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Critique du film et du DVD Zone 2
RUN=DIM 2001

 

En 2050, une série de catastrophes écologiques a plongé une partie de la planète sous les eaux. La NESAS, une organisation militaire privée, est chargée de réguler la pollution à l'aide de robots géants. Mais cette dernière détourne son pouvoir pour mieux assouvir ses desseins de domination. Heureusement, l'organisation « Frontière Verte » se dresse sur le chemin de la NESAS grâce aux Run=Dim, une nouvelle race de robots particulièrement puissante.

Titre confidentiel de par chez nous, RUN=DIM est pourtant un projet tentaculaire en Asie et plus particulièrement au Japon. Cette histoire de robots géants, ou méchas, s'est en effet développée sur le support vidéoludique (via un jeu vidéo sur console Playstation 2 et Dreamcast, inédit chez nous), sur une série télé de 13 épisodes de 25 minutes (diffusée sur une chaîne japonaise en 2001), ainsi que sur un long-métrage de cinéma (c'est ce dernier qui nous est désormais accessible en édition zone 2).

RUN=DIM est considéré comme étant la première série entièrement crée en image de synthèse en Asie. Conçue et écrite par le japonais Shingo Kuwana, la série (et une partie du jeu vidéo) est pourtant l'œuvre du studio coréen Digital Dream Studios. La Corée étant alors encore novice en matière de « Computer Graphics » (et de jeu vidéo), Digital Dream eut ainsi la lourde tache de se mettre à la page des nouvelles technologies. Si la série fut surtout exploitée au Japon (l'intégrale de cette dernière est d'ailleurs disponible en DVD sous quatre volumes), le film RUN=DIM est quant à lui destiné à présenter un « digest » de la saga pour l'étranger.

Réalisé par Megan Han (de son nom coréen Han Ok-Rye), RUN=DIM met en scène un conflit écologique prétexte à des empoignades de robots sur fond de paysage apocalyptique. Petite entorse au manichéisme retord de ce genre d'histoire, le film prend le point de vue de Juno, jeune pilote de méchas tout juste intégré à la vicieuse NESAS. Après une première partie dédiée à un vaudeville amoureux entre Juno et la jolie pilote Kana, le récit prend son envol tandis que notre jeune héros doute des intentions du camp qu'il est censé défendre. Rejoignant finalement les pacifistes de « Frontière Verte », Juno devra affronter en retour Kana par robots interposés.

Spectacle pourtant très honnête, RUN=DIM souffre cependant d'un intérêt plutôt limité. Les personnages sont unidimensionnels, et ainsi clairement taillés pour une audience très jeune. Si la narration tient ses promesses en alternant de manière métronomique séquences intimistes et spectaculaires, on déplore un manque d'ambition flagrant tandis qu'une multitude de détails hérités des supports alternatifs du projet viennent se greffer inutilement à l'histoire. Par exemple, les pilotes maîtrisent leurs méchas grâce à leurs pouvoirs extrasensoriels, pouvoirs à aucun moment exploités par le récit mais uniquement présents pour justifier l'un des éléments du gameplay des jeux vidéos.

Mais le gros point noir de RUN=DIM reste son niveau technique franchement dépassé. Un comble pour ce genre de métrage se reposant énormément sur l'image et l'animation. Nous avons affaire ici à des images de synthèse digne d'une cinématique de jeu vidéo bien obsolète. Ce qui pouvait fonctionner en 2001 (date de la sortie du film sur les écrans coréens) a déjà considérablement vieilli, rendant l'immersion difficile. Le jeune public auquel se destine RUN=DIM saura-t'il s'affranchir d'une technique datée pour apprécier cette énième variation sur le thème du robot géant ? Au vu du sevrage de cette génération aux technologies d'images les plus avancées, il est permis d'en douter.

RUN=DIM est disponible chez nous via une édition zone 2 vendu à prix très bas sur internet, ce qui pourrait rendre son acquisition très tentante. Attention toutefois puisque le disque se révèle fidèle aux produits dit « discount », c'est-à-dire sans bonus et ne bénéficiant que de sa piste sonore doublée en français. De plus, les génériques ainsi que les premières minute du film sont dans un format cinéma alors que le reste est en plein cadre laissant suggérer que nous avons affaire ici à un recadrage. Notons aussi que contrairement à ce qu'indique la jaquette, le DVD n'est donc pas 16/9. L'image en revanche est correcte, l'effet de flou ressenti sur certains plans étant visiblement plus dû aux limites techniques du film que d'un réel défaut d'encodage.

Longtemps considérée comme un réservoir de petites mains, la Corée assoit enfin son savoir faire en produisant indépendamment des longs-métrages d'animation. Si la découverte d'œuvres aussi différentes que MARI IYAGI, WONDERFUL DAYS ou encore OSEAM a pu provoquer l'enthousiasme, attention toutefois aux mauvaises surprises. RUN=DIM se classe malheureusement dans cette dernière catégorie avec ses ressorts usités et sa technique datée. Seuls les très jeunes spectateurs auront peut-être l'indulgence de se laisser transporter.

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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…Mais bien trop obsolète
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L'édition vidéo
RUN=DIM DVD Zone 2 (France)
Editeur
Aventi
Support
DVD (Simple couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h23
Image
1.33 (4/3)
Audio
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
      Aucun
    Menus
    Menu 1 : RUN=DIM
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