonneau, une œuvre sous influence, mais qui ne trompe jamais son spectateur. On pensera donc à L'ARMEE DES TENEBRES, on s’amusera de clins d’œil à APOCALYPSE NOW, ou d’un Leprechaun rejouant LES DENTS DE LA MER dans une cave ! Autant de scènes qui feront vibrer l’amateur de fantastique tout en lui offrant un métrage neuf et frais.

Dans cet opus, le Leprechaun conserve son appétence pour les rimes, ainsi que son humour décalé, souvent douteux. Les charmantes actrices qui hurlent avec une certaine ironie se prêtent même à un humour gentiment graveleux ! L'écologie est mise au coeur de l'intrigue, avec une insistance sur le "Vert" qui ramène bien évidemment à notre créature irlandaise. Le Lep' s’amuse également des avancées technologiques, des téléphones portables et autres drônes. Les séquences ou mises à mort associées fonctionnent la plupart du temps et apportent leur lot d’effets gores. Nous noterons que pour notre plus grand plaisir, le numérique se fait ici discret, et le latex rougi remplit son rôle de manière savoureuse, étonnante. Ce LEPRECHAUN RETURNS nous offre ainsi quelques-unes des plus belles morts de la saga !

Difficile donc de ne pas être conquis par ce métrage quasi-providentiel qui sort la saga de l’ornière dans laquelle elle croupissait. La relative réussite est d’autant plus surprenante qu’elle fait oublier l’absence de Warwick Davis au casting. L’acteur a en effet décliné l’offre et passé le relais à Linden Porco dont la très petite taille (81 centimètres) colle parfaitement au rôle. Porco a en outre la particularité d’être affecté par une forme de nanisme qui n’altère pas les proportions. Ce qui lui permettra d’incarner LITTLE MAN en 2006, ou la célèbre poupée tueuse dans LE RETOUR DE CHUCKY en 2017. Gageons qu’il reprendra le rôle du Leprechaun au sein d’un neuvième volet qu’on se prend maintenant à espérer !

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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