Header Critique : MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS, LES (IT LIVES AGAIN)

Critique du film et du DVD Zone 2
LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS 1978

IT LIVES AGAIN 

Gene et Jody Scott donnent une réception pour leurs amis où on leur offre de petits cadeaux pour la prochaine arrivée d'un bébé dans le foyer. Au milieu des convives, un inconnu attend que tous les invités soient partis pour se présenter. Frank Davies apprend au couple qui nage dans le bonheur que l'enfant qui va naître sera différent et qu'ils doivent prendre des mesures pour assurer sa survie…

Après avoir réalisé le bizarre et réussi MEURTRES SOUS CONTROLE, Larry Cohen met en scène THE SECRET FILES OF J. E. HOOVER qui ne rencontrera pas le succès. Il retourne alors chez Warner pour qui il produira toujours avec Larco, sa propre société, une suite au MONSTRE EST VIVANT. Bien que le film bénéficie de plus de moyens que le métrage original, LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS restera un petit budget. Les soucis rencontrés avec Warner feront une nouvelle fois surface puisque le studio prête toute son attention à SUPERMAN, qui multiplie les spectateurs dans les files d'attente des cinémas, et ne s'intéressera que bien peu à la sortie du film de Larry Cohen. Mais comme le premier film, LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS aura la chance de ressortir un peu plus tard, cette fois en double programme avec LE MONSTRE EST VIVANT.

D'une manière générale, les suites de films sont réalisées sans trop d'imagination et sont des sortes de remakes aux épisodes précédents. LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS ne suit pas ce schéma et Larry Cohen propose un prolongement cohérent au film original. Frank Davies revient, toujours sous les traits de John Ryan, mais cette fois il agit pour le compte d'un groupuscule qui s'est mis en tête de sauver les bébés monstrueux qui sont la cible des autorités. Se faisant, le film continue de développer les thèmes de l'anormalité dans notre société ou bien encore l'acceptation de son enfant même s'il ne correspond pas aux attentes des parents. A tout cela, Larry Cohen ajoute une manipulation insidieuse qui vise à mettre un terme aux naissances des monstrueux enfants et qui préfigure vaguement les tests ADN.

Le rejeton de Frank Davies ayant disparu dans le premier film, LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS introduit un nouveau couple. Mais cette fois, l'histoire est en quelque sorte inversée ! Dans le premier film, le but des personnages principaux était de mettre un terme à l'existence du monstrueux bébé. A présent, on assiste à une lutte pour le droit à la vie des bébés différents. Les parents veulent, dès le départ, sauver leur enfant quelle que puisse être son apparence ce qui s'avère très différent du comportement de Frank Davies dans LE MONSTRE EST VIVANT. L'aspect horrible des situations est dès lors reporté sur les autorités et leurs sournois agissements plutôt que sur l'apparition d'un monstre.

Encore une fois, Larry Cohen réussit à tisser une solide intrigue autour de ces affreux bébés mais cette fois sans temps morts. Et tout comme il le faisait déjà dans le premier film, par exemple au cours d'une mémorable scène surréaliste où un grand nombre de policiers mettent en joue un innocent bambins, le réalisateur et scénariste distille de nombreuses touches d'humour comme un panneau indiquant à conduire prudemment en raison du fait que la propriété est habitée par des d'enfants. Malgré ces touches, le film navigue tout de même dans un pessimisme appuyé qui n'est en rien tempéré par le dernier acte commun des parents à l'encontre de leur progéniture.

En plus de ramener le personnage de Frank Davies, cette suite rappelle le lieutenant Perkins, toujours interprété par James Dixon, qui voit d'un mauvais œil qu'on lui demande d'organiser une nouvelle chasse aux monstres alors qu'il est déjà épuisé par sa propre paternité. Les nouveaux « heureux » parents sont joués avec aisance par Kathleen Lloyd et Frederic Forrest. Notons aussi la présence d'Eddie Constantine plus connu pour avoir interprété une demi douzaine de fois le privé Lemmy Caution y compris dans le science-fictionnel ALPHAVILLE de Godard. A ce propos, Larry Cohen raconte dans le commentaire audio comment l'acteur est devenu son beau-frère pendant quelques temps.

En raison du décès de Bernard Herrmann, c'est Laurie Johnson, ami du compositeur, qui réarrange la partition musicale déjà écrite pour le film original. D'après Larry Cohen, le compositeur anglais reversera directement son salaire à la veuve de Bernard Herrmann comme si le musicien avait participé au film ! Plus tard, Laurie Johnson assumera plus normalement le travail sur la musique pour LA VENGEANCE DES MONSTRES, le troisième film de la série.

Le DVD du MONSTRE EST VIVANT bénéficiait d'une copie relativement propre. Il n'en va pas de même en ce qui concerne LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS. Dès le début, nous sommes accueillis avec de nombreux défauts très notables (griffures, tâches et autres points blancs). Ces soucis techniques ne sont pas généralisés à l'intégralité du film mais ils se font sentir avec plus d'insistance sur certains passages. En ce qui concerne les couleurs et la définition du film, il n'y a par contre pas d'erreur et cela respecte la photographie d'origine. Comme pour le film original, il a été choisi de proposer le film en 1.78 plutôt qu'en 1.85 pour remplir intégralement le cadre 16/9. Ce léger recadrage ne pose aucun problème mais on notera une étrange barre sur le côté droit qui ne devrait pas apparaître sur des téléviseurs en raison de l'overscan.

Les trois pistes sonores, anglaise, allemande et française, sont codées sur un seul canal. La bande sonore française propose le doublage d'époque et accuse son âge. La version anglaise est quant à elle bien plus dynamique et les voix s'intègrent de façon bien plus naturelle au reste de la bande sonore. Bien entendu, il est possible de choisir, parmi d'autres langues, d'afficher un sous-titrage français.

Seule la bande-annonce des MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS se trouvent sur le DVD alors que l'édition du premier film en proposait une pour chacun des films. Cela s'explique sûrement en raison du fait qu'aux Etats-Unis, LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS et LA VENGEANCE DES MONSTRES sont vendus ensemble dans le même boîtier. Il est donc logique de faire la promotion des deux suites sur le disque du premier film alors que les deux autres évitent la redondance de bandes-annonces.

En plus de la bande-annonce, Larry Cohen a enregistré un commentaire audio qui pose le même problème que sur tous les disques Warner proposant ce type de supplément. A savoir qu'il n'y a aucun sous-titrage, en français ou dans une autre langue, sur le commentaire audio ce qui limite grandement le nombre d'utilisateurs qui pourront en tirer parti ! Toutefois, si Larry Cohen reste très intéressant, on notera qu'il a tendance à raconter une nouvelle fois certains faits déjà exposés dans le commentaire audio du MONSTRE EST VIVANT. Au rayon des nouveautés, on pourra apprendre que de nombreuses scènes sont tournées sous la pluie mais filmées de façon à ce que cela ne se voie pas ou bien que Larry Cohen offre un hommage à LA FELINE et Val Lewton avec la séquence la piscine. En plus de parler du marketing en vue de vendre un film ou bien de son travail d'écriture, il dévoile la préparation prochaine d'un remake du MONSTRE EST VIVANT.

Intimement lié avec le film original, LES MONSTRES SONT TOUJOURS VIVANTS est une suite astucieuse qui permet de développer plus avant le concept du premier film sans pour autant se vautrer dans la redite. Les deux films sont ainsi parfaitement cohérents et complémentaires. On n'en dira pas autant de LA VENGEANCE DES MONSTRES au ton très différent. Il est d'ailleurs dommage que Warner n'ait pas choisi, pour la France, de commercialiser les deux suites ensemble tout comme il est ennuyeux de voir que les commentaires audio ne bénéficient toujours pas de sous-titres ou bien de découvrir un visuel de jaquette peu attractif !

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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On aime
Une suite cohérente et complémentaire qui développe astucieusement le tissu original
On n'aime pas
Pas de sous-titrage sur le commentaire audio
Le visuel de la jaquette très laid !
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L'édition vidéo
IT LIVES AGAIN DVD Zone 2 (France)
Editeur
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h27
Image
1.78 (16/9)
Audio
English Dolby Digital Mono
Francais Dolby Digital Mono
German Dolby Digital Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Supplements
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