BUBBA HO-TEP DANS LES SALLES
Près de quatre ans que BUBBA HO-TEP traîne ses bandelettes à travers le monde sans qu'il ne lui ait été possible de toucher officiellement le sol français ! Enfin, bandelettes, ce n'est peut être pas le bon terme puisque le film de Don Coscarelli n'est pas vraiment un film de momie traditionnel. Il en aurait même été plutôt surprenant de la part de l'auteur des PHANTASM ou encore du très sympathique DAR L'INVINCIBLE. En fait, si au centre de BUBBA HO-TEP, on trouve des personnages vieux et rabougris, ce sont surtout les pensionnaires d'une maison de retraite où se retrouve le véritable Elvis qui, comme chacun sait d'après la légende, est toujours vivant. Comme ses autres compagnons vieillissant, il dépérit dans un endroit qui a de sales airs de mouroir. En compagnie d'un John Fitzgerald Kennedy, non je ne déconne pas, il va reprendre du poil de la bête pour éviter qu'une créature millénaire ne vienne lui sucer sa dernière goutte d'énergie. Ca a donc l'odeur d'une vilaine parodie mais ce BUBBA HO-TEP est très différent de ce que son sujet pouvait laisser supposer. Plutôt qu'emprunter la voie de la gaudriole facile, le métrage se déroule paisiblement sur un ton de comédie amère empreint de nostalgie et d'une grande tristesse. La momie, puisqu'il y en a une, n'est ainsi que le catalyseur offrant à nos héros, en déambulateur et fauteuil roulant, l'opportunité de réaliser leur dernier baroud d'honneur. Mature et intelligent, BUBBA HO-TEP injecte, avec ses petits vieux, bien plus de sang neuf dans le cinéma d'horreur que la flopée des métrages aussi impersonnelles et décérébrés que les jeunes victimes qui s'y affichent !
Et cela fait donc quatre ans que BUBBA HO-TEP est invisible en France en dehors des inévitables imports de DVD sortis à travers le monde. On aurait pu s'amuser à dire que les petits vieux ne semblaient pas vouloir lâcher leur dernier souffle tant qu'il n'aurait pas atteint le sol français mais, malheureusement, Ossie Davis s'en est allé l'année dernière en février. A un âge déjà bien avancé, l'acteur était en tout cas impérial dans son rôle qu'il incarnait avec une grande vitalité face à un impeccable Bruce Campbell. Et après ces quatre années d'attente, il va enfin être possible de voir sur grand écran, la performance de ces deux acteurs dans un film qui mérite toute l'attention. Le 15 février (demain, quoi !), WE Productions arrive finalement au bout de son pari de sortir le film dans les salles françaises après plusieurs essais infructueux puisqu'il aurait déjà dû sortir l'année dernière !
Pour rappel, vous pouvez lire la critique du DVD américain, signée Eric Dinkian, en cliquant sur la jaquette ci-dessous…
