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Critique du film et du DVD Zone 2
JOUR DE LA BETE, LE 1995

EDITION CTV 
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Le père Angel Beriartúa (Alex Angulo) vient de faire une terrible découverte en essayant de décoder l'Apocalypse de Saint Jean : le voici en possession de la date à laquelle l'antéchrist viendra au monde afin d'y imposer son règne de terreur. Mais si le prêtre est persuadé que le sacrilège se déroulera en plein Madrid, il ignore encore à quel endroit précis l'infâme naissance aura lieu. Dans l'espoir d'approcher le diable pour le tuer, le père Angel doit à contre-cœur renier Dieu et multiplier les actions abominables afin de s'immerger dans le monde des ténèbres. Lors de sa laborieuse croisade salvatrice, il fera équipe avec un fan de Death Metal complètement débile (inénarrable Santiago Segura), ainsi qu'avec un parapsychologue de pacotille animateur d'un show télé sur l'occulte (Armando De Razza).

Alex de la Iglesia est l'un des réalisateurs les plus joyeusement branques du cinoche contemporain. Depuis presque dix ans, l'homme nous assène avec une jubilation communicative sa vision d'un monde décalé au travers de personnages hauts en couleurs et fiers pourfendeurs du politiquement correct. Si sa filmographie alterne régulièrement les genres, passant de la science fiction (ACTION MUTANTE) au fantastique (LE JOUR DE LA BETE), du road movie (PERDITA DURANGO, pseudo suite de SAILOR ET LULA de David Lynch) à la comédie noire (MUERTOS DE RISA, MES CHERS VOISINS), nous retrouvons pourtant à chaque opus ce regard féroce et rigolard sur les tares les plus intraitables de l'humanité. Dire que cet homme est un auteur purement alternatif est une parfaite évidence, malheureusement pas suffisamment reconnu encore aujourd'hui (son nom n'apparaît même pas sur le T-Shirt officiel de Devil Dead, c'est dire !).

Deuxième long métrage du prodige fou furieux, LE JOUR DE LA BETE est donc un indispensable totalement irrésistible (le film reçut le grand prix du festival de Gérardmer en 96). L'idée de base du film vient d'un concept simple qui fait cependant beaucoup rire Alex de la Iglesia : et si un prêtre, garant de la bonne morale, se faisait le chantre des actions les plus odieuses (genre pousser les p'tites vieilles sous les roues des voitures en les aidant à traverser). Il n'en faut pas plus à ce drogué de sous-culture pour monter le scénario délirant du JOUR DE LA BETE, où un humour trash se verra teinté d'horreur satanique pas bien sérieuse.

LE JOUR DE LA BETE n'est donc pas un film fantastique classique. Encore une fois, De la Iglesia détourne totalement le genre afin d'y apposer sa personnalité rigolarde. Si le film n'hésite pas à verser dans le gore (faut dire que le monsieur est fan), ce qui l'intéresse se situe avant tout dans la peinture de ses personnages. De son improbable trio de loosers improvisés sauveurs de l'humanité, De la Iglesia en tire toute la moelle de son scénario, quitte à suspendre son intrigue afin de s'autoriser quelques apartés.

C'est ainsi que le spectateur se verra à tout moment embarquer dans de minis séquences, en parallèle de son intrigue, justifiées par le seul et unique intérêt de se fendre la gueule. Par exemple, lors de la scène pivot du film où le trio va offrir son âme au diable, le cinéaste ne cesse d'interrompre la cérémonie afin de disperser ses personnages autour d'une quête de sang de vierge, ou bien d'une course-poursuite avec une lolita aux proportions généreuses (séquences uniquement justifiées par le plaisir de voir gigoter dans tous les sens la poitrine de la dame).

Cet éclatement outrancier de la narration est peut-être le seul bémol du JOUR DE LA BETE. A ce stade de sa carrière, Iglesia n'était pas tout à fait capable de plier harmonieusement son regard de cinéaste décalé autour d'un carcan narratif trop rigoureux. C'était aussi le défaut de son premier film, ACTION MUTANTE, qui donnait l'impression d'assister à une succession de sketches, certes hilarants, mais en difficile harmonie avec un rythme global de long métrage. Ce défaut ne bloquera pourtant pas bien longtemps le spectateur pour la simple raison que l'humour du film fait mouche à tous les coups. De la Iglesia trouve d'emblée la bonne distance dans ses gags iconoclastes, nous épargnant du même coup une provocation stupide qu'un tel concept aurait pu engendrer facilement.


Mais passé la moquerie de la soutane, des sphères télévisuelles, des fanas de hard rock ou plus globalement de l'être humain en général, Alex De la Iglesia nous réserve quand bien même quelques jolis moments de frayeur pure. Insoupçonnables dans cette turbine à déconne, deux scènes en particulier risquent de vous scotcher méchamment à votre canapé. Dans l'une, au terme de la séquence où nos anti-rois mages pactisent sans trop y croire avec Satan, une apparition surprise digne des classiques du genre vient nous glacer le sang. Et dans le terrible final, Iglesia ne se démonte pas en nous montrant directement le visage du démon sous la forme d'un groupuscule néo-nazi représenté en alternance par un diable obscène et cornu. C'est véritablement dans ces moments où l'on ne rigole plus du tout que l'on pige l'ampleur et le talent de la mise en scène du bonhomme. Les espagnols ne s'y seront d'ailleurs pas trompés en réservant au film un incroyable succès, doublé d'un score inattendu aux Goyas, les Oscars locaux. Le film révélera également la personnalité dévastatrice de Santiago Segura, véritable gueule de cinoche (cette dernière se fait d'ailleurs fendre au sens propre dans le dernier plan de BLADE 2) et accessoirement réalisateur super-trash (avec la série des TORRENTE, dont le premier opus a même tanné les fesses de TITANIC au box-office espagnol).

Le DVD zone 2 du film n'est pas très folichon sans pour autant tomber dans les abîmes de la catastrophe. A noter que cette réédition chez CTV et distribué par TF1 Video n'est pas exactement identique à son prédécesseur. A commencer par des menus différents comme vous pouvez le constater dans la critique du disque Universal. La copie est très honnête malgré les taches régulières de pellicule. La définition est aussi très correcte, tout comme la compression, mais l'on note le même tressautement de l'image assez gênant pendant une longue poignée de secondes (vers la fin de la 34ème minute) que sur l'édition précédente. Un peu dur ! A noter aussi que cette nouvelle édition affiche un poil plus d'image sur le côté gauche et présente une très légère amélioration du point de vue de la qualité globale du transfert ! Le son est un Dolby surround efficace (une fois n'est pas coutume, il est à noter que le doublage français se montre très recommandable).

Rédacteur : Eric Dinkian
Photo Eric Dinkian
Monteur professionnel pour la télévision et le cinéma, Eric Dinkian enseigne en parallèle le montage en écoles. Il est auteur-réalisateur de trois courts-métrages remarqués dans les festivals internationaux (Kaojikara, Precut Girl et Yukiko) et prépare actuellement son premier long-métrage. Il collabore à DeVilDead depuis 2003.
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L'édition vidéo
EL DIA DE LA BESTIA DVD Zone 2 (France)
Editeur
CTV
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h40
Image
1.85 (16/9)
Audio
Spanish Dolby Digital Stéréo Surround
Francais Dolby Digital Stéréo Surround
Sous-titrage
  • Français
  • Supplements
    • Format disque :
      Double Couche

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      Format sonore :
      Espagnol : 
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