BOX OFFICE (09/04/02)

9 avril 2002 
BOX OFFICE (09/04/02)

E.T. revient sur Terre. Il aurait mieux fait de rester chez lui. Pour fêter ses 20 ans, Spielberg a vu grand. L'occasion de se faire de l'argent facile était bien réelle et le pote Lucas, jamais le dernier pour donner dans l'opportunisme, avait déjà testé le terrain avec la ressortie réussie de la trilogie STAR WARS. On a donc retravaillé le film à grand renfort de numérique, rajouté deux ou trois "scènettes" inédites. On a même associé E.T à de nombreux produits pour rendre l'événement inévitable. Ainsi, si en 1982 E.T. souhaitait téléphoner maison, aujourd'hui, E.T. souhaite téléphoner portable maison !
Mais bon, n'en déplaise à ceux qui annonçaient un triomphe, la déception se généralise aux quatre coins du monde. La communication entre l'extra-terrestre des années 80 et le public de ce début de siècle ne passe pas. Aux USA, la première semaine avait été décevante, la deuxième est pitoyable. A peine 6M$ sur 3.007 écrans et 24M$ en deux semaines pour l'ancien maître du monde, quelle claque ! Le bide est effroyable en Allemagne où en première semaine cette reprise s'octroie la deuxième plus grosse combinaison de la semaine (655 salles). Résultat, E.T. s'écrase à la 8ème place avec 583.000€ ! En Italie, il démarre tout aussi mal à la 6ème place. En Espagne il ne parvient pas à affronter la suite de Peter Pan qui le nargue à la quatrième place en 3ème semaine ! Les Anglais amateurs d'événements de cette envergure ont réservé le même accueil à l'alien conçu par Carlo Rambaldi. Le film se fourvoie à la 7ème place. Et en France me demanderez-vous ? Pour l'instant seuls les chiffres de son premier jour sont disponibles (une semaine de décalage par rapport au reste de l'Europe), et ce n'est pas glorieux. Sorti à Paris dans la même combinaison de salles que RESIDENT EVIL ou le CROSSROADS avec Britney Spears (33 salles en l'occurrence), le film démarre très mollement. Avec 5.269 nostalgiques, Spielberg a bien du mal à lutter contre une idole pop (qui brille peu d'ailleurs, 6.704 slaves for love !) et une armada de zombis issue de l'imaginaire du jeu vidéo (19.498 fans lui ont permis de bien démarrer). Il est intéressant de voir ces trois films sortir la même semaine sachant qu'ils représentent trois générations bien distinctes, quoique… Et vous, vous vous positionnez où, dans la génération jeu vidéo, Britney, ou alien sirupeux des années 80 ?

L'une des grosses machines de la semaine est à explorer le temps. THE TIME MACHINE, pathétique produit américain, connaît des fortunes diverses. Les Belges, les Italiens et les Espagnols le célèbrent à la première place tandis que les Allemands et les Français se sont montrés beaucoup plus suspicieux. En France le film ne démarre qu'à la quatrième position sur 466 salles derrière A LA FOLIE PAS DU TOUT qui pourtant ne réalise qu'un petit démarrage sur 354 écrans. Ainsi, on recense d'un côté 223.000 fans d'H.G. Wells contre 228.000 fans de Tautou et Le Bihan de l'autre. Dans les deux cas, ce n'est pas la panacée. Sur Paris, les deux films ont été vus chacun par approximativement 60.000 spectateurs. Décevant, surtout pour A LA FOLIE PAS DU TOUT, un thriller ingénieux plutôt sympatique.

Pas de panique pour Fincher aux States, son dernier opus, PANIC ROOM séduit les masses. Le surdoué prend la première place du classement avec 30M$. Son avant dernier film, le brillant FIGHT CLUB, n'avait pas eu autant de punch avec à peine 11M$ pour son premier week-end. Son succès fait de l'ombre à BLADE 2 qui voit ses entrées diminuer de moitié en deuxième semaine. Le film de Guillermo Del Toro a engrangé pour l'instant 54M$ en 2 semaines. C'est plutôt bien pour un budget de 55M$ et c'est carrément très bien pour le réalisateur mexicain qui bat son record personnel (MIMIC n'avait aligné que 25M$ en 1997).

Toujours aux USA, les films fantastiques étaient à la fête avec les continuations de L'AGE DE GLACE, RESIDENT EVIL, E.T., BLADE 2, mais aussi la sortie de CLOCKSTOPPERS. CLOCKSTOPPERS est une grosse série B de science fiction de 28M$ de budget réalisée par un expert du genre, Jonathan Frakes (le commandant Riker de STAR TREK GENERATION et le réalisateur de STAR TREK INSURRECTION). Avec 10M$ pour son premier week-end, le film réalise un score moyen dans 2.540 salles. Il est vrai que le film n'avait pas de nom très porteur en haut de son affiche.

En revanche, le score désastreux de DEATH TO SMOOCHY est impardonnable. Avec son budget confortable (55M$) et son casting prestigieux (Robin Williams, Edward Norton et Danny DeVito), le 5ème film de De Vito en tant que metteur en scène est un fiasco. Cette comédie pour enfants démarre à moins de 5M$ sur 2.164.

Frédéric Mignard aka Zecreep

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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