CONCOURS : MASSACRE A LA TRONCONNEUSE
Après déjà trois suites très inégales, l'annonce d'une nouvelle version de MASSACRE A LA TRONCONNEUSE tenait du désastre annoncé. La présence de Michael Bay à la production, roi du Blockbuster inepte, n'avait rien de rassurant non plus ! Pas plus que Marcus Nispel au poste de réalisateur. En effet, le cinéaste d'origine allemande ne s'était illustré jusque-là qu'en tournant des spots publicitaires ou des clips vidéo pour Janet Jackson, Elton John ou... les Spice Girls ! Autant de raisons pour lesquelles tout le monde se préparait à rigoler un bon coup de ce nouveau massacre mettant en vedette une famille de dégénérés Texans, revisité façon MTV... Mais c'est finalement à un bon gros coup de tronçonneuse dans les dents que MASSACRE A LA TRONCONNEUSE nous convie !
La nouvelle mouture du massacre démarre quasiment de la même façon que le film original. Le concept reste donc le même avec ces cinq jeunes qui roulent dans leur van sans savoir que le voyage se terminera dans l'horreur. Toutefois, ce nouveau MASSACRE A LA TRONCONNEUSE s'écarte très rapidement du premier film, pour le plus souvent détourner certaines séquences (l'auto-stop...). Du film original de Tobe Hooper, il ne subsiste finalement qu'une vague trame, quelques passages obligés, le fameux Leatherface armé de sa tronçonneuse et surtout l'ambiance bien glauque. Et dans le genre, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE ne suit vraiment pas le canevas habituel du film pour ados. Si les infortunés héros sont effectivement des jeunes gens, ce n'est pas pour autant que leur périple va ressembler à une publicité pour une bande musicale ou à un carnage pépère ! Marcus Nispel et son scénariste, Scott Kosar, accouchent donc d'un véritable film d'horreur bien méchant et dénué d'humour potache. Une espèce cinématographique qui s'est faite assez rares depuis ces dernières années sur les écrans.
Si MASSACRE A LA TRONCONNEUSE, version Nispel, s'écarte de l'histoire originale, il conserve tout de même quelques passages obligés traumatisants. La fameuse séquence où une victime est suspendue comme un quartier de viande à un crochet est, par exemple, conservée. Une séquence vue de façon bien plus douloureuse dans ce remake. La souffrance est ainsi largement exploitée dans le film et la plupart des exactions de la famille de Leatherface sont bien plus explicites. Ce n'est pas pour autant que ce nouveau film balaye la puissance du métrage original, mais il réussit l'exploit de proposer une alternative aussi efficace ! Enfin ? Quasiment puisque le film aurait pu être un sans faute si l'issue ne prenait pas une direction optimiste tournant le dos au final aliéné de Tobe Hooper !
Dernier point commun avec le film original, MASSACRE A LA TRONCONNEUSE utilise le même décalage grinçant entre l'absurde presque comique et les situations abominables. Le personnage du Shérif interprété par le toujours impeccable, mais encore plus ici, R. Lee Ermey en est un parfait exemple. Amusant par son côté plus vrai que nature, il n'en est pas pour autant répugnant dans sa façon très particulière de mener son enquête.
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