Camp de vacances Crystal Lake. 1958. Deux moniteurs sont assassinés
par un mystérieux tueur. 20 ans plus tard, le camp est réouvert malgré
sa réputation de camp maudit, et bien que l'on n'ait jamais trouvé l'identité
du meurtrier. Alors que les moniteurs et le nouveau propriétaire du
camp de vacances s'affairent à le remettre en état avant l'arrivée de
toute une colonie d'enfants, de nouveaux meurtres se produisent dans
des circonstances pour le moins cruelles...

Sorti en plein été 1980 aux USA, et immédiatement gros succès
au box-office, VENDREDI 13 est devenu un classique du cinéma
d'horreur au même titre qu'HALLOWEEN ou que
LES GRIFFES DE LA NUIT.
Alors que Michael Myers et Freddy sévissent à la ville, le tueur de
VENDREDI 13 (qui n'est pas le célèbre tueur au masque de Hockey
dans cet épisode) sévit quant à lui dans les bois. Pour le reste, l'histoire
n'est guère compliquée à comprendre et suit un chemin très linéaire
du début à la fin. HALLOWEEN
a lancé la mode des Slasher et la formule est ici respectée à la lettre
: faut que ça saigne !

VENDREDI 13 est en fait une copie à peine dissimulée
de HALLOWEEN
: les meurtres s'enchaînent, le tueur ruse et surprend ses victimes,
à la fin il n'en reste qu'un et c'est généralement une héroïne qui,
seule, doit combattre le "monstre". HALLOWEEN
étant devenu l'un des films les plus rentables de l'histoire du cinéma
(avant LE PROJET BLAIR WITCH),
on comprend que ce slasher ait fait des émules dans les années qui ont
suivi sa sortie. Paradoxalement, alors que VENDREDI 13 est une
copie de HALLOWEEN,
il inspira également peu de temps après d'autres clones de la même veine
: THE BURNING, SLEEPAWAY CAMP...

Néanmoins, ce premier VENDREDI
13 se distingue du lot des slasher pour plusieurs raisons. Tout
d'abord, l'identité du tueur n'est dévoilée que dans les dix dernières
minutes. Ainsi, pendant la première partie du film, si on met de côté
les scènes sanglantes qui nous rappellent que nous sommes dans un film
d'horreur, on pourrait presque se croire dans un film policier : on
ne voit jamais le visage du tueur, on le voit observant les moniteurs,
une intrigue se met petit à petit en place : qui est l'auteur de ce
carnage et pourquoi autant d'acharnement et de cruauté ? De nombreux
slasher reprendront cette idée plus tard : toute la série des SCREAM, URBAN LEGEND,
SOUVIENS-TOI L'ETE DERNIER
et consorts. Enfin, ce mystérieux tueur est humain, n'est pas masqué
et prend donc l'entière responsabilité de ses actes. Pour ceux qui n'ont
pas encore vu le film, l'identité du tueur est révélée à la fin et il
y a de quoi être assez surpris.

Les personnages qui composent ce film sont également loin
d'être aussi antipathiques que dans les habituels films d'horreur. Ce
film est aussi l'occasion de voir Kevin
Bacon (M. HOLLOW MAN) dans
un de ses tous premiers rôles.
Les effets de maquillage, orchestrés par le grand Tom Savini, n'ont rien
perdu de leur force 20 ans plus tard, et sont ce qui fait encore aujourd'hui
la réputation de VENDREDI 13. Toute la panoplie des armes blanches
est ainsi représentée dans le film : hache, couteau, flèche...
On raconte que Tom Savini,
particulièrement satisfait des maquillages du film, se serait rendu
dans les salles de cinéma afin de voir les réactions surprises des spectateurs.
Une chose est sûre, la fin du film est très inattendue pour quelqu'un
qui n'a jamais entendu parler de la série (ça existe ?).
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Ce film est devenu le premier
épisode de l'une des séries les plus prolifiques de toute l'histoire
du cinéma : neuf suites ont ainsi vu le jour, la dernière en
date étant JASON
X. Sean
S. Cunningham a signé avec VENDREDI 13 son seul et unique
bon film. Le reste de sa filmographie reste plus que marginal avec des
films comme MUTANT AQUATIQUE EN LIBERTE,
huis-clos sous-marin accumulant en moins de deux heures le plus de clichés
possibles...

VENDREDI 13 est donc loin de
gagner un prix pour son originalité, mais son efficacité et ses effets
spéciaux de maquillage n'ont presque rien perdu de leur force.
La
qualité d'image de ce premier VENDREDI 13 est tout simplement
hallucinante. Quand on est habitué à l'image imprécise et délavée d'une
VHS que l'on visionne plusieurs fois par an, on a tout d'abord du mal
à croire que c'est le même film. Paramount a restauré l'image du film
et cela se voit. VENDREDI 13 est présenté, pour
la première fois, dans son format d'origine 1.85. Ce qui donne un rendu
beaucoup plus "cinéma" par rapport aux versions recadrées sorties auparavant.

Malheureusement, le son ne bénéficie
pas d'un remix en 5.1. On a donc droit à une version mono en anglais
comme en français. Le mono anglais reste de bonne qualité, sans aucun
souffle ni aucune distorsion. On ne peut malheureusement pas en dire
autant de la (vraie) VF qui est beaucoup plus étouffée et annihile ainsi
certains effets sonores.
Autant on peut applaudir
des deux mains Paramount pour avoir restauré l'image de ce premier VENDREDI
13, autant il y a de quoi être vraiment énervé de voir le film sortir
dans une édition dépourvue de bonus. Une bande-annonce et c'est tout
! Pour un commentaire audio du réalisateur ou un making-of, il faudra
attendre une éventuelle future réédition collector.
Enfin, nous avons affaire
à une version censurée du film. Le DVD présente ainsi une version coupée
de 15 secondes gores (responsable : la MPAA, l'organisme de "censure"
US). Bizarrement, la VHS française contient un montage différent : l'égorgement
d'Annie au début du film dure quelques secondes de plus par rapport
à la VHS, alors que la décapitation finale est plus longue sur la VHS...
En cherchant bien sur le net, on peut aujourd'hui trouver ces séquences.
Le VCD du film, édité à Hong Kong et disponible pour environ 5 €,
est la seule version uncut actuellement disponible du film aujourd'hui.
La qualité audio-vidéo du VCD est cependant bien loin d'égaler celle
de ce DVD.

Bien que le DVD
de ce premier VENDREDI 13 (uniquement disponible pour le moment
en zone 1) présente une qualité d'image et de son excellente, son absence
de suppléments est vraiment regrettable. Vivement une prochaine réédition
collector.
Ben
"Bensunt" Cheneby

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