Header Critique : NUMERO QUATRE (I AM NUMBER FOUR)

Critique du film
NUMERO QUATRE 2011

I AM NUMBER FOUR 

Neuf enfants de la planète Lorien sont envoyés sur Terre de manière à échapper aux Mogadoriens. Mais cette race extraterrestre a bien l'intention de retrouver les fuyards et ils les chassent à présent sur notre petite planète. Mais pour l'heure, Numéro Quatre a du mal à concilier son existence de fugitif et sa vie de jeune homme...

Avant même que le livre ne soit publié, les droits d'adaptations cinématographiques de Numero Quatre sont l'objet de convoitises de plusieurs maisons de production américaines. Pourtant, l'ouvrage n'est pas le fruit d'un auteur franchement connu puisque Pittacus Lore n'existe même pas. En réalité, le livre est co-écrit James Frey et Jobie Hughes. Les deux écrivains n'ont pas spécialement d'antécédents dans le domaine du livre pour la jeunesse mais ils vont taper dans le mille avec leur romance entre un extraterrestre et une terrienne. Evidemment, les ingrédients ne sont pas sans rappeler le carton planétaire des ouvrages et films de la saga TWILIGHT. L'opportunité de proposer une alternative aux amourettes surnaturelles de Stephenie Meyer, ce sera finalement DreamWorks Pictures qui l'obtiendra. en partenariat avec la nouvelle maison de production de Michael Bay. Les deux entités voient ainsi dans Numéro Quatre la possibilité d'établir une nouvelle franchise puisque les auteurs du livre original prévoit déjà cinq suites littéraires qui sont donc des films potentiels en cas de succès. Et ils ont plutôt ne le nez fin car au moment de sa parution, le livre va devenir un best seller aux Etats-Unis laissant entrevoir un bel avenir au film alors déjà en cours de tournage. La production met toutes les chances de son côté et convoque d'ailleurs les créateurs de la série SMALLVILLE, Alfred Gough et Miles Milar, pour écrire le scénario de NUMERO QUATRE.

Ces dernières années, de nombreuses adaptations de livres pour la jeunesse ont vu le jour mais la plupart sont restée assez éloignés de la science-fiction. Du coup, NUMERO QUATRE affirme une certaine différence avec les univers d'Heroïc Fantasy et Fantastique présentés dans les HARRY POTTER et autres TWILIGHT. Néanmoins, cette différence n'est pas pour autant exceptionnelle puisque les grosses ficelles de l'intrigue ne s'éloignent finalement pas beaucoup des autres métrages du genre. On suit ainsi le parcours d'un jeune héros dont les activités et considérations sont des plus banales compte tenu de son réel statut. L'identification des jeunes spectateurs se fait donc naturellement, le métrage naviguant en terrain connu. Les thèmes développés sont ainsi assez évident comme la difficulté d'assumer ses responsabilités, autant dire prendre de la maturité, ou bien de trouver sa place dans la société sans oublier l'inévitable relation amoureuse. Cet aspect purement «fleur bleue» est d'ailleurs le fond de commerce d'un TWILIGHT. Heureusement, NUMERO QUATRE ne se lance pas dans une allégorie néo-romantique prônant des valeurs un peu surannées. Certes, on touche un peu du doigt la naïveté des relations amoureuses en affublant l'extraterrestre d'une particularité sentimentale. Toutefois, tout semble déjà se mettre en place pour de futurs triangles amoureux. Mais pour savoir si la franchise prendra cette direction, il faudra attendre la parution du prochain livre, durant l'été 2011.

En l'état, NUMERO QUATRE pose surtout les bases de son histoire en faisant les présentations de ses personnages ainsi que l'amorce d'une intrigue générale dont on ne connaîtra pas, évidemment, l'issue pour l'instant. Autant dire que NUMERO QUATRE a tous les défauts des films ouvrant la porte à une série de métrages. Si l'histoire n'a rien de particulièrement passionnant, si ses personnages sont assez caricaturaux et les situations déjà vues, le film se montre heureusement fort sympathique. Là où un TWILIGHT tergiverse sans fin, NUMERO QUATRE se montre bien plus généreux en action et rebondissements. En dehors de son aspect film romantique pour ados, le métrage met ainsi à l'écran une race d'extraterrestres bêtement méchante ainsi que de vilaines créatures aux tailles démesurées. Tout cela ne s'imbrique pas nécessairement avec la plus grande cohérence. On pourra ainsi se demander pourquoi un personnage antagoniste se met à aider le héros à la fin de l'histoire, sans grande raison, ou bien encore pourquoi les belliqueux extraterrestres d'une autre planète ne débarquent pas en force sur terre plutôt que nous envoyer une demi-douzaine d'aliens bas de plafond. Mais, quelque part, cela fait aussi le charme de ce genre d'aventures juvéniles où les frontières de la logique tombe à l'image d'un clébard plein de surprises.

Rien de vraiment très surprenant à la vision de NUMERO QUATRE qui a l'avantage d'être beaucoup moins niais que les TWILIGHT. Les effets spéciaux et l'action devraient attirer une frange plus masculine alors que les jeunes spectatrices pourront toujours se pâmer devant Alex Pettyfer. Le comédien a déjà de l'expérience puisqu'il avait déjà incarné le rôle titre de ALEX RIDER : OPERATION STORMBREAKER, une autre série de livres adaptée sur grand écran et sans véritable succès. Ce coup-ci, il devrait s'assurer sans mal quelques suites, ce premier film ayant le mérite d'être plutôt divertissant à défaut de faire preuve de témérité dans le registre du spectacle pour adolescents.

Rédacteur : Christophe Lemonnier
Photo Christophe Lemonnier
Ancien journaliste professionnel dans le domaine de la presse spécialisée où il a oeuvré durant plus de 15 ans sous le pseudonyme "Arioch", il est cofondateur de DeVilDead, site d'information monté en l’an 2000. Faute de temps, en 2014, il a été obligé de s'éloigner du site pour n'y collaborer, à présent, que de manière très sporadique. Et, incognito, il a signé de nombreuses chroniques sous le pseudonyme de Antoine Rigaud ici-même.
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