LE MEILLEUR ET LE PIRE DE 2016 PAR ERIC DINKIAN

7 février 2017 
LE MEILLEUR ET LE PIRE DE 2016 PAR ERIC DINKIAN

Comme chaque année, les membres de l'équipe du site nous donne le classement de ce qu'ils ont préféré et ce qu'ils ont eu un peu de mal à avaler. Aujourd'hui, c'est au tour de Eric Dinkian de nous livrer sa sélection de l'année 2016. Et il se permet de petites embardées hors sujet avec, par exemple, un film vu sur grand écran mais dans le cadre d'un festival alors qu'il a été distribué ensuite directement en vidéo. On lui pardonne, bien évidemment !

LE MEILLEUR DE 2016 POUR ERIC DINKIAN

  1. JODOROWSKY'S DUNE & LA POESIA SIN FINE

    Une année 2016 dominée par l'imagination sacrée d'Alejandro Jodorowsky. Son nouveau film, LA POESIA SIN FINE, poursuit avec grâce la réconciliation poétique entre ses souvenirs de jeunesse et sa propre famille. Mais c'est dans le documentaire sur son Dune avorté que l'on prend la mesure de son génie visionnaire, de sa folie créative. Son Dune est le meilleur film de science-fiction jamais fait, et le documentaire de nous offrir un vertige halluciné en contemplant les dernières ruines de ce projet dépassant l'entendement.

  2. BELLADONA

    Il aura fallu attendre 43 ans pour que BELLADONA OF SADNESS s'extirpe de sa prison d'invisibilité et s'offre à nous dans une superbe restauration. Dans ce dessin (semi) animé japonais, Jules Michelet et l'art nouveau s'unissent pour un sabbat hypnotique enveloppé d'une bande son extraordinaire. BELLADONA est une expérience psychédélico-érotico-féministe d'une rare puissance, qui n'a pas usurpé son statut d'œuvre ultra culte. Si vous n'avez pas pu le voir sur grand écran, vous pouvez en le voir chez vous puisqu'il existe une superbe édition DVD/Bluray commercialisée peu après sa distribution dans les salles…

  3. THE WITCH

    Film de sorcière terrifiant, THE WITCH est surtout une proposition de fantastique finement écrite, adulte et exigeante dans son expérience. C'est aussi un film de «l'après-genre». THE WITCH se définit, non plus par son rattachement au fantastique, mais par sa fusion avec un cinéma «classique» dont il est si entremêlé que l'on ne cherche plus à distinguer la reconstitution d'une époque et le rapport à l'imaginaire. Brillant !

  4. THE STRANGERS

    THE STRANGERS est une plongée absconse dans la magie exotique la plus noire. Un film bardé de fausses pistes, incompréhensible parfois, glaçant toujours. A une époque où le genre à tendance à surligner en permanence sa narration et/ou ses effets, THE STRANGERS nous abandonne volontairement dans son méandre de tons et de personnages. On en ressort complètement sonné par le voyage proposé.

  5. PREMIER CONTACT

    Sur un canevas déjà beaucoup vu, le film de Denis Villeneuve parvient à exister grâce à sa maîtrise et ses nombreuses idées poétiques. Bien qu'il s'agisse d'un film sur la communication, les dialogues s'effacent derrière l'image, l'émotion naît de l'impressionnisme du montage. Beau, fort et touchant, il est l'exception qui indique que le cinéma américain (à gros budget) a encore quelque chose à raconter.

LE PIRE DE 2016 POUR ERIC DINKIAN

  1. SUICIDE SQUAD

    Film pour ados ? Film pour adulte ? Film de groupes ? Will Smith movie ? Iconoclaste ? Aseptisé ? Reshooté un peu ?... Beaucoup ?... A la folie ?... Attention, rien ne va plus devant ce machin informe, bête et incapable. On se plaint qu'Hollywood n'arrive plus à faire de bons films. Ici, on passe un cap en découvrant qu'Hollywood n'arrive plus à faire de films du tout !...

  2. ROGUE ONE : A STAR WARS STORY

    Précédé d'une réputation tutoyant le meilleur de la saga, on se frotte les yeux devant ce «produit» aseptisé et ultra verbeux. A se demander si l'on ne regarde pas la version série de Star Wars produite par Netflix ! Le film se rattrape par sa longue bataille finale, certes efficace, mais désespérément dénuée de profondeur ou d'émotion. C'est le fan service, assené tous azimut à coup de marteau, qui tente de nous faire croire qu'il y a de la saveur dans ce cinéma industriel, dans ce fast food sensoriel. Un simulacre de bien mauvais goût d'ailleurs lorsqu'une poupée en CGI tente d'imiter la finesse de jeu d'un acteur de la trempe de Peter Cushing.

  3. NEON DEMON

    Nicolas Winding Refn, génial auteur des PUSHER ou de BRONSON, a disparu. Le cinéaste s'est fait avaler par «NWR» : un concept trendy résumé à un logo qui zèbre le générique telle une marque dans un spot de pub. La chose «NWR» propose une vilaine contrefaçon de son illustre créateur. La vision de cinéaste est maintenant remplacée par une caricature ras les pâquerettes. L'élégance de la mise en scène s'est travestie en seul esthétisme, souvent bien chichiteux. Quant à la finesse des personnages, elle atteint la profondeur d'un pot de yaourt. Que «NWR» retourne à ses shooting Yves Saint Laurent et que Nicolas Winding Refn nous revienne vite !

  4. 31

    Passé deux premiers films marquants, Rob Zombie continue de s'embourber dans un cinéma qui ne cesse de s'auto-caricaturer. Sur un scénario prétexte (et particulièrement crétin - il faut le dire), Zombie recycle son «univers» BD, ses gueules cradingues caractérisées uniquement par leurs sobriquets, ses effets granuleux. Il se singe à coup de scènes d'action de moins en moins maîtrisées, film après film. Le cinéma de Zombie peine vraiment à masquer une absence outrancière de substance, de proposition.

  5. CAPTAIN AMERICA : CIVIL WAR

    La série TV sur grand écran, ça continue avec toujours plus d'indigence visuelle, de tunnels de blabla sans intérêt, d'effets spéciaux de destruction vus et revus et toujours aussi chiants et archi chiants à regarder… Encore combien de « phases » à subir sur cette ringardise Marvel, tentaculaire et pourtant si creuse ?...

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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