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Critique du film et du Blu-ray Zone A
LEPRECHAUN : ORIGINS 2014

 

Quatre jeunes voyageurs se sont mis en tête de visiter la campagne irlandaise durant leurs vacances. Hamish, un bonhomme du cru, les prend en sympathie et leur explique mousse en main l’histoire du patelin : jadis, la ville était une ancienne mine d’or qui, pour leur malheur, s’est un jour tarie. L’économie s’est alors effondrée et la population a peu à peu déserté, ce qui explique l’aspect pour le moins austère des lieux. En l’absence d’hôtel Ibis, Hamish leur propose le gîte dans sa petite cabane au fond des bois. Et devinez quoi ? La nuit venue, une violente et hideuse créature arrive pour délester nos voyageurs imprudents de leurs bijoux en or…

Après six films portés par l’acteur Warwick Davis, la saga Leprechaun connait une mise en sommeil en 2003. Un choix aussi malheureux que logique si l’on tient compte de la qualité déclinante des films, et des recettes de plus en plus maigres. Reste que la série avait son identité et qu’au sein du paysage horrifique, elle ne ressemblait à aucune autre. Toujours propriétaire des droits depuis le rachat de la Trimark Picture, Lions Gate annonce en 2013 un partenariat avec WWE Studios. A l’origine, cette société est intimement liée à l’univers du catch et leurs premiers films ont propulsé Dwayne Johnson à l’écran (BIENVENUE DANS LA JUNGLE, WALKING TALL), puis John Cena (THE MARINE), Glenn Jacobs (SEE NO EVIL) et Steve Austin (LES CONDAMNES). D’honnêtes divertissements, décomplexés et fleurant bon le cinéma des années 80 / 90, mais dans les années 2000 !

Sans surprise donc, l’annonce d’un Leprechaun nouveau s’accompagne de la révélation du nom de l’acteur-titre. Ce sera Dylan Postl, également connu sous le nom de scène de Hornswoggle. Un catcheur dont la particularité réside dans sa petite taille d’un mètre trente-cinq seulement. Taillé pour le rôle dirons-nous, d’autant que son statut d’athlète promet d’impressionnantes séquences. Mais cette annonce jette malgré tout un froid. Warwick Davis reste inoubliable et les fans masochistes de la saga ne comprennent pas. Pire encore, Postl déclare n’avoir vu aucun des opus précédents et affiche clairement l’objectif d’un « reboot », dégagé de l’influence des premiers films. Un pari risqué que l’on place entre les mains du réalisateur Zach Lipovsky. Un choix là encore incompréhensible pour toute personne ayant vu son TASMANIAN DEVILS, mis en scène pour SyFy : un effroi.

Malgré cela, LEPRECHAUN : ORIGINS aura droit à une avant-première en salle, chose que n’avait pas connue la saga depuis le second volet. L’évènement sera cependant de courte durée puisqu’il arrivera sur les plateformes VOD seulement quatre jours plus tard ! Le 26 août 2014, les spectateurs américains peuvent donc découvrir avec stupéfaction cette réinvention du mythe. Et le choc est grand. Si l’on excepte une réplique / clin d’œil au premier film (« Fuck you, Lucky Charms »), ce nouveau film n’a strictement rien à voir avec la série. Pire encore, il tente de réinventer le mythe du lutin irlandais par le biais d’un bouquin dans lequel on qualifie les « Tuatha Dé Danann » de Leprechaun. Or dans la mythologie Celte, les « Tuatha Dé Danann » sont des rois et des reines aux pouvoirs quasi-divins qui ont abondamment alimenté des générations entières de Comics ! Rien à voir avec des Leprechauns ! Comment peut-on avancer une telle aberration dans un pays dont 10% des citoyens se réclament fièrement d’ascendance irlandaise ? Et comment, sur ce postulat absurde, peut-on décider de l’aspect visuel du nouveau Leprechaun ?

Car oui, la créature titre est ici un choc. A mi-chemin entre le singe imberbe et le mulot, avec une vision de Predator daltonien, et des rugissements de lion. Assurément l’œuvre d’un esprit malade. Ceux qui n’appréciaient pas le « remplacement » de Warwick Davis voient leurs inquiétudes s’envoler : le nouveau « Leprechaun » ne pourra jamais faire oublier l’acteur « culte » de la saga, et son personnage. Cette vilaine créature aurait aussi bien pu être réalisée en CGI si le budget l’avait permis. Cachée la plupart du temps, on commence à la distinguer après plus de cinquante minutes de film. Et là encore, seule la tête et les griffes apparaissent fugacement. Lorsqu’en fin de pelloche, la bête apparait, sa peau est semblable à un pyjama blanc tacheté, un maladroit déguisement pour enfant.

Ce LEPRECHAUN : ORIGINS a donc tout du film déroutant, mais aussi affligeant. Le spectateur se trouvera emporté dans ce qui n’est qu’un bête film de monstre, chassant une bande d’adolescents calfeutrés dans une cabane forestière. L’originalité est aussi absente que l’efficacité. La mise en scène est plate, les mises à mort peu nombreuses et anti-spectaculaires. Le jeu des acteurs n’arrange malheureusement rien et la maigre carrière des uns et des autres n’en sortira pas grandie. Seul Brendan Fletcher parviendra à rebondir en affichant par la suite de nombreuses participations significatives à quelques séries télé.

Par souci d’honnêteté, nous soulignerons tout de même deux ou trois effets gores réussis, et ce même si la largeur des entailles ne semble pas déranger les victimes. Nous noterons également que le gros des efforts a été mis sur le faciès de la créature, qu’on aurait pu qualifier de « soigné » s’il était apparu dans un film de mulots-tueurs. Mais on nous vend ici un Leprechaun et le spectateur ne s’y trompera pas. Le film sera massivement boudé à sa sortie, et ne rapportera que deux petits millions de dollars en recette vidéo aux Etats-Unis. Dans bon nombre de pays, le film ne sortira tout simplement pas. C’est le cas en France où le film n’existe que sur Amazon Prime, discrètement, en version originale et sans même des sous-titres ! La leçon est comprise, la WWE plie les gaules et se retire sans bruit de la saga à laquelle elle vient d’asséner un Suplex douloureux. Mais il en faut plus pour mettre un Leprechaun au tapis…

A défaut de solution francophone, mieux vaut se tourner vers l’import pour découvrir l’affront. Et cela tombe bien, LEPRECHAUN : ORIGINS est le septième film du coffret Blu-Ray américain Lions Gate sur lequel nous nous sommes penchés ! Encore une fois, l’image proposée est superbe et très propre. La compression est invisible, sauf peut-être lors des passages en vue suggestive de la créature, où nous ne saurions dire si le rendu est fidèle à l’attendu… Le ratio 1.77 respecte à peu de chose près le 1.85 d’origine et l’encodage 1080p est très précis.

Sur le plan sonore, nous avons sans surprise droit à une piste plus ample que sur les films précédents. La piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 offre une belle spatialisation, et se montre à la fois précise et énergique. Votre écoute pourra être assistée par la présence de sous-titres anglais pour malentendants, ou espagnols.

Sur le plan éditorial, le coffret Lions Gate s’est montré généreux et pertinent avec la saga historique mais se montre minimaliste avec ce vilain petit canard. Point de commentaire audio, mais deux petites featurettes assez promotionnelles, gonflées d’images du film pour atteindre difficilement les 6 minutes, et 4 minutes 50 secondes. Le manque de budget et d’ambition se ressent donc jusque dans ses bonus. Bien dommage mais soyons positif, et accordons à LEPRECHAUN : ORIGINS le fait que c’est grâce à lui qu’a pu voir le jour ce très riche coffret, et avec lui de superbes copies pour de modestes films…

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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L'édition vidéo
LEPRECHAUN : ORIGINS Blu-ray Zone A (USA)
Editeur
Lions Gate
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
USA (Zone A)
Date de Sortie
Durée
1h30
Image
1.78 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio Stéréo
Sous-titrage
  • Anglais
  • Espagnol
  • Supplements
      Aucun
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