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Critique du film et du DVD Zone 2
CARNY 2009

 

Le shérif Sam Atlas coule des jours paisibles dans une petite bourgade tranquille. Cela va changer assez vite le jour où une troupe de forains s'installe avec leur foire aux monstres. Un spectacle assez mal vu par une frange de la population et plus particulièrement le prêtre du coin. Quelque part, l'homme d'église n'a pas tort puisqu'il ne faudra pas bien longtemps avant qu'une créature étrange se mette à bouffer les habitants…

RHI Entertainment est un grand pourvoyeur de programmes télévisés à qui l'on doit un paquet de métrages «Fantastiques» produits assez souvent à destination de la chaîne SyFy avant de faire les beaux jours des marchés télé et vidéo du monde entier. CARNY suit donc ce parcours mais dispose cependant d'un argument qui pourrait le sortir du lot des innombrables inédits vidéo. Le métrage est, en effet, réalisé par Sheldon Wilson. Auparavant, le cinéaste nous avait déjà livré les très sympathiques L'ECORCHE et KAW. Malheureusement, son talent à filmer de l'honnête série B ne transparaîtra pas vraiment sur CARNY... La faute a un sujet bateau sur lequel s'enchaîne des scènes pas toujours très convaincantes. Pourtant, CARNY part d'une bonne idée en installant son intrigue au sein d'une troupe itinérante de «Freaks». Ce cadre du spectacle monstrueux a bien évidemment été traité au cinéma à plusieurs reprises dans l'incontournable FREAKS, LA MONSTRUEUSE PARADE de Todd Browning ou bien dans le SIDESHOW de Fred Olen Ray. CARNY se situe plutôt du côté de ce dernier avec un poil de fantaisie en moins. Car si le métrage prend sa source au sein d'une troupe de personnages aux particularités physiques hors normes, cela n'est, au final, que très peu exploité. Le film préfère s'axer essentiellement sur une créature monstrueuse qui s'échappe de sa cage et ne développe quasiment pas ses personnages. Quelques figures se voient tout de même relativement mieux traitées que les autres. Et ce n'est pas le héros de l'histoire qui fait partie du lot. CARNY donne en revanche plus de latitude au patron de la foire aux monstres, personnage fort en gueule et très détestable. En quelque sorte son opposé, un homme d'église joue les intégristes intolérants vis à vis des individus qui lui semblent différents. Ce clash aurait pu mener à une véritable réflexion mais le traitement se fait malheureusement un peu hésitant. Carrément extrême, le prêtre use de moyens pas toujours très catholiques mais les événements auront tendance à lui donner raison. Il n'en donne pas moins une image assez négative des hommes d'église et des religions intégristes, même si le traitement demeure un peu brouillon. Il faut cependant reconnaître que CARNY n'a probablement que faire d'un éventuel message. Les éléments de l'intrigue ne sont là, à l'évidence, que pour créer des rebondissements parfois un peu inattendus. Mais le but de Sheldon Wilson, c'est surtout d'enchaîner les séquences, plus ou moins réussies, de manière à donner du rythme à son film. Grâce à cela, on ne s'ennuie pas vraiment tout au long de CARNY et ce même si le film se montre très inégal dans ce qu'il propose.

Pour incarner le héros, la production a fait appel à Lou Diamond Phillips. Le comédien fut un temps reconnu comme une vedette, particulièrement après le succès de LA BAMBA. Mais il est assez loin le temps où Lou Diamond Phillips se montrait sur grand écran par exemple dans YOUNG GUNS ou bien LE PREMIER POUVOIR. Depuis, si le comédien fait de rares incursions dans les salles obscures de notre côté de l'Atlantique, le gros de sa carrière est plutôt ancré dans la lucarne des petits écrans. Notons quand même qu'il fut confronté à de vilaines bestioles dans LA NUIT DES CHAUVES SOURIS il n'y a pas si longtemps. Il y incarnait déjà un shérif sympa qui devait faire face à une menace animalière. Quelque part, son personnage dans CARNY n'est pas si éloigné. Même bourgade isolée et, même traque de bestioles qui est, ici aussi, pourvue d'ailes. Alors, bien sûr, il ne s'agit pas d'une chauve souris mais d'une créature dont l'existence n'a jamais été prouvée à l'instar du Bigfoot. Le diable du New Jersey se montre ici sous la forme d'une sorte de gargouille avec de grandes dents. Le cinéaste évite au maximum de montrer sa bestiole calculée en image de synthèse. Difficile de savoir si ce choix provient de l'envie de créer un suspense ou bien pour faire une économie en limitant le nombre de plans d'effets spéciaux. Mais, à l'écran, au bout d'une bonne demi-heure, bien que la créature soit au centre du récit, elle se montre très furtive, ce qui a tendance à provoquer une petite frustration. Elle se montre un peu plus par la suite mais cela reste tout de même une créature résolument timide. On peut d'ailleurs le comprendre car si elle fait vaguement illusion lorsqu'elle est au sol, sa faculté à voler paraît bien peu naturelle (en même temps ?). Heureusement, les attaques de la bestiole donnent parfois lieu à quelques débordements gores plus amusants dans leur outrance que véritablement horribles.

Déception tout de même pour ce CARNY puisque nous pensions tout de même que Sheldon Wilson allait nous offrir un spectacle aussi sympathique sur son invasion de corbeaux tueurs, KAW. Ce n'est pas vraiment le cas et CARNY se montre plutôt anecdotique, sans grande surprise et pas toujours très bien maîtrisé. Le film sera, en tout cas, une façon de découvrir que Lou Diamond Phillips ne s'est pas arrêté de chanter après LA BAMBA. Il signe en effet les paroles de la chanson qui apparaît sur le générique de fin. Un blues orienté rock que le comédien chante lui-même !

Si le titre du film est CARNY, le titrage a l'écran affiche un autre nom, CARNAGE, lors du générique du début. Pourtant, au final, le film est bien commercialisé en DVD par Seven 7 sous le patronyme de CARNY. Le disque français dévoile le film avec une image 16/9 au format 1.78 dont le transfert n'a rien d'impressionnant. En effet, le DVD affiche une image aux tons résolument grisâtres d'où les noirs profonds sont absents. Le contraste est donc pour le moins mou. On notera aussi un défaut dans l'image sur la fin du film qui laisse apparaître un trait horizontal (à environ 1:18:00 et après). A priori, ce souci est certainement d'origine puisque dans une même séquence, en fonction des plans, cette minuscule barre lumineuse apparaît ou disparaît. La seule et unique piste sonore permet de découvrir le film avec un doublage français. Le mixage est annoncé sur la jaquette en Dolby Digital 5.1 mais il s'avère que sur le DVD en lui-même, il s'agit d'une simple piste stéréo. Comme l'image, le son se montre peu spectaculaire d'un point de vue technique. Relativement plate, la bande-son se fait parfois un peu plus dynamique sur les effets sonores de la bestiole, ou bien la musique.

En suppléments, pas grand chose à se mettre sous la dent. Le disque propose une poignée de bandes-annonces des films à sortir ou déjà sortis chez l'éditeur. Ces mêmes bandes-annonces sont d'ailleurs lancées à l'insertion du disque mais on peut donc les retrouver dans un menu dédié par la suite. L'occasion de découvrir que l'éditeur va éditer prochainement THE DOOR, CARGO ou encore SHOOT.

Rédacteur : Antoine Rigaud
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635 critiques Film & Vidéo
2 critiques Livres
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Lou Diamond Philips
Un ou deux rebondissements inattendus
On n'aime pas
Un film anecdotique
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L'édition vidéo
CARNY DVD Zone 2 (France)
Editeur
Seven 7
Support
DVD (Double couche)
Origine
France (Zone 2)
Date de Sortie
Durée
1h25
Image
1.78 (16/9)
Audio
Francais Dolby Digital Stéréo
Sous-titrage
  • Aucun
  • Supplements
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