Header Critique : SILENT HOUSE, THE (LA CASA MUDA)

Critique du film et du Blu-ray Zone B
THE SILENT HOUSE 2010

LA CASA MUDA 

Laura et son père viennent aider un ami pour remettre en état une vieille demeure avant qu'elle ne soit mise en vente. Avant de commencer les travaux, ils vont passer la nuit dans la bicoque. Mais, assez vite, Laura perçoit une présence et il semblerait qu'il ne soit pas seul dans la maison…

Nous avions pu voir en 2010, LA CASA MUDA au Festival de Cannes dans la sélection de la Quinzaine des réalisateurs. Choix pour le moins curieux de la part du festival mais qui donnait, en tout cas, l'opportunité de découvrir un film en provenance d'Uruguay. Car c'est un pays dont on ne connaît pas, il faut être honnête, la production cinématographique qui est plutôt très discrète. D'autant plus dès lors que l'on parle de Cinéma Fantastique. LA CASA MUDA s'inscrit donc dans le registre du cinéma d'épouvante et malgré un très faible budget, il s'est fait remarquer dans plusieurs festivals au point que les Américains ont déjà produit un remake. Cela n'empêche pas pour autant LA CASA MUDA de se montrer dans les salles à travers le monde avant d'être exploité en vidéo. En France, comme dans la plupart des autres pays, le métrage change de titre et devient THE SILENT HOUSE ce qui gomme un peu plus les racines géographiques de l'œuvre. En effet, le métrage de Gustavo Hernandez pourrait très bien se dérouler dans n'importe quel pays du monde et, du coup, sa nationalité devient très anecdotique.

De prime abord, on pourrait penser que THE SILENT HOUSE essaie de suivre les films tournés à la première personne et caméra à l'épaule. A vrai dire, le métrage de Gustavo Hernandez ne s'y rattache que d'un point de vue purement esthétique. THE SILENT HOUSE est tourné intégralement en vidéo et caméra à l'épaule. Certainement une façon de capturer un vague réalisme à l'écran. Néanmoins, contrairement au PROJET BLAIR WITCH ou encore PARANORMAL ACTIVITY, la caméra n'a pas d'existence dans l'intrigue. Dès lors, on s'écarte des faux documentaires à la CLOVERFIELD ou [REC]. Mais Gustavo Hernandez tente tout de même d'impliquer le spectateur d'une manière assez similaire. Si la caméra n'est pas tenu par l'un des personnages, elle va capter les événements en continu. Une grosse partie du film est un plan séquence, sans montage, filmé en temps réels. Ou tout du moins, on a l'impression qu'il s'agit d'un long plan séquence dans le sens où certaines bizarreries pourraient laisser penser qu'il y a plusieurs points de montage. Mais, peu importe, le procédé fonctionne. Mieux, Gustavo Hernandez ne se contente pas de suivre les protagonistes au petit bonheur la chance. Il y a clairement une véritable envie de penser les situations et certains passages de manière à réaliser des plans élaborés. Les plus flagrants sont ceux où le cinéaste joue avec des reflets que ce soit miroir ou rétroviseur. Techniquement, THE SILENT HOUSE est donc plutôt très bien emballé.

Gustavo Hernandez n'oublie pas d'annoncer son film comme étant basé sur des faits réels pour bien brouiller la frontière entre fiction et réalité. Et tant pis si l'affaire n'a jamais été résolue et si on part seulement d'une histoire vraie où deux cadavres mutilés ont été retrouvés dans une maison. Tout cela sent donc l'artifice marketing à l'instar de la mise en avant d'un métrage tourné en un seul plan séquence. L'expérience n'est d'ailleurs pas nouvelle puisque des métrages l'ont précédés comme THE CIRCLE. La plupart ayant réussi à prouver qu'en dehors du défi technique, une intrigue entière en plan séquence ne réussissait pas à camoufler un vide scénaristique. THE SILENT HOUSE ne sera pas une exception. Le gros souci du film étant que l'on suit les déambulations d'un personnage dans une maison où il ne se passe pas grand chose. Rapidement, l'ennui s'installe. D'ailleurs, le cinéaste devrait se remettre en question car, passé le générique final, il nous propose une autre scène durant plusieurs minutes. L'idée véhiculée n'est pas inintéressante et permet d'ajouter un nouveau tour de passe passe en plan séquence. Toutefois, comme pas mal d'autres scènes du film, cela s'étire en longueurs. Le rythme de THE SILENT HOUSE est des plus mous ! Toujours plus gênant, en 2011, pas mal de films ont déjà joué avec les spectateurs en leur faisant passer des vessies pour des lanternes. Aujourd'hui, on s'interroge face à ce qui peut apparaître à l'image. Du coup, en moins de trente minutes, une partie de THE SILENT HOUSE semble éventer et quasiment tout le mystère de la maison s'évapore une bonne demi heure avant la fin. Ce qui rend la dernière partie du film encore plus laborieuse... THE SILENT HOUSE est un film d'horreur et il y a tout de même le risque de se faire un ou deux coups au cœur. Pas de manière noble, comme dans les meilleurs films d'épouvante, mais simplement par l'intrusion d'élément furtif à l'instar de la main du cameraman (qui rappelons le n'existe pas dans l'histoire) venant foutre la trouille à l'héroïne et surprendre le spectateur. Des effets faciles qui viennent pallier à une ambiance inexistante…

Si l'on excepte le pays de provenance de THE SILENT HOUSE, ce métrage se montre au final bien peu enthousiasmant. A l'image, ce n'est pas plus uruguayen qu'un film français ou une production britannique. Et si l'affaire est vraiment bien emballée techniquement, cela ne suffit pas à nous impliquer dans une intrigue où la tension est franchement bien absente ! Il faudra donc être de bonne disposition pour ne pas trouver le temps long en visionnant THE SILENT HOUSE.

Après une sortie dans les salles françaises en mars 2011, THE SILENT HOUSE s'attaque au marché de la vidéo avec une édition DVD mais aussi un Blu-ray. Ce dernier apporte une image haute définition offrant une image plus fine et détaillée que le DVD. Néanmoins, il est à notera que le métrage est présenté avec un transfert 1080i. Curieux puisque THE SILENT HOUSE a été tourné avec un appareil Canon Mark II 5D qui a la particularité de filmer en 1080p. On ne comprend pas bien pourquoi le Blu-ray affiche une image en résolution 1920x1080 mais seulement en mode entrelacé. Justement, on peut se demander si lors de certaines scènes, des lignes verticales, ne sont justement pas le fruit de ce transfert. Difficile à dire car il ne s'agit pas d'effets de peigne, souci souvent constaté sur des images entrelacées, mais d'un défaut vidéo qui pourrait très bien être lié aux prises de vues d'origine. Les pistes sonores n'appellent pas vraiment de grands commentaires. Si le rendu est réussi, cela reste très timide en comparaison de film d'épouvante qui se lâche gravement sur les effets tonitruants. Là, on reste dans un registre relativement naturel. A noter que la piste française est présenté en deux formats. En DTS HD Master Audio, comme la version originale, mais aussi en Audio 3D pour ceux qui veulent écouter le film avec un casque tout en bénéficiant d'effets directionnels simulés.

Le seul supplément du Blu-ray est une courte interview. Elle a été enregistrée lors du passage du film à Cannes par AlloCine. On peut donc découvrir le réalisateur qui sur trois petites minutes nous lâches quelques-unes unes de ses notes d'intention concernant son premier long métrage. Autant dire que la durée assez courte ne permet pas de rentrer dans les détails et que, finalement, on n'apprend pas grand chose sur THE SILENT HOUSE.

Rédacteur : Antoine Rigaud
4 news
635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
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Techniquement c'est bien fait !
On n'aime pas
Honnêtement, c'est ennuyeux !
Pour du 1080i ???
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L'édition vidéo
LA CASA MUDA Blu-ray Zone B (France)
Editeur
Support
Blu-Ray (Double couche)
Origine
France (Zone B)
Date de Sortie
Durée
1h22
Image
1.78 (16/9)
Audio
Spanish DTS Master Audio 5.1
Francais DTS Master Audio 5.1
Francais Audio3D Stéréo
Sous-titrage
  • Français
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    • Interview de Gustavo Hernandez
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