PIFFF 2013 : JEUDI 21 NOVEMBRE

22 novembre 2013 
PIFFF 2013 : JEUDI 21 NOVEMBRE

Troisième jour de cette édition 2013 du PIFFF avec, une nouvelle fois, d'excellents moments sur grand écran ! Pas tout, évidemment… D'ailleurs, le court-métrage qui a ouvert la journée vers 14 heure a laissé de marbre l'assistance. A moins que tout le monde ne soit resté scotché par IN VINO au point d'observer une minute de silence… En même temps, quand une intrigue tourne autour d'une obsession franco-française, celle du logement, il n'y a pas de quoi s'enthousiasmer. Des voisins ont des soucis, Judith aimerait bien acheter l'appartement d'à-côté pour avoir plus d'espace. Par contre, Robert, lui, il a de gros problèmes de moisissure et d'assurance. Passionnant ! Le «Fantastique» s'invite dans l'immeuble, demande des bisous et nous laisse en plan sans aucune ivresse avec une seule image réussie : une créature s'extirpe d'une tâche incrustée dans un mur. Un plan de deux secondes sur vingt minutes, c'est un peu redoutable !

A peine IN VINO terminé, les nombreux spectateurs de ce jeudi après-midi ont pu découvrir ANIMALS, une production espagnole pour le moins curieuse. Surtout qu'elle fait écho au film, lui aussi en compétition, de la veille. En effet, cette année, il y a pas mal d'œuvres dans la programmation du festival qui se focalisent sur des personnages en mal de communication, solitaire ou ayant du mal à s'insérer dans l'univers qui les entoure et forcément à la charnière entre l'adolescence et l'âge adulte. Dans ANIMALS, un étudiant a conservé un ami imaginaire représenté par l'ours en peluche de son enfance. Cela pourrait être une comédie mais c'est un peu l'anti-TED du genre. Le métrage nous entraîne en réalité dans une virée dépressive en compagnie d'un jeune homme qui se cherche ou qui n'accepte pas ce qu'il est. Difficile de trancher, ANIMALS est plutôt nébuleux à l'arrivée concernant les motivations de son personnage qui tâtonne entre homo et hétérosexualité. Ce qui est certain, c'est qu'il évoque les blessures de l'adolescence et les difficultés de s'affirmer jusqu'à, pour certains cas, déboucher sur de vrais traumatismes. Néanmoins, le cinéaste finit son film dans une fête d'Halloween mélangeant un peu n'importe quoi, sorte de débauche de thèmes liés de manière artificielle à son sujet à l'instar des massacres dans les lycées américains. Le résultat se montre ainsi un peu foutraque et, à moins de s'attacher à son personnage principal, ANIMALS n'a rien de très chaleureux. A l'issue de la projection, le réalisateur Marçal Forés a discuté avec le public et avait même amené avec lui l'ours en peluche du film. Par contre, les organisateurs ont certainement eu quelques sueurs froides, ce question réponse ayant donné la parole à un «fan» qui avait manifestement, lui aussi, besoin de contact humain...

ANIMALS - Poster

Le deuxième long-métrage de la journée était programmé dans une «Séance culte» permettant de découvrir ou redécouvrir un métrage du passé. Ce fut donc OPERATION DIABOLIQUE de John Frankenheimer. Le réalisateur de UN CRIME DANS LA TETE réalisait quelques années après un autre métrage assez étrange où des hommes ont l'opportunité de recommencer leur vie. Mais on n'échappe pas à ce que l'on est réellement comme le découvrira le héros du film. Ce fut un plaisir de le revoir sur grand écran mais il faut être tout à fait franc. Une fois que l'on connaît le déroulement ainsi que le dénouement de l'histoire, OPERATION DIABOLIQUE perd un peu de sa superbe. Il n'en reste pas moins une introduction énigmatique très réussie et instaurant un climat de parano et de mystère. Une excellente première partie à la hauteur d'un incroyable dénouement pour ce métrage généralement méconnu mais qui mérite largement d'être vu !

SECONDS Lobby card SECONDS Lobby card SECONDS Lobby card SECONDS Lobby card SECONDS Lobby card SECONDS Lobby card

La séance de 19h30 fut assez mémorable et proposait un programme désopilant ! Cela débutait par le court-métrage français SILENCE. Et, là, les rires ont fusé pour cette pochade où un couple décide de passer la nuit dans une bibliothèque. Tout de même pas de quoi se rouler par terre mais, au moins, cela lançait la soirée sous le signe de la bonne humeur. Car ALL CHEERLEADERS DIE, qui le suivait, est une pure comédie gore. Mais sous ses airs de film rigolo, le nouveau film de Lucky McKee et Chris Sivertson égratigne tout de même la culture lycéenne. Pour se donner une idée, ALL CHEERLEADERS DIE, c'est un peu la version trash des bidules à la TWILIGHT. Franchement jouissif mais aussi très surprenant, en ce qui concerne le ton du film, par rapport aux autres métrages des deux réalisateurs qui signent ce film à quatre mains ! Des nanas sexy, du gore, des mecs musclés… Autant d'ingrédients qui vont assurer une bonne place de ALL CHEERLEADERS DIE dans le classement de la compétition.

Beaucoup plus sérieux, en deuxième partie de soirée, il fut possible de voir le nouveau film de Neil Jordan. Et si vous l'avez loupé, c'est dommage car il s'agit clairement d'un film taillé pour le grand écran mais qui sera, hélas, proposé directement en vidéo au mois de janvier. Avec ce film, Neil Jordan nous propose une œuvre qui peut être vu comme le prolongement logique de son ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE. En effet BYZANTIUM partage de nombreux points communs avec ce film. Par la présence de vampires, bien sûr, mais aussi dans les relations et les personnages. Si ENTRETIEN AVEC UN VAMPIRE se montrait très spectaculaire, production hollywoodienne oblige, BYZANTIUM est plus intimiste. Mais le film nous fait bien mieux partager les états d'âmes de ses néo-vampires, nous donnant un spectacle réellement attachant et émouvant. Neil Jordan nous livre aussi quelques images d'une écrasante beauté évocatrice, particulièrement avec une cascade dont l'eau se transforme en sang ! Le réalisateur irlandais n'a pas perdu la main, loin de là, et nous livre un nouveau film à ne pas rater...

BYZANTIUM - Poster

Et puisque l'on parle de louper des trucs, si vous êtes en région parisienne d'ici à ce week-end, il ne vous reste plus que trois jours pour venir communier au PIFFF. Surtout qu'en ce vendredi 22 novembre, il va être possible de voir les nouveaux Stephen Sommers et Kiyoshi Kurosawa ainsi qu'un super héros avec un slip sur la tête que personne n'oubliera à l'issue de !a projection !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
54 ans
10303 news
570 critiques Film & Vidéo
4 critiques Livres
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire