LE MEILLEUR ET LE PIRE DE 2016 PAR XAVIER DESBARATS

8 février 2017 
LE MEILLEUR ET LE PIRE DE 2016 PAR XAVIER DESBARATS

Si l'année 2016 n'aura pas apporté à mes yeux le moindre chef d'œuvre ou même de véritable pépite, elle nous aura en revanche offert quelques bons divertissements. Parmi ceux-ci, pas mal de resucées que l'on pourra mettre sur le compte d'un certain manque d'imagination, ou d'une volonté de faire revivre des classiques. PETER ET ELLIOTT LE DRAGON, ALICE DE L'AUTRE CÔTE DU MIROIR, LE LIVRE DE LA JUNGLE, LE CHASSEUR ET LA REINE DES GLACES, TARZAN et même S.O.S. FANTÔMES auront par exemple été de belles occasions pour parents et enfants de renouer avec des univers connus de tous. A cela nous ajouterons les désormais inévitables Super Héros, dont la qualité générale semble à la baisse, ainsi qu'une poignée de Zombies...

Reste qu'à mes yeux, la vraie belle surprise de l'année n'aura pas été un film, mais une série télé. STRANGER THINGS m'a emporté grâce à son ambiance rétro soignée et sa déclaration d'amour à Spielberg autant qu'à Stephen King. Magnifique, vivement la suite  !

LE MEILLEUR DE 2016 POUR XAVIER DESBARATS

  1. LE LIVRE DE LA JUNGLE

    Une très belle réussite à mettre au crédit du réalisateur Jon Favreau, et d'une armée de talentueux artistes digitaux  ! Cette nouvelle plongée dans l'œuvre de Rudyard Kipling m'a bluffé à tous points de vue. Rythme, esthétique, bande originale, diversité des situations et justesse de la mise en scène en font ma meilleure expérience cinéma de l'année. A savourer en famille, et dans de bonnes conditions.

  2. THE REVENANT

    Voilà un Remake élégant qui parvient à prendre ses distances avec le matériau d'origine. Incroyablement soigné, métaphysique et contemplatif par instant, THE REVENANT est un Western vengeur halluciné, aussi poétique que violent. Fidèle à son habitude, Tom Hardy se montre à l'aise tant qu'il ne parle pas, alors que DiCaprio surprend par sa prestation quasi-muette. Les amoureux de Bear Grylls apprécieront !

  3. DOCTEUR STRANGE

    Voilà bien un film sur lequel je n'aurai pas parié. Avec sa bande-annonce «à la INCEPTION» et son personnage au look décalé, DOCTEUR STRANGE semblait débarqué d'une autre époque, et porteur de bien peu d'ambitions. Grave erreur car le personnage s'avère intéressant, gentiment antipathique et parfaitement incarné par Benedict Cumberbatch. Le background est bien amené et trouve sa place au sein d'une histoire intéressante, bien plus prenante que celle des «Royal Rumbles» comme AVENGERS : L'ERE D'ULTRON ou CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR. Un bon moment pop-corn !

  4. DERNIER TRAIN POUR BUSAN

    Voilà quelques années que j'aborde les films avec une certaine lassitude, je l'admets. Aussi suis-je surpris lorsque sort du lot une pelloche qui parvient quelque peu à se démarquer. Avec sa déferlante de morts-vivants et son épuisante hargne, DERNIER TRAIN POUR BUSAN nous venge de la bouillie numérique et mal écrite que fut WORLD WAR Z. Sur un registre très comparable, le film coréen réussit là où son prédécesseur s'était largement planté. Malgré sa longue durée, le rythme ne mollit pas et s'accompagne d'une tension de chaque instant. On sort du visionnage épuisé, mais repus  !

  5. 10 CLOVERFIELD LANE

    Modeste dans son approche et les moyens mis en œuvre, ce 10 CLOVERFIELD LANE repose finalement sur peu de choses. Un abris en sous-sol, un scénario bien écrit, et un trio d'acteur parmi lesquels le génial John Goodman ! Il n'en fallait pas plus pour provoquer le doute, le stress et finalement la peur. Voilà donc le huis-clos de l'année, moins violent mais tout aussi sympathique que le fut THE DIVIDE il y a quelques années...

LE PIRE DE 2016 POUR XAVIER DESBARATS

  1. ASSASSIN'S CREED

    C'est toujours un grand moment pour moi lorsque vient le moment de décerner mon prix du plus gros navet de l'année. Surtout quand il le mérite avec autant de brio que cet ASSASSIN'S CREED honteux ! Laid et marronnasse, stupide, très mal joué et monté avec les pieds, ce film de Justin Kurzel m'a réellement scotché. Et c'est bien cet effet de surprise, cet aspect «nanar inattendu» que je tenais à saluer ici, là où des films comme LES VISITEURS : LA REVOLUTION ou LE FANTÔME DE CANTERVILLE se contentent finalement de n'être que les purges qu'on pressentait. Chapeau Ubi Soft  ! Encore deux ou trois comme ça et le Uwe Boll de HOUSE OF THE DEAD voit sa relève assurée  !

  2. HARDCORE HENRY

    Voilà un film concept qu'il convenait là encore de saluer. Déjà fatiguant sur les quelques secondes de sa bande-annonce, HARDCORE HENRY devient carrément pénible sur la durée d'un long métrage. Le film a pour lui de très belles scènes de Parkour (ASSASSIN'S CREED pourrait prendre exemple...) et une violence qui fait mal, mais pêche par un scénario crétin, des acteurs minables et un style de mise en scène qui aurait du rester vidéoludique. Blurp.

  3. SUICIDE QUAD

    Sans doute LA plus grosse déception de l'année pour moi. Pas le plus mauvais film, mais une pelloche dont j'attendais énormément suite à la première bande-annonce. Hors celles-ci avaient finalement donné tout ce que SUICIDE QUAD avait dans le ventre. Quelques gags, une Harley Quinn sexy et une poignée de pseudo-bad-asses. Le film apporte en plus un Will Smith bien trop encombrant, un Joker pas forcément bienvenu, et des ennemis badigeonnés au Nutella numérique. Le politiquement correct frappe ici comme rarement et nous laisse face à un métrage sans âme, sans enjeu, sans fun...

  4. CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR

    Après AVENGERS : L'ERE D'ULTRON, on passe à la vitesse supérieure avec ce CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR va si loin dans la surenchère qu'il en oublie d'être intéressant  ! La saga lorgne désormais vers le jeu de Baston foutraque. On élargit le «roster» en rajoutant quelques personnages, on réunit tout le monde sur un tarmac et on se lance dans une bagarre numérique géante, désincarnée et lisse. L'ensemble est dépassionné, sans intérêt et surtout, les frères Russo parviennent à rendre fadasse Iron Man, alors qu'il était jusqu'à présent le personnage le plus réussi de l'Univers...

  5. LA RESURRECTION DU CHRIST

    Que voilà un film étrange  ! On aborde l'existence du Christ comme une «enquête» visant éclaircir la vraie nature de cet homme que l'on dit exceptionnel. Les témoignages s'accumulent, la politique s'en mêle, on tente de rationaliser et d'amoindrir l'impact de ce Jésus sur la populace... Pendant plus d'une heure, le film de Kevin Reynolds n'a pas sa place au sein de DeVilDead. Puis vient finalement l'instant où tout bascule. Le réalisateur relâche alors toute cette terrible frustration de n'avoir pu nous montrer les fameux miracles plus tôt ! On nous confronte sans ménagement avec l'image du «Sauveur» soignant un lépreux maquillé comme un TOXIC AVENGER. Le Christ parle d'un air grave, attrape le melon et multiplie les prouesses en image de synthèse ! Le fils de Dieu fini par laisser les hommes face à leurs péchés, et les spectateurs face à leur incompréhension...

Rédacteur : Xavier Desbarats
Photo Xavier Desbarats
Biberonné au cinéma d'action des années 80, traumatisé par les dents du jeune Spielberg et nourri en chemin par une horde de Kickboxers et de Geishas, Xavier Desbarats ne pourra que porter les stigmates d'une jeunesse dédiée au cinéma de divertissement. Pour lui, la puberté n'aura été qu'une occasion de rendre hommage à la pilosité de Chuck Norris. Aussi, ne soyons pas surpris si le bougre consacre depuis 2006 ses chroniques DeViDeadiennes à des métrages Bis de tous horizons, des animaux morfales ou des nanas dévêtues armées de katanas. Pardonnez-lui, il sait très bien ce qu'il fait...
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