PIFFF 2013 : SAMEDI 23 NOVEMBRE

24 novembre 2013 
PIFFF 2013 : SAMEDI 23 NOVEMBRE

Pour cette avant-dernière journée de l'édition 2013 du PIFFF, le festival présentait un film très attendu. L'ETRANGE COULEUR DES LARMES DE TON CORPS est le nouvel essai cinématographique du duo Forzani / Cattet. Si vous avez aimez AMER, il y a de fortes chances pour que vous appréciez ce film qui sera dans les salles françaises en 2014. Par contre, si le premier long-métrage des cinéastes vous avait laissé dubitatif, vous ne changerez pas d'avis. Les auteurs nous avaient dit que pour leur nouveau film, il mettrait un peu plus l'accent sur l'intrigue. A l'arrivée, c'est un peu le cas mais le film conserve ses aspects expérimentaux qui le mettent totalement en marge d'un cinéma traditionnel. Plus que AMER, les deux cinéastes jouent avec l'image et le son, à outrance. Tellement que par instant, on verse dans une mise en image qui perd totalement de vue ce qu'elle est sensée raconter. Les passages en split-screen, totalement inutiles, jusqu'à jouer à Maxi-Tête, en sont le meilleur exemple. C'est aussi l'un des rares films où même les personnages se rendent compte qu'il y a un problème jusqu'à hurler «Arrêtez le son, c'est insupportable !». Personne ne viendra le contredire et certainement pas les spectateurs qui ont subi une bande sonore volontairement agressive. Car le résultat s'avère tout de même assez désagréable à l'arrivée. Surtout que les deux cinéastes utilisent des morceaux musicaux bien connus des cinéphiles mais ne retrouvent jamais leur force. Prenons le morceau d'Alessandro Alessandroni de KILLER NUN, un passage musical qui a une véritable force au sein du métrage de Giulio Berruti puisqu'il s'inscrit dans une scène choc. Dans L'ETRANGE COULEUR DES LARMES DE TON CORPS, il est mis en place dans une séquence peu intéressante et surtout entrecoupé pour y inclure des plages de silence, gâchant sa force musicale. Et plus que AMER encore, le film fait dans les citations très explicites. Impossible de ne pas penser à BABA YAGA, au INFERNO de Dario Argento avec même des bouts de TENEBRES pour bien expliquer le traumatisme sexuel du personnage. Car L'ETRANGE COULEUR DES LARMES DE TON CORPS évoque une nouvelle fois ce lien entre sexe et violence, le tout emballé dans une expérience définitivement « arty » qui ne peut que diviser de manière radicale les spectateurs. L'ETRANGE COULEUR DES LARMES DE TON CORPS a en réalité les mêmes qualités que AMER mais accentue largement ce que beaucoup n'hésiteront pas à qualifier de défauts. Alors, oui, c'est une expérience particulière sur grand écran, mais ça ne la rend pas spécialement sympathique !

L'ETRANGE COULEUR DES LARMES DE TON CORPS - Poster

La deuxième séance de ce samedi était consacrée à la compétition des courts-métrages français. Sept courts qui se sont montrés largement au-dessus de la sélection de l'année dernière. Le crû 2013 est donc bien plus satisfaisant mais on vous en parlera plus en détail très prochainement. A noter qu'en préambule de cette séance, il fut possible de découvrir deux bandes annonces de la seconde saison de la série METAL HURLANT CHRONICLES, présentées par l'un de ses créateurs qui nous a expliqué ses motivations mais aussi les difficultés de monter de tels projets. Dans la deuxième saison, il y aura donc Michael Biehn et Michael Jai White, ça on l'a vu sur l'écran, mais on nous a aussi dévoilé la présence, une nouvelle fois, de Scott Adkins.

La soirée a début par un court-métrage en provenance du Québec. MEMORABLE MOI fut un grand moment, alliant humour et trash de la meilleure manière qui soit. Un complément logique de CHEAP THRILLS, le dernier long-métrage en compétition. Pas mauvais, le métrage suit un déroulement qui se montre amusant au départ mais qui finit dans l'horreur. Néanmoins, sa narration est très prévisible. Trop, même. Au point que passé son introduction, il faudra surtout se raccrocher à l'interprétation de David Koechner, acteur souvent mémorable dans des seconds rôles. Mais cette réflexion sur les extrémités que l'on n'est prêt à atteindre pour assurer la survie de sa famille semble tout de même un peu légere !

CHEAP THRILLS - Poster

Les vrais festivaliers se sont lancés dans une nuit entièrement dédiée à Stephen King aux alentours de 22 heure. Un marathon débutant par un court-métrage adapté d'une nouvelle de l'écrivain. La narration semble s'orienter sur la solitude d'un homme dans un grand immeuble d'habitation. Mais, on finit par comprendre qu'il est surtout tourmenté par le souvenir des attentats du 11 septembre. Subtil, le « Fantastique » s'y dévoile discrètement jusqu'à un dernier plan surprenant dans ce THE THINGS THEY LEFT BEHIND.

La subtilité, ce ne fut peut être pas le fort de CARRIE : LA VENGEANCE. Plus de trente cinq ans après l'adaptation du livre original par Brian De Palma, ce nouveau film suit assez consciencieusement l'intrigue. Pour ceux qui avaient déjà vu CARRIE AU BAL DU DIABLE ou bien lu le livre, voire les deux, il n'y avait au final aucune véritable surprise. Pour autant, si l'on met de côté le film de Brian De Palma, le résultat n'est pas non plus si mauvais. Le souci se situe essentiellement dans un déroulement où l'on nous dévoile trop rapidement les pouvoirs de télékinésie, quitte à se rapprocher plus dans une scène de L'EXORCISTE que de CARRIE. De plus, l'intrigue semble se développer un peu trop rapidement, de manière moins naturelle que dans le film de Brian De Palma. Enfin, si Julianne Moore et Chloé Grace Moretz, mère et fille dans le film, s'investissent complètement dans leur rôle, elles ont tout de même beaucoup de mal à faire oublier les interprétations de Piper Laurie et surtout Sissy Spaceck, cette dernière étant parfaite pour le personnage principale !

CARRIE (2013) - Poster

Comme pour CARRIE : LA VENGEANCE, Fausto Fasulo a présenté tous les films de cette nuit et ce jusqu'à une heure avancée de la nuit. Ainsi se sont enchaînés de vrais classiques. Avec CREEPSHOW, film à sketches en hommage aux bandes dessinés d'horreur, sur un scénario original écrit spécialement par Stephen King pour George Romero. L'écrivain interprète même, de façon amusante, le rôle principal de l'une de ces histoires. Il est d'ailleurs intéressant de noter qu'il faisait déjà une brève apparition dans le KNIGHTRIDERS, toujours de George Romero.

CREEPSHOW - Poster

SIMETIERRE changeait de registre en laissant de côté l'aspect humoristique des sketches de CREEPSHOW. Il y est question d'un cimetière indien aux propriétés très étranges. Une famille en fera l'amère découverte lorsqu'un accident les frappera en plein cœur. Assez sombre, il s'agit de l'une des meilleures adaptations d'un livre de Stephen King au cinéma et ce même si des parties sont occultées sur grand écran en raison de la durée d'un film produit pour le cinéma. Il s'agit aussi du chef d'œuvre de Mary Lambert, la réalisatrice s'étant perdue depuis dans les affres des petites productions en vidéo.

PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card PET SEMATARY Lobby card

La nuit s'est terminé tôt en ce dimanche matin après la projection de CHRISTINE. Un film de John Carpenter sur grand écran, l'événement est devenu rare et si vous n'aviez jamais découvert la belle carrosserie du film au cinéma, vous avez certainement loupé l'occasion de vous rattraper ! Surtout que cela ne risque pas de se reproduire de si tôt ! Difficile de savoir si les organisateurs avaient choisi d'ouvrir et terminer la nuit sur deux longs-métrages qui mettent en scène des personnages un peu ingrats et qui ont de fait des difficultés à s'insérer parmi les jeunes de leur âge. Mais cela semblait, au final, assez logique de faire ainsi pour cette nuit qui aura épuisé, mais avec bonheur, la plupart des spectateurs présents.

CHRISTINE - Poster

Respect aux festivaliers qui auront une petite mine et l'air fatigué aujourd'hui et qui seront présents dès la première séance de ce dimanche. Pour cette dernière journée, à ne pas louper, THE WICKER MAN dans la version la plus jolie techniquement jamais vue sur un écran, le film ayant été nettoyé récemment pour une ressortie dans les salles anglaises (voir news du 2 septembre). Et, bien sûr, WOLF CREEK 2 qui viendra clôturer le festival après la cérémonie de remise des prix !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
54 ans
10302 news
570 critiques Film & Vidéo
4 critiques Livres
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire