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Critique du film et du DVD Zone 0
THE PACK 1977

 

Jerry, biologiste marin spécialisé dans l'étude des crevettes, assiste à l'arrivée des derniers touristes de la saison estivale sur la petite île de Seal. Ni lui, ni ces derniers ne se doutent qu'une horde de chiens affamés, malheureuses bestioles perdues ou abandonnées par leurs maitres au fil des années en ces lieux sauvages, s'apprêtent à faire d'eux leur prochain casse-croute...

Lorsque THE PACK sort dans les salles obscures américaines, à la fin de l'été 1977, la soif du public pour les films dit d'agressions animales, stimulée par le phénoménal succès des DENTS DE LA MER deux ans plus tôt, n'est pas encore totalement retombée. Il va pourtant sans dire que le film de Spielberg n'a rien inventé en la matière, ne faisant que rafraichir un concept cinématographique déjà vieux d'au moins une bonne décennie. Mais, la demande étant désormais au rendez-vous, les studios américains vont fort logiquement mettre le paquet sur ce type de productions. Du grizzly à l'araignée en passant par l'abeille, l'orque, le bison ou le ver de terre, l'homo sapiens va ainsi se faire trente millions d'ennemis mortels plusieurs années durant, dans des films flirtant très souvent avec l'horrifique, voire parfois avec le surnaturel. Rentrant dans la sous-catégorie du film de «chiens enragés», THE PACK est quant à lui à rapprocher de titres tels que le TRAPPED de Frank de Felitta, LES CHIENS FOUS de Burt Brinkerhoff ou encore les subséquents CUJO de Lewis Teague et MAX, LE MEILLEUR AMI DE L'HOMME de John Lafia.

A l'origine du projet cinématographique THE PACK se trouve un roman de David Fisher que le réalisateur Robert Clouse va se charger lui-même d'adapter à l'écran. Robert Clouse : voilà un nom que l'amateur de films d'art martiaux prononce généralement avec une déférence quasi religieuse. Et pour cause ! C'est à lui que l'on doit le mythique OPERATION DRAGON, ou les premiers – et pour ainsi dire derniers – pas de Bruce Lee dans l'univers du cinéma d'action hollywoodien. Encouragés par ce succès planétaire, Robert Clouse et son producteur Fred Weintraub n'auront d'ailleurs de cesse par la suite de tenter de réitérer l'exploit, revenant très régulièrement au genre karaté en le cuisinant à chaque fois à la mode du moment. Malheureusement, côté castagne jamais Jim Kelly, Joe Lewis, Cynthia Rothrock ou même Jackie Chan ne parviendront à faire oublier Bruce Lee et, côté emballage, reconnaissons que si leurs tentatives de remix à la sauce blaxploitation (LA CEINTURE NOIRE), policière (GOLDEN NEEDLES) ou comique (LE CHINOIS) s'avèrent à la revoyure plutôt plaisantes, les dernières variantes proposées par le binôme (GYMKATA ou les deux CHINA O'BRIEN) témoignent d'un sévère tarissement de l'inspiration.

Toutefois, résumer l'oeuvre de Robert Clouse au seul genre du film d'arts martiaux serait un brin réducteur. En effet, c'est bel et bien à lui – et Fred Weintraub - que l'on doit le très intéressant film d'action post-apocalyptique NEW-YORK NE REPOND PLUS avec Yul Brynner... ainsi donc que ce nettement plus obscur THE PACK, dans lequel le réalisateur retrouve sa vedette de GOLDEN NEEDLES, Joe «Baby face» Don Baker. Notons enfin que cette tentative de diversification du côté du suspense horrifique, et plus précisément du film d'attaque animale, connaitra en quelque sorte un second tome dans la filmographie de Robert Clouse : le plus diffusé et explicitement titré LES RATS ATTAQUENT. Un dyptique que l'on entend déjà certains surnommer facétieusement son «Rat pack» à lui !

Demeuré inédit en salles dans l'hexagone, THE PACK ne constitue ni un fleuron du film de bébêtes tueuses, ni même un titre majeur dans l'œuvre du sympathique Robert Clouse. Certes, face à des pellicules aussi peu recommandables que FORCE 5 ou CHINA O'BRIEN 2, l'ensemble n'a guère de mal à faire bonne figure au sein de sa filmographie. Par ailleurs, il faut bien reconnaitre que Robert Clouse signe un travail globalement aussi efficace qu'agréablement discret, qui ne cherche pas à épater la galerie à tout prix et démontre par là de réelles prédispositions à perpétuer l'esprit sain du cinéma bis des Gordon Douglas et Don Siegel d'antan. Tout juste le cinéaste se laisse-t-il tenter par l'emploi du ralenti sur certains passages d'action/tension afin de marquer son territoire, un gimmick certes propre à l'époque mais également très présent sur l'ensemble de son cinéma.

Rien à redire donc sur la réalisation de Robert Clouse, qui non seulement parvient sans difficulté à instaurer et entretenir une agréable petite ambiance de type suspense horrifique mais surtout assure plus que correctement la partie dans les moments clefs de l'oeuvre, lorsque la meute du titre passe à l'attaque. Indéniables clous de ce modeste spectacle : les séquences d'agressions canines, garanties 100% vrai toutou, ont clairement de la gueule. Déjà parce que plusieurs des bestioles mises en scène ont assurément l'air peu commode, ensuite parce que, sur certains plans, on constate que les comédiens ont côtoyé de très près leurs homologues canins, enfin parce que Robert Clouse, aidé d'un montage et de cadres malins, emballe impeccablement toutes ces séquences.

Moins satisfaisant en revanche est le script. On passera encore sur l'aspect routinier de l'ensemble des péripéties ou même sur le peu de relief accordé aux divers protagonistes, portant pour la plupart les stigmates du syndrome «film catastrophe», soit un profil psychologique se résumant pour chacun à un seul trait de caractère grossièrement dépeint. En revanche, difficile de fermer totalement les yeux sur le manque de crédibilité de plusieurs moments forts du récit. Ainsi, comment expliquer l'irrationalité du comportement de nos héros qui, confrontés directement à leurs homologues à truffe humide, oublient très régulièrement d'utiliser les armes à feu qu'ils ont à leur disposition, ou bien ne s'en servent que pour frapper les dites bestioles, comme ils emploieraient un balai ou une batte de baseball ?

Honorable petite bande d'action/frissons s'avérant au défaut d'autre chose spectaculaire là où le spectateur l‘attend le plus, THE PACK est venu rejoindre à l'automne 2011 l'offre "DVD On Demand des studios Warner. Comme tous les titres sortis sous la bannière Archive collection, cette édition se distingue avant tout par la concision de sa présentation et son absence de contenu éditorial digne de ce nom.

Sans proposition de menu chapitré mais néanmoins découpée en 28 portions, l'oeuvre n'est évidemment disponible que dans sa version anglaise, présentée en Dolby Digital mono. Avec un transfert 16/9ème, la copie ne préserve pas totalement le format 1.85:1 d'origine de THE PACK préférant remplir complètement l'écran, donc en 1.78:1, un recadrage très minime. Annoncée par Warner comme remasterisée, l'image s'avère globalement des plus satisfaisants. Sur un titre des années 70 aussi longtemps délaissé que celui-ci, il était en effet à redouter davantage de griffures et autres petites poussières. Une crainte vite dissipée : l'image est claire, très agréable à l'oeil. Seule petite réserve, qui tient cependant davantage au travail photographique de Ralph Woolsey : les scènes nocturnes nous paraissent un poil sombres, ne permettant pas toujours de pleinement goûter au spectacle proposé par Clouse.

Pour ce petit film essentiellement destiné à une poignée de connaisseurs ou nostalgiques, Warner n'a donc pas vraiment mis les bouchées doubles. Démarche logique pour le studio mais, il va sans dire, quelque peu frustrante pour le cinéphile, plus encore si ce dernier ne maitrise pas (encore) la langue anglaise.

Rédacteur : Emmanuel Verlet
52 ans
6 critiques Film & Vidéo
On aime
Des scènes d'attaques animales qui assurent
Un agréable cachet bis, à l'ancienne...
On n'aime pas
Un script routinier
Une édition ultra minimaliste réservée aux anglophones
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L'édition vidéo
THE PACK DVD Zone 0 (USA)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
USA (Zone 0)
Date de Sortie
Durée
1h39
Image
1.85 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      Aucun
    Menus
    Menu 1 : PACK, THE
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