GERARDMER 2015 : SAMEDI 31 JANVIER

1 février 2015 
GERARDMER 2015 : SAMEDI 31 JANVIER

Troisième jour du festival, sous la neige, débutant avec IT FOLLOWS second long métrage de David Robert Mitchell. Déjà passé dans quelques festivals auparavant dont la Semaine de la critique à Cannes et l'Etrange festival, il a dores et déjà un distributeur puisqu'il sortira mercredi prochain. C'est l'histoire d'une jeune fille d'une banlieue américaine modeste qui suite à une aventure sexuelle avec un garçon devient la proie d'une étrange créature capable de prendre différentes apparences. Fonctionnant excessivement bien avec des ressorts imaginatif pour distiller la peur, le métrage bénéficie de plus d'une superbe image. Utilisant l'imagerie de John Carpenter ainsi que les codes du slaher, David Robert Mitchell livre une oeuvre unique qui a déjà trouvé son chemin dans les pages de Devil Dead.

Suivait ensuite LES AMES SILENCIEUSES produit par la Hammer. John Pogue réalise là son second métrage. Suivant les traces de LA MAISON DES DAMNES de John Hough, le film retrace l'histoire d'une équipe de scientifiques tendant d'utiliser la parapsychologie pour éclairer un cas semblant être de possession. Jouant sur l'éternel combat entre la religion et la science, se basant sur la foi que chaque personnage peut ressentir, il aborde une thématique très intéressante. Empruntant une mise en scène très classique, on sent néanmoins une volonté de rajeunir le genre avec l'utilisation de certaines séquences en found footage. Malgré cet esprit jeune et moderne collant à l'esprit actuel du cinéma de genre, il porte l'ADN de la Hammer, avec son ambiance gothique à souhait et l'importance accordée à l'ambiance.

THE MAN WITH THE ORANGE JACKET de Aik Karapetian, un film letton ayant mis, faute de moyen, 5 ans à se faire. Il raconte l'histoire d'un type qui après avoir perdu sa place décide d'aller tuer son patron. Suite à un double meurtre froidement procédé dans une tenue qui n'a rien à envier à celle des psycho killer des slasher, il choisi de s'installer confortablement dans la maison de ses victimes. Fourmillant d'idées, sans doute dû à la longueur de sa production, le film en est malheureusement bancal. Le postulat de départ était original et intriguant malheureusement le réalisateur s'est perdu en route livrant un film nébuleux et un peu vide au final. On ne sait pas trop ce qu'il veut nous dire, sans doute parce qu'on se perd en court de route avec une histoire de culpabilité, le tout dans une atmosphère étrange qui peut plaire.

THE MAN WITH THE ORANGE JACKET - Poster THE MAN WITH THE ORANGE JACKET : Bande-annonce

Suivait ensuite REALITE de Quentin Dupieux qui s'avère être plus un film atypique que réellement de genre bien qu'il ai une atmosphère fantastique. Véritable bijoux, il s'attarde sur plusieurs destins croisés de personnages haut en couleur, du directeur d'école se déguisant en femme durant son temps libre, un Alain Chabat en technicien se rêvant réalisateur en passant par une fillette nommée Réalité qui dans son histoire unis tous ces destins. C'est un récit croisé qui multiplie les mises en abimes, le film dans le film, puisque ça parle beaucoup de tournage et de réalisation, mais aussi le cauchemar dans le cauchemar, en passant par des instants de folie pure, d'autre de poésie et de grâce, tout en gardant l'esprit absurde si chère à Quentin Dupieux. Une rêverie envoûtante qui pour ma part m'a fait penser à Lost Highway dans sa manière d'aborder le rêve et le sentiment de confusion. Hypnotisant jusqu'au bout des ongles, le film est en plus servi par une excellente bande son.

REALITE - Poster REALITE : Bande-annonce

Puis une fin de journée en guise de feu d'artifice avec le nouveau film d'Andy et Lana Wachowski : JUPITER - LE DESTIN DE L'UNIVERS... et à l'arrivée un navet aux proportions cosmiques. Handicapé par une Mila Kunis totalement hors de propos, aussi mauvaise qu'il est possible d'imaginer. Couplée à Channing Tatum aussi expressif qu'une escalope de veau défraichie, ils portent un film qui pose des problèmes dès les premières minutes. Faire d'une femme de ménage qui manie le balai à chiottes toutes les deux minutes pour nettoyer des cuvettes LA femme qui sauvera l'univers… même au 36e degré, il y a un souci. Jouer comme une gardienne de vaches du Nebraska n'apporte une crédibilité à l'entreprise qui repose alors sur une bande son assourdissante, bazardant des envolées musicales gloubiboulbesques d'un Michael Giacchino sous emprise illicite et des effet spéciaux majestueux. Mais qui finissent par lasser, tant l'histoire apparait au final bien ridicule. On sent quelques problèmes dans le montage avec des passages assez brutaux d'une scène à l'autre qui montrent des soucis de rattrapages, sans parler d'une scène de cambriolage débile avec les parents de la pauvre Jupiter. Warner doit avoir peur : ils ont raison, le film a tout pour être un vide atomique.

JUPITER - LE DESTIN DE L'UNIVERS - Poster JUPITER - LE DESTIN DE L'UNIVERS : Bande-annonce

Enfin, la journée se clôturait par une nuit bien saignante, à partir de minuit et demi, avec les films EAT, AMERICAN BURGER ainsi que le très fun ZOMBEAVERS et ses castors-zombies. Un belle façon de passer directement du samedi au dimanche pour les festivaliers qui attaqueront une dernière journée toujours aussi riches en découvertes cinématographiques.

EAT - Poster EAT : Bande-annonce AMERICAN BURGER - Poster AMERICAN BURGER : Bande-annonce
ZOMBEAVERS - Poster ZOMBEAVERS : Bande-annonce

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
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