Header Critique : THEM! (DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE)

Critique du film et du Blu-ray Zone A
THEM! 1954

DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE 

En plein désert de White Sands aux Etats-Unis, une jeune enfant est retrouvée en état de choc. Il semblerait que ses parents aient été tués par de gigantesques créatures : des fourmis ayant muté suite aux tests de bombes atomiques effectués dans la région 9 ans plus tôt. Le début d'une invasion bien plus importante?

Malgré plusieurs visions du film au cours de ces dernières années par votre serviteur, THEM!, sorti chez nous sous le titre de DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE, surprend encore et toujours. Il existe, plus que dans d'autres films du cycle d'attaques animales de cette décade 1950/1960, une ambiance d'épouvante. A fortiori d'autant plus curieux que la Warner n'a eu que très peu maille à partir avec le fantastique et les créatures de tous poils, si l'on met de côté de rares exemples comme LE MONSTRE DES TEMPS PERDUS. Pas de véritable tradition (ou département dédié) de série B comme chez Universal, par exemple. Malgré un budget raboté, comme beaucoup de films de cette époque (L'OASIS DES TEMPETES, entre autres, qui devait se faire en couleurs et avec John Wayne !), un artisan émérite touche à tout comme Gordon Douglas réussit un petite merveille macabre.

Le premier tiers du film, avec la découverte des décombres du camping car, de la fourmi géante qui tient une cage thoracique humaine dans ses mandibules (!), des restes humains, le corps découvert dans le sous-sol... un choix artistique particulier, oppressant. Douglas réussit admirablement la création d'une atmosphère prenante, jouant sur les contrastes, les sources de lumière... y compris dans la scène avec les deux gamins terrorisés dans les égouts de L.A.

On ne voit que très peu les créatures dans la première demi-heure, ce qui permet au réalisateur de solidement mettre en place les personnages au milieu de la désolation désertique. Il ne ponctue les scènes d'exposition que de cris stridents et ombres menaçantes. En fait, Gordon Douglas privilégie les interactions entre les humains, les enjeux de disparition de la race humaine vis-à-vis de la nuée de bestioles qui se répand sur tout le territoire. Plus que tout autre élément, aurait-on envie de dire. Même si le clou du film demeurent les fourmis animées. Certes, plus de 60 ans après après leur élaboration, les effets spéciaux mécaniques ne font guère illusion et génèrent peu de frissons. Là n'est pas le point le plus important de THEM!. Cependant, on ne peut nier l'efficacité assez incroyable des scènes d'attaques. Ce qui montre l'ingéniosité des créateurs & animateurs des monstres en question! Couplés aux cris perçants, à la sensation d'enfermement des sous-sols et autres égouts, d'éboulements en cascades, de morts inopinés... doté d'un final dramatique tous lances-flammes dehors aux antipodes des autres films du cycle, Douglas donne tout simplement un chef d'œuvre du genre!

Même s'il respecte le canevas habituel (la jeune femme scientifique, le vieux professeur nn peu à côté de la plaque, le héros séduisant mais un peu bourru, etc.), il s'en éloigne peu à peu. La jeune femme ne se borne pas à hurler devant les bébêtes (généralement ce qu'on leur demandait, les années 50 n'étaient pas connus pour être très progressistes sur la représentation féminine, à fortiori dans la SF!). Mais prend son destin en main, dès sa sortie de l'avion. ici, elle tient tête au gars du FBI (James Whitmore) pour entrer dans le nid des fourmis alors qu'il argue que "ce n'est pas la place pour une femme" (ahah). L'un des héros valeureux de l'aventure trouve la mort en cours de route, on nous épargne la sempiternelle love story à laquelle on pouvait s'attendre... en fait, le récit reste focalisé sur la progression des créatures. Créant un sens graduel de panique, guidé par une belle logique narrative, très jusqu'au boutiste. Et qui culmine avec un final spectaculaire, tendance matricielle pour la suite du cycle de films monstrueux dans la SF de série B US. Et même au-delà!

Le film est disponible de deux manières en HD via Warner. Le Blu Ray US est sorti soit dans le coffret «Special Effects» en compagnie du MONSTRE DES TEMPS PERDUS, LE FILS DE KING KONG et MONSIEUR JOE. Ou en version solo. Des deux manières, le Blu ray n'est pas zoné. Il s'agit d'un Blu ray de 25GB, en 1080p, avec un bitrate régulier de presque 28 Mbps de moyenne. On retrouve le film au format 1.75:1 et d'une durée complète de 92mn32. Un menu fixe dans la droite ligne de ce que Warner effectue depuis quelques années. avec un accès chapitré, aux différentes options audio & sous-titres et les suppléments - sur fond de l'affiche originale américaine. Dommage que l'esprit fun et référentiel du menu du DVD Z1 n'ait (presque) pas été conservé, hormis l'amorce des scènes d'essais de créatures, en supplément. Cet académisme donne plus l'impression d'un éditeur qui normalise ses produits plutôt que de s'appuyer sur sa singularité. Hormis un carton - titre "THEM!" en couleurs rouge et bleu (noter que le point d'exclamation disparait le reste du temps, du film annonce aux affiches), le film en noir et banc apparait de plutôt bonne facture. Grain respecté, bien meilleurs niveaux de noirs que le DVD d'il y a 12/13 ans, d'autant que THEM! se déroule pour une bonne partie dans la pénombre et les tempêtes de poussière. La simple comparaison du titre du film (couleur sur von noir et blanc) donne le la : le niveau de détail est amplement meilleur, le tonus des couleurs également. Ce qui se retrouve de manière régulière, tout particulièrement dans les scènes tournées en intérieur. Ce qui n'empêche nullement des plans en extérieurs (comme la séquence de lance roquette en plein désert) d'exceller dans la précision des détails et la netteté.

J'aurai des réserves sur le contours des personnages, ainsi que la définition de certains plans : les scènes dans le désert au début ne sont pas très heureuses. L'ensemble demeure cependant largement homogène. Reste que les amoureux de DNR qui nettoient toute aspérité de certains Blu ray vont en être pour leurs frais : la remasterisation 2K du négatif original offre l'aspect initial de l'image, nettoyée elle de toute griffure ou saleté encore notable sur le DVD Z1. Voir le lustre retrouvé de scènes extérieurs comme celle de l'atterrissage de l'avion (à partir de la 20e mn), avec une belle clarté des détails, une luminosité précise et non envahissante. Ceci posé, il faudrait connaître l'état original du matériau-source utilisé, tant par exemple la différence de définition est notable par rapport au très beau traitement réservé à la copie du Blu Ray du MONSTRE DES TEMPS PERDUS.

Le son DTS HD MA 1.0 non compressé est excellent! Les cris des fourmis, obsédants et aigus, donnent l'effet dérangeant voulu. Ce qui ne masque en rien la dynamique de la musique tonitruante de Bronislau Kauper qui rythme l'action. Les dialogues s'entendent de manière limpide, sans souffle proéminent. une excellente chose. Les pistes audio complémentaires comprennent les doublages espagnols et castillans. L'élément qui nous intéresse tut particulièrement est la présence de sous-titres français amovibles. Ceci couplé à un blu ray dénué de tout codage régional : la bonne nouvelle que les amateurs francophones que nous sommes afin de se porter acquéreur de la galette en question ! Côté bonus, il n'y a guère qu'un morceau appelé "Ants", qui donne à voir des scènes de tournage des effets spéciaux. On y voit en effet les animateurs et leurs créatures devant la caméra. Ainsi que le film annonce d'origine qui ne se trouve pas au format original.

il s'agit d'une simple portabilité (en SD) d'un des bonus existants sur le DVD Z1 sur le Blu ray, qui a omis les points d'orgue des carrières de quelques intervenants. Warner n'a pas jugé bon de les remettre sur ce Blu Ray. Aucun contenu spécifique n'a été créé pour la circonstance. Bien dommage.

Rédacteur : Francis Barbier
Photo Francis Barbier
Dévoreur de scènes scandinaves et nordiques - sanguinolentes ou pas -, dégustateur de bisseries italiennes finement ciselées ou grossièrement lâchées sur pellicule, amateur de films en formats larges et 70mm en tous genres, avec une louche d'horreur sociale britannique, une lampée d'Albert Pyun (avant 2000), une fourchettée de Lamberto Bava (forever) et un soupçon de David DeCoteau (quand il se bouge). Sans reprendre des plats concoctés par William Friedkin pour ne pas risquer l'indigestion.
56 ans
1233 news
397 critiques Film & Vidéo
On aime
Un des tous meilleurs films d’attaque animale des années 50
Un Blu-ray non zoné avec options francophones
On n'aime pas
...
RECHERCHE
Mon compte
Se connecter

S'inscrire

Notes des lecteurs
Votez pour ce film
Vous n'êtes pas connecté !
7,57
7 votes
Ma note : -
Autres critiques
L'édition vidéo
THEM! Blu-ray Zone A (USA)
Editeur
Support
Blu-Ray (Simple couche)
Origine
USA (Zone A)
Date de Sortie
Durée
1h34
Image
1.78 (16/9)
Audio
English DTS Master Audio Mono
Spanish DTS Master Audio Mono
Sous-titrage
  • Anglais
  • Français
  • Espagnol
  • Supplements
    • Ants : Scènes De tournages et manipulation des effets spéciaux (SD : 3mn06)
    • Film annonce original : (3mn13 - HD)
    Menus
    Menu 1 : THEM! (DES MONSTRES ATTAQUENT LA VILLE)
    Autres éditions vidéo